Pastille écologique : un dispositif facultatif et déjà critiqué

Pastille écologique : un dispositif facultatif et déjà critiqué La pastille écologique présentée par Ségolène Royal sera instaurée en 2016. Mais si elle est est facultative comme annoncée par la ministre de l’Ecologie, à quoi va-t-elle donc servir ? Explications sur un dispositif déjà critiqué.

[Mis à jour à 16h16] Elle n'est pas encore arrivée qu'elle est déjà remise en cause. La pastille écologique sera-t-elle une initiative à vite ranger au placard ? En présentant le dispositif qu’elle souhaite mettre en place dès 2016, Ségolène Royal a expliqué au Parisien qu’apposer ces fameuses pastilles ne serait pas obligatoire. "Ce certificat, que l'on pourra commander gratuitement sur Internet pendant six mois, est facultatif, a-t-elle affirmé. L'objectif n'est pas de faire de l'écologie punitive en pointant du doigt les propriétaires de véhicules polluants mais de les inciter à opter pour des véhicules moins polluants. Ils ont tout à y gagner." Difficile donc d’imaginer un propriétaire d’une voiture polluante apposer la pire catégorie de vignette. Pour rappel, les véhicules seront classés en six classes numérotées, de la moins polluante à la plus polluante. Un code couleur permettra de les différencier. 

"Pastilles vertes : Ségolène Royal propose un nouveau dispositif"

Si Ségolène Royal ne souhaite pas incriminer les automobilistes les plus pollueurs, c’est surtout que le gouvernement envisage de laisser aux villes le soin d’utiliser ces pastilles. Et donc de frapper… Une manière de refiler le bâton aux collectivités locales et surtout aux maires des grandes agglomérations, les plus concernées par les alertes pollution. Accorder des places de stationnement gratuites aux véhicules propres fait partie des idées de la ministre de l’Ecologie. Mais on peut imaginer à l’inverse une limitation (ou une interdiction ?) de circulation pour les véhicules les plus polluants. Une mesure qui ne sera pas des plus populaires pour les élus locaux… Selon Le Parisien, Grenoble, particulièrement concerné par les problèmes de pollution en raison de son implantation géographique (en cuvette et sur de grands axes de circulation) aurait déjà communiqué son intention d’utiliser le dispositif. À l’opposée, Clermont ou Aix-en-Provence le rejetterait déjà.

L’association 40 millions d’automobilistes s’interroge. "Que va pouvoir faire demain un automobiliste qui sera pointé du doigt avec une interdiction de circulation ? Cela va-t-il lui donner les moyens d'acheter un nouveau véhicule ? Non, s’indigne son secrétaire général Pierre Chasseray sur BFMTV. Personne n'est pour la pollution. L'Allemagne a mis en place un système d'aide pour installer des mécanismes qui diminuent la pollution sur les véhicules anciens, renchérit-il sur Europe 1. Pourquoi la France ne fait-elle pas la même chose ? Un automobiliste qui s'arrête de rouler demain, que fait-il ? Il démissionne ? Il arrête d'emmener ses enfants à l'école ? Il faut arrêter de s'attaquer aux automobilistes".