Luc Ferry s'emporte sur les gilets jaunes : ce qu'il a vraiment dit

Luc Ferry s'emporte sur les gilets jaunes : ce qu'il a vraiment dit Luc Ferry a provoqué un tollé en s'exprimant lundi 7 janvier sur Radio Classique à propos des gilets jaunes. Choqué par la violence des manifestations envers les policiers, l'ancien ministre de l'Éducation souhaiterait que les policiers se servent de leurs armes plus facilement.

[Mis à jour le 8 janvier 2019 à 22h55] En s'exprimant lundi 7 janvier au micro de Radio Classique, Luc Ferry a provoqué un petit séisme dans le monde politique. L'ancien ministre de l'Éducation a pris la parole à propos des violences commises lors des manifestations des gilets jaunes. Profondément choqué par les blessures infligées aux forces de l'ordre, il a ainsi exprimé son incompréhension. "Évidemment qu'on est tous contre ces violences, mais ce que je ne comprends pas, c'est que l'on ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin à ces violences", a-t-il expliqué. Les journalistes ont alors pointé les risques de dérives que comporte une telle déclaration, mais Luc Ferry a poursuivi son raisonnement : "Et alors ! Quand on voit des types qui tabassent à coups de pied un malheureux policier... Qu'ils se servent de leurs armes une bonne fois, écoutez, ça suffit !"

L'intervention de l'armée évoquée et des réactions vives 

Souhaitant que l'ordre revienne, l'éditorialiste de l'émission "Les esprits libres" a même évoqué un retour de l'armée. "On a, je crois, la quatrième armée du monde. Elle est capable de mettre un terme à ces saloperies, faut dire les choses comme elles sont", avait-il exposé. Face à ces propos, les réactions n'ont pas tardé dans la classe politique. Mardi 8 janvier, Sophie Cluzel, la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées a ainsi riposté sur Twitter : "La réponse à l'anarchie n'est sûrement pas l'instauration d'une répression sanglante". Luc Ferry a tenu à éclaircir sa position, sur le réseau social également. "Je n'ai évidemment jamais appelé à tirer sur les gilets jaunes", a-t-il ainsi écrit. Un post dans lequel il détaille : "Je demande simplement que les policiers puissent se servir comme ils le demandent de leurs armes NON LÉTALES quand CERTAINS cherchent carrément à les tuer. Clair ?"

Dans l'opposition, le message ne passe pas. "Avez-vous entendu quelqu'un de la majorité parlementaire, du gouvernement ou de LREM condamner de tels propos? Ils m'inquiètent au plus haut point", a ainsi rétorqué Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Il a également lancé un appel à des "casques blancs, c'est-à-dire des personnes respectées, tranquilles, dont la présence ferait baisser les tensions". Guillaume Balas, coordinateur de Générations, le mouvement de Benoît Hamon, a, lui aussi, condamné les propos de "Luc Ferry qui demande le tir à balles réelles contre les manifestants", sur Twitter.

Du côté du gouvernement, Benjamin Griveaux a dénoncé "une capitulation morale et intellectuelle", ainsi que l'esprit munichois" d'une "grande partie" de l'opposition dans la crise des gilets jaunes. Selon lui, Jean-Luc Mélenchon "a quitté le champ républicain".