Alain Finkielkraut insulté par des "gilets jaunes" ? Qui sont les suspects ?

Alain Finkielkraut insulté par des "gilets jaunes" ? Qui sont les suspects ? L'homme qui a insulté Alain Finkielkraut, samedi à Paris, serait connu des services de renseignement. BFMTV parle d'une appartenance à "la mouvance salafiste".

[Mis à jour le 18 février 2019 à 11h52] Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion, par parole, écrit, image ou moyen de communication électronique", pour notamment identifier les auteurs des insultes antisémites proférées samedi, en marge de la mobilisation parisienne des gilets jaunes. Sur les images diffusées sur Twitter puis sur toutes les chaînes d'information en continu, on voit plusieurs individus proférer des insultes, et quelques menaces. On distingue clairement un homme barbu s'en prendre avec virulence à Alain Finkielkraut (voir vidéo ci-dessous). "Barre-toi, sale sioniste de merde", a-t-il lancé. "Tu es un haineux et tu vas mourir, tu vas aller en enfer ! [...] Nous sommes le peuple, la France, elle est à nous", a-t-il ajouté.

Selon Le Parisien, cet individu est connu des services de renseignement. Le journal régional et BFMTV font savoir que cet homme a "évolué en 2014 dans la mouvance islamiste radicale". Pour autant, la police n'aurait pas jugé utile de l'inscrire au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Selon les informations de BFMTV, cet homme qui manifestait dans la capitale ne réside par à Paris. Il aurait par ailleurs la réputation, selon plusieurs gilets jaunes qui l'ont côtoyé de près ou de loin, d'être un individu "véhément". Alain Finkielkraut a fait savoir publiquement qu'il ne porterait pas plainte, la Licra va quant à elle saisir la justice.

L'essayiste a pris du recul et réagi sur cette agression verbale, auprès du Figaro : "Il ne faut pas tout confondre. Nous ne vivons pas le retour des années 1930. C'est à un nouveau type d'antisémitisme que nous devons faire face. Ce sont des gens qui ont crié 'Palestine', qui m'ont traité de sioniste. Il y en a un avec une légère barbe qui me dit 'Dieu va te punir' : ça n'est pas tout à fait le langage de l'extrême droite, c'est même la rhétorique islamiste", considère-t-il. Alain Finkielkraut tient d'ailleurs bien à isoler les individus qui l'ont pris à partie samedi dernier. "Ça m'étonnerait que ce soient des Gilets jaunes d'origine car je suis un des seuls intellectuels à avoir soutenu le mouvement à ses débuts, en pointant qu'il y avait une grande incompréhension par rapport à cette France des méprisés. Je pense que je n'aurais pas subi ce même genre d'insultes sur les ronds-points", a-t-il confié au Parisien.