Facebook : encore un scandale ? De nouvelles accusations

Facebook : encore un scandale ? De nouvelles accusations FACEBOOK - Le New York Times révèle que Facebook aurait laissé des entreprises partenaires accéder aux données personnelles de ses utilisateurs entre 2010 et 2017.

[Mis à jour le 20 décembre 2018 à 12h35] Le New York Times indique ce mardi que le réseau social Facebook aurait pu laisser des entreprises partenaires accéder aux données personnelles de ses utilisateurs. L'ennui, c'est que cet accès aurait pu être effectué sans le consentement des internautes. Il ne s'agit pas de la première accusation de mauvaise utilisation des données pour le réseau social de Mark Zuckerberg. Mi-mars, on apprenait que les données de 87 millions d'utilisateurs s'étaient retrouvées aux mains de la société Cambridge Analytica, qui avait été de fait accusée de manipulation politique puisque les données récupérées auraient servi dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Le réseau social avait admis que les données de tous ses utilisateurs avaient pu, à un moment ou à un autre, être utilisées par des organismes tiers.

Facebook : les nouvelles accusations du NY Times

Le journal américain accuse désormais Facebook d'avoir "pendant des années, donné à certaines des plus grandes entreprises technologiques du monde un accès plus intrusif aux données personnelles des utilisateurs qu'elle ne l'a révélé, exemptant ainsi ces partenaires commerciaux de ses règles de confidentialité habituelles". Les affirmations du journal se sont appuyées sur plusieurs documents et témoignages anonymes qu'ils se sont procurés. 150 entreprises au total auraient bénéficié des données des utilisateurs. Parmi elles, le journal cite Netflix ou Spotify mais aussi des entreprises automobiles. Cet accès aurait, comme le souligne le NY Times "profité à tout le monde" : "en poussant vers une croissance explosive, Facebook a eu plus d'utilisateurs". Ce qui a eu pour conséquence "d'augmenter ses revenus publicitaires" et les entreprises partenaires auraient pu acquérir des fonctionnalités pour rendre leurs produits plus attractifs.

Les données personnelles des utilisateurs ont été utilisées différemment selon les entreprises qui les avaient récupérées. Ainsi selon le journal américain, Netflix et Spotify auraient pu lire vos messages privés tandis que le moteur de recherche Bing aurait pu avoir accès aux listes d'amis des utilisateurs de Facebook. Auprès de Linternaute.com, Netflix a démenti totalement avoir eu accès à des messages privés d'internautes. Encore selon le New York Times, Apple aurait pu, quant à lui, consulter les contacts et l'agenda des internautes et Amazon se serait intéressé aux informations personnelles des utilisateurs du réseau social. Ce dispositif aurait concerné une centaine de millions de personnes chaque mois entre 2010 et 2017, toujours selon le NY Times.

La réaction de Facebook aux accusations

Steve Satterfield, directeur de la protection de la vie privée et des politiques publiques chez Facebook a déclaré "qu'aucun des partenaires n'avait violé la vie privée des utilisateurs", information qui a également été martelée par une porte-parole du réseau social. Selon Steve Satterfield, le problème réside dans le fait qu'"avec la plupart des partenariats, l'accord FTC n'exigeait pas que le réseau social obtienne le consentement des utilisateurs avant de partager des données". La FTC (Federal trade commission) a pour rôle de veiller à l'utilisation et au partage des données des utilisateurs sur Facebook. 

Le réseau social de Mark Zuckerberg a admis "avoir mal géré certains de ses partenariats". C'est cette mauvaise gestion qui a permis aux entreprises de continuer à avoir accès aux données de ses utilisateurs et ce même après la fermeture de fonctionnalités nécessitant des données. Facebook affirme également que rien n'a été fait sans l'accord de ses utilisateurs, "qui avaient dû au préalable explicitement le donner sur Facebook". L'entreprise américaine a semble t-il mis fin à plusieurs partenariats depuis.

Mise à jour du 20 décembre 2018 : après la publication de notre article, Netflix a tenu à régir. "Au fil des ans, nous avons essayé différentes façons de rendre Netflix plus social. Par exemple, nous avons lancé en 2014 une fonction qui permet aux membres de recommander des séries et des films à leurs amis Facebook via Messenger ou Netflix, il n'a jamais été populaire, alors nous l'avons fermé en 2015. À aucun moment, nous n'avons eu accès aux messages privés des abonnés Facebook ou n'avons demandé la possibilité de le faire", assure la société de streaming vidéo.