Cartes co-brandées : à ne pas mettre entre toutes les mains

Foot, rugby, bridge... A chaque passion, les banques associent un environnement affinitaire autour d'une carte bancaire et des avantages. Mais assorties d'une réserve de crédit permanent, ces cartes peuvent devenir piègeuses.

La Société Générale avec le FC Nantes ou la Fédération française de bridge. La BNP avec Orange...Ce sont les dernières sorties en date de cartes bancaires co-brandées. Portant le logo de la banque émettrice et celui d'un partenaire, ces cartes se multiplient depuis qu'elles ont été lancées en octobre dernier.

Les réseaux bancaires et les organismes de crédit ont en effet saisi cette opportunité pour attirer de nouveaux clients avec des avantages. Leurs efforts vont même jusqu'à la présentation et en particulier le choix des couleurs, à l'image de la carte "Teatro della Moda " signée Finaref et Printemps. Mais attention, si les cartes co-brandées ont clairement des atouts, il faut quand même rester vigilant.

Une meilleure rémunération de la fidélité

carte bridge société générale
Carte bancaire de la Société générale, en partenariat avec la Fédération française de Bridge. © Société générale

Les cartes co-brandées fonctionnent comme n'importe quelle carte de paiement. Elles règlent vos achats dans tous les magasins et permettent des retraits aux distributeurs automatiques, en France et à l'étranger. Mais c'est au niveau des avantages dont elles permettent de bénéficier et de leur prix que réside leur valeur ajoutée.

D'abord, elles récompensent votre fidélité . Grâce aux points accumulés par vos opérations de retrait et de paiement, vous bénéficiez d'avantages commerciaux. Ils prennent la forme de réductions, d'opérations promotionnelles, de points à convertir en cadeaux ou encore de "cash-back " où l'établissement vous reverse, sous forme de bons d'achat, un pourcentage des dépenses réalisées avec la carte.

Autre atout : leur prix. Alors que le tarif d'une carte classique dans une banque tourne autour de 40 euros par an, celui d'une carte co-brandée dépasse rarement 30 euros. Sans compter qu'elles proposent elles-aussi des services d'assurance et d'assistance liés aux cartes bancaires, voire plus. Ainsi une partie des frais médicaux engagés lors d'un voyage à l'étranger peut être pris en charge.


Un risque avec le crédit permanent

Les cartes co-brandées ont donc tout pour plaire... Pas forcément. Nombre d'entre elles sont assorties d'une fonction de crédit permanent. Un vrai piège pour les personnes qui ne gèrent pas leurs finances de manière rigoureuse. Par exemple, la MasterCard Galeries Lafayette créée par Laser (24 euros par an) permet d'acheter à crédit les achats, et ce quotidiennement.

La réserve de crédit peut donc rapidement devenir un second compte courant. Un danger quand on sait que les taux d'intérêt du crédit revolving peuvent atteindre 20 % ! D'ailleurs, pour obtenir votre carte, vous devez faire une demande de crédit permanent (ou revolving), et répondre à des questions vouées à apprécier votre solvabilité. Et la carte ne vous sera accordée que si l'établissement de crédit partenaire accepte de vous consentir le prêt.

Dans ces conditions, mieux vaut rester prudent avec les cartes co-brandées. Si vous cédez à la tentation, se limiter aux fonctionnalités de règlement des dépenses sans utiliser la réserve d'argent peut s'avérer au final judicieux. Eventuellement profitez des options sans frais de règlement de vos achats en différé, c'est-à-dire en fin de mois.