Parkings payants : pourquoi les automobilistes vont payer le prix fort

Parkings payants : pourquoi les automobilistes vont payer le prix fort La facturation au quart d’heure des parkings entre officiellement en vigueur ce 1er juillet. L’UFC-Que Choisir dénonce déjà une hausse importante des prix, notamment sur les tarifs à l’heure. Explications.

[Mis à jour le 03 juillet à 08h49] La tarification des parkings au quart d’heure aura-t-elle un effet pervers sur les prix ? C’est en tout cas l’inquiétude alors que la mesure doit entrer en vigueur ce 1er juillet. La tarification au quart d’heure fait en effet partie de la loi consommation dite Loi Hamon. Elle doit favoriser le stationnement en ville, même pour des périodes courtes. Au lieu d’un tarif horaire indivisible, des paliers de 15 minutes doivent être mis en place. Selon plusieurs études (dont celle de SARECO), 5 à 10% des voitures circulant en centre-ville sont à la recherche d’une place de stationnement, une tendance qui s’accentue en raison de la raréfaction des places. La tarification au quart d'heure doit aussi permettre un meilleur roulement. De nombreuses municipalités, soucieuses de privilégier les transports en commun, suppriment en effet des emplacements. C’est notamment le cas à Paris avec les arrivées successives du Vélib’ et du service d’auto-partage Autolib’. 85 000 places auraient ainsi été supprimées ces dernières années dans la capitale soit 36% des emplacements disponibles.

L’importance des parkings payants notamment souterrains n’en est que renforcée avec parfois des situations de quasi-monopoles. 70% de l’offre de stationnement est payant et dit "en ouvrage", c'est à dire hors voirie, à Toulouse ou Rennes. Mais si l’initiative de la Loi Hamon semble avoir du bon pour les automobilistes en quête urgente de stationnement et pour qui ces parkings sont devenus quasiment la seule alternative, UFC-Que Choisir entrevoit déjà d’autres conséquences moins réjouissantes pour les porte-monnaie des consommateurs.

L’enquête de l’association de consommateurs montre qu’une hausse des prix a déjà eu lieu dans les parkings payants. Sur la base d’un échantillon de près de 600 parkings, l’augmentation du prix moyen d’une heure de stationnement en France a bondi de 7,4% entre septembre 2013 et juin 2015, passant la barre symbolique des deux euros (2,04 euros en moyenne pour une heure). Les parkings qui ont anticipé la facturation au quart d’heure ont augmenté leur prix à l’heure comme ceux qui ont conservé le même mode de facturation ! Au final, l’automobiliste est perdant à tous les coups. L'inflation dans le même temps n'a été que de 0,8%.

La hausse atteint même 25% pour les parkings ayant anticipé la réforme. Or, selon UFC-Que Choisir, pour maintenir le chiffre d’affaires, les parcs de stationnement n’auraient dû augmenter le tarif à l’heure que de 5,4%. De quoi interpeller les collectivités locales en charge des politiques de stationnement mais qui délèguent leur gestion à des sociétés privées. La situation est d’ailleurs fluctuante en fonction des villes et des opérateurs. Découvrez le classement des villes en images et constatez la hausse des prix dans 10 grandes agglomérations françaises...