Ces produits qui suivent les indices boursiers Les fonds à formule pour investir à pile ou face avec l'aide des mathématiques

La gamme des produits dérivés demande de l'expertise, du nez et des nerfs solides. Autant dire qu'ils sont peu compréhensibles par un petit épargnant qui cherche un produit simple et qui lui garantisse le capital investi. Il n'en reste pas moins sensible aux produits qui annoncent des performances à faire saliver. C'est le cas des fonds à formule. Ils ont connu un essor et un succès impressionnant dans les années 2000 mais ils ont aussi beaucoup déçu. Les promesses de performance qui semblaient certaines au regard des messages publicitaires, n'ont pas pu être tenues avec l'écroulement des marchés financiers à la suite de l'éclatement de la bulle Internet.

Dans le meilleur des cas, les souscripteurs ont retrouvé leur capital réduit des divers frais. Ce qui a pu représenter parfois une perte réelle finale autour de 10 %. Mais d'autres ont en réalité perdu près de 40 %. Les fonds à formule sont des fonds communs de placement sophistiqués. Certains promettent de retrouver au moins les sommes déposées. Sauf qu'il faut retrancher les frais de gestion, les frais de versement... Du coup, une partie du capital s'évapore. D'autres peuvent prévoir que si le scénario prévu ne se réalise pas, autrement dit que l'indice boursier pris en référence n'atteint le niveau attendu sur une période donnée et qu'il se retrouve en deçà d'un niveau minimal, alors il faudra accepter une perte de capital. Ce taux de perte est contractualisé et inscrit dans les caractéristiques du fonds. Tout au long de la détention d'une part d'un fonds à formule, vous ne détenez jamais les actions présentes dans l'indice contrairement à un OPCVM indiciel.

Précautions à prendre

Comme pour les warrants ou les certificats turbo, les fonds à formule font un pari sur l'évolution d'un indice ou d'un panier d'actions. La performance est connue d'avance. Elle va dépendre du niveau de l'indice anticipé à une date donnée et de la réalité de l'évolution de cet indice. Exemple de scénario : si en 2014, le Cac 40 se situe au-delà de 5 200 points et que d'ici là il n'est pas descendu sous 3 500 points, alors le fonds pourra servir une performance maximale de 48 %. Si l'indice reste autour de 4 000 points sans descendre sous 3 500 points, le fonds servira un taux de performance de 2 %. Si l'indice passe sous 3 500 points sans aller sous 3 000 points, le capital est restitué hors frais de gestion, d'arbitrage et de tenue de compte. Si l'indice franchit à la baisse les 3 000 points, la perte maximale sera de 20 %.

Les règles énoncées ici sont fictives mais résument la logique des fonds à formule. Pour retenir tel ou tel fonds, il faut donc se laisser convaincre qu'effectivement l'indice boursier va atteindre l'objectif et que la probabilité de l'atteindre n'est pas illusoire. C'est pourquoi il arrive que des fonds à formule proposent des objectifs intermédiaires complétés par une règle de sécurisation des gains. Ainsi, si l'objectif final n'est pas tenu, il est possible malgré tout de dégager une performance positive. Toutes ces nuances sont inscrites sur la notice d'informations validées par l'Autorité des marchés financiers (AMF). Il est souhaitable de la lire et de ne faire aucune impasse sur les caractéristiques d'un fonds à formule.