Comment orienter ses placements financiers Des premiers signes de reprise à confirmer

La revalorisation des actifs risqués depuis le plus bas des marchés actions du 9 mars 2009 tient au fait que le scénario de déflation et de dépression qui était devenu consensuel a été en partie atténué. Plusieurs raisons expliquent cette inflexion. D'une part les politiques économiques de reflation se sont clairement intensifiées. En premier lieu, les politiques monétaires de taux zéro ou très bas ont été accompagnées de politiques non-conventionnelles. Les packages fiscaux et les relances budgétaires sous forme de dépenses publiques, y compris les aides du FMI, ont été accentuées et notamment dévoilées au cours du G20.

Ensuite, des indicateurs avancés ont marqué un arrêt net de leur dégradation et un léger retournement pour certains. Sans dire que ce mélange économique a porté ses fruits, le restockage, la confiance des agents et certaines statistiques ont apporté les preuves qu'une dynamique de transition se mettait à l'œuvre. Enfin, le système bancaire, quoique convalescent, a montré une certaine résistance, aidé en cela par des courbes pentues, des aides publiques et les taux hypothécaires bas qui ont interrompu la longue chute des actifs toxiques dans les bilans des établissements financiers. Du coup, le risque systémique et l'analogie avec une dépression durable a laissé place à une récession sévère mais combattue avec des moyens qui le sont également.

les écarts entre les taux accordés aux multinationales et les taux sur les
Les écarts entre les taux accordés aux multinationales et les taux sur les emprunts d'Etat se sont significativement réduits. © Natixis AM

S'il est trop tôt pour avoir la certitude d'un point bas sur l'économie, la probabilité que ce soit le cas a fortement augmenté. Immédiatement, l'aversion pour le risque a chuté, sous forme de baisse de la volatilité et un écrasement des primes de risque, et l'appétit pour des classes d'actifs risquées est revenu rapidement, même si la hausse des marchés s'est effectuée sans trop de volume. La hausse des actions a été rapide, les écarts entre les taux accordés aux multinationales et les taux sur les emprunts d'Etat se sont significativement réduits et les matières premières ont retrouvé de la vigueur.