Investir dans une entreprise sans les marchés financiers Investir dans des sociétés coopératives

Pour investir dans une entreprise, il convient de choisir une activité que vous comprenez. Au moins vous pouvez apprécier le risque que vous prenez. Mais ce n'est pas la seule contrainte, il faut aussi savoir comment elle se développe, quels sont ses difficultés et ses atouts... C'est sans doute au sein de l'entreprise qui vous emploie que vous parviendrez à maitriser le mieux ces informations précieuses et sans gros effort au quotidien. Encore faut-il qu'elle ait opté pour un statut juridique qui permette d'avoir des salariés dans son capital et qu'ils puissent avoir leur mot à dire.

Dans une Scop, un associé dispose d'une seule voix quelle que soit le montant de son apport de capital.

Cela peut être le cas avec une société coopérative de production (scop), dont l'objectif est précisément de proposer à tous les salariés d'être associés tout en ayant un statut de société anonyme à responsabilité limitée (SARL) ou de société anonyme (SA). Ce qui veut dire qu'ils détiennent une partie du capital de l'entreprise et qu'ils participent aux prises de décisions dans la gestion de l'entreprise. Plus précisément, les salariés détiennent au minimum 51 % du capital et 65 % des droits de vote en assemblée générale.

Contrairement à une entreprise cotée, où chaque actionnaire pèse sur une décision à proportion du nombre d'actions qu'il détient, dans une Scop, un associé dispose d'une seule voix quel que soit le montant de son apport en capital. Une porte ouverte est également laissée à d'autres associés qui ne sont pas des salariés. Pour l'heure, ce type de structure est particulièrement présent dans la construction et les petites industries. Elle concerne avant tout des structures employant moins de dix salariés. Ce qui se comprend. Plus le nombre de salariés augmente, plus il devient difficile obtenir un consensus rapide et large. Ce point ne doit pas être minimisé. Il peut faire que l'investissement dans une Scop ne rapporte pas autant qu'attendu.

Une répartition des bénéfices très encadrées

Pour autant, il existe des garde-fous. Ainsi, les salariés-associés sont garantis de percevoir 25 % des bénéfices réalisés. La plupart des Scop les versent sous la forme d'une participation dans un plan d'épargne entreprise. A cela s'ajoute les dividendes perçus au titre de la détention de parts dans le capital de l'entreprise.

Si vous souhaitez retenir la formule d'une Scop, pensez aussi aux engagements qui s'imposent à un associé, à commencer par son apport. Selon le contexte, par exemple un exercice déficitaire, les associés peuvent être mis à contribution pour apporter de nouveaux capitaux. Cela peut être fait en accueillant un nouvel associé ou en demandant une contribution financière. Cette dernière peut être occasionnelle ou régulière. Dans le cas d'un salarié-associé, ceci peut prendre la forme d'une retenue sur salaire. Pour éviter tout abus, cette retenue ne peut pas dépasser 10 % de la rémunération. Ce qui n'est pas indolore.

A défaut de pouvoir être salarié, vous pouvez vous orienter vers une société coopérative d'intérêt collectif (Scic). Les règles sont proches de celles d'une Scop à ceci près que la majorité du capital peut ne pas être détenue par les salariés. Ce qui va être déterminant c'est l'activité. Celle-ci doit avoir un intérêt collectif, comme l'indique l'intitulé de ce type de société et une utilité sociale. Cette notion est tellement vague qu'il faut obtenir un agrément de l'Etat.