L'assurance "pay as you drive" roule au pas

Malgré son succès à l'étranger, le concept de payer son assurance seulement lorsqu'on utilise réellement son automobile peine à percer en France. Le point sur les offres proposées dans l'hexagone.

Les contrats d'assurance auto qui s'adaptent aux usages de leur titulaire restent limités. Six assureurs sont en lice : Solly Azar, MMA, MAAF, Amaguiz, Allianz et le dernier venu Axa. D'autres compagnies n'ont pas jugé opportun de créer une offre spéciale pour les conducteurs qui laissent leur véhicule chez eux pour aller travailler ou faire leurs courses. Ainsi GMF a opté pour une réduction de 10 % aux "petits rouleurs" de moins de 5 000 km par an sur le prix normal d'un contrat. Un principe également suivi par Aviva mais la réduction varie d'un client à autre selon son profil et le nombre de kilomètre parcourus : 5 000, 9 000, 15 000 km... Un système finalement quasi similaire à celui des formules où vous payez en fonction de votre consommation.

S'engager à ne pas dépasser un forfait kilométrique

La facturation des primes se fixe sur le prix standard d'une police d'assurance. A chaque automobiliste correspond un prix unique. Seule Amaguiz indique un tarif commun à tous : 9,90 euros si la voiture reste au garage. Dès qu'elle roule, il faut payer 0,01 euro/km dans la limite de 13 000 km. Pour toutes les autres compagnies, en fonction du kilométrage annoncé et réalisé, l'automobiliste bénéfice ou non d'une ristourne.

pay as you drive
La facturation des primes est adaptée en fonction de chaque automobiliste sur la base d'une police d'assurance standard. © iQoncept - Fotolia

Chez MMA, les kilomètres se comptent au trimestre. Si l'assuré respecte les kilomètres convenus, sa police d'assurance baisse de 15 % (45 % pour Axa et Solly Azar et 30 % pour Allianz). Si le trimestre suivant, il ne respecte pas la règle, il paye son assurance plein tarif. Chez Solly Azar, le forfait kilométrique est mensuel. Si les 1 000 km prévus sont dépassés, le conducteur débourse 0,30 euro par kilomètre après une franchise annuelle de 500 km. Par cette méthode, les assureurs répondent à un double objectif : responsabiliser l'automobiliste vis-à-vis de la pollution et éviter les déclarations sous-dimensionnées aux risques qu'elles couvrent en réalité.

Une souplesse contraignante

Lancé en 2008, le succès de l'assurance auto au kilomètre auprès des clients semble se faire attendre. Si Axa revendique 600 000 contrats en portefeuille avec sa formule "Forfait 8 000 km", d'autres compagnies ont mené des tests peu probants. La cause de cette réussite en demi-teinte ? Un petit boîtier noir placé dans la voiture. Pour contrôler que vous tenez votre engagement de ne pas circuler plus de 4 000 km, 5 000 ou 8 000 km, les assureurs vous demandent d'un installer un "mouchard" qui fonctionne sur un réseau GPS ou GPRS. Dès que vous roulez, il transmet les données à votre assureur.

De la sorte, les compagnies savent exactement votre niveau d'utilisation de votre automobile. D'ailleurs Maaf procède à une période d'analyse de votre consommation par ce biais avant de vous proposer définitivement sa formule "pay as you drive". Autre aspect : passé minuit l'assurance ne joue plus. C'est le cas chez Solly Azar. Chez MMA, on prend en charge le taxi dans la limite de 40 euros par course. Pour rendre attractif leurs formules, les assurances multiplient les petits gestes tirés de la téléphonie mobile. Par exemple, Allianz propose de reporter d'une année sur l'autre les kilomètres non parcourus dans la limite de 5 000 km.