Scandale Volkswagen : à quoi sert le deuxième logiciel espion découvert aux Etats-Unis ?

Scandale Volkswagen : à quoi sert le deuxième logiciel espion découvert aux Etats-Unis ? La presse américaine révèle qu’un deuxième logiciel suspect a été découvert dans des modèles Volkswagen devant sortir sur le marché en 2016. Les autorités ont ouvert une enquête.

[Article mis à jour le 13/10/2015 à 12h37] Volkswagen n’est pas sorti de la tourmente née de sa tricherie sur les émissions de gaz polluant de ses véhicules, un scandale qui devrait coûter plusieurs milliards d'euros. Si la marque a admis avoir faussé les contrôles anti-pollution de ses véhicules et lancé une gigantesque campagne de rappels à l’échelle mondiale (11 millions de voitures touchées dont 8 en Europe et près d’un million en France (voir : les démarches pour savoir si votre voiture est concernée)), une autre polémique guette le géant allemand. Selon le New York Times, les autorités américaines ont ouvert une enquête sur un autre système installé sur les Volkswagen. La nouvelle est d’autant plus inquiétante pour Volkswagen et son nouveau patron Matthias Müller que ce sont les nouveaux modèles qui sont cette fois concernés, ceux dont la sortie était prévue en 2016. Jusque-là, seuls les véhicules diesel équipés de moteurs de type EA 189 étaient impactés, soit des modèles sortis entre 2008 et le début de l’année 2015. En Europe, ce sont ceux répondant aux normes Euro5, une certification remplacée depuis l’été par la nouvelle dite Euro6. Volkswagen avait précisé que ses derniers modèles, répondant bien à la norme Euro6, n’étaient pas impactés par le scandale et n’étaient donc pas concernés par la campagne de rappels des véhicules.

Que sait-on aujourd’hui de ce deuxième logiciel ? Tout d’abord que le problème est suffisamment sérieux et pris en compte par Volkswagen pour repousser la mise sur le marché de ces véhicules. Interrogé par le congrès américain, Michael Horn, le patron de la branche américaine de Volkswagen, a en effet annoncé le jeudi 8 octobre la suspension de cette mise sur le marché le temps de l’enquête. Les autorités investiguent aujourd’hui sur la nature, le fonctionnement et les objectifs de ce système informatique. Une chose est sûre, comme le logiciel espion fourni par Bosch et qui équipait les 11 millions de véhicules touchés, le nouveau système concerne les émissions de gaz polluants. Un porte-parole de l’agence pour la protection de l’environnement américaine a précisé que Volkswagen avait fourni aux enquêteurs des informations sur ce logiciel, présenté comme "un dispositif auxiliaire de contrôle des émissions".

Truque-t-il lui aussi les résultats ou se contente-t-il de suivre les règlementations et exigences fournies par l’agence américaine ? Impossible pour l'heure de le savoir. Les constructeurs automobiles peuvent en effet signer des accords pour rejeter plus de gaz polluants dans certaines circonstances (conditions hivernales par exemple) mais il faut pour cela en informer les autorités compétentes. Une nouvelle menace pèse donc sur Volkswagen, qui a déjà perdu en moins d’un mois son patron, Martin Winterkorn, poussé à la démission mais aussi des milliards de d’euros de capitalisation boursière. L’action du groupe a chuté de près de 40%. Le nouveau patron Matthias Müller  a d’ores et déjà annoncé des mesures fortes d’économie aux salariés du groupe. Si l’enquête devait prouver que les nouveaux modèles de Volkwagen sont aussi impactés, un pan entier de la communication de crise mise en place par la marque depuis l'explosion du scandale s’effondrerait…