Renault : quels sont les véhicules concernés par le rappel ?

Renault : quels sont les véhicules concernés par le rappel ? Renault confirme le rappel de plus de 15 000 véhicules diesel produits en 2015 afin d’intervenir sur les moteurs et réduire les dépassements de normes d’émissions de CO2 et de NOX constatés par la commission d’enquête. Quels véhicules sont concernés ?

[Article mis à jour le mardi 19 janvier à 18h13] Renault confirme un rappel de 15 800 véhicules et en précise les modalités. Lors d'une conférence de presse, le constructeur français a reconnu mardi une erreur de calibrage impactant le système de dépollution des moteurs diesel. Les véhicules concernés sont des SUV urbains Renault Captur diesel doté d'un moteur 110 chevaux produits entre février et septembre 2015 à l'usine espagnole de Valladolid. En revanche, le groupe dément tout dépassement de normes sur le Renault Espace 5, également dans le viseur selon Les Echos. Le groupe s'appuie pour cela sur la réglementation puisque seuls les tests d'homologation en laboratoire sont reconnus conformes. La commission d'enquête avait ajouté aux tests sur rouleaux des mesures en condition de circulation. Renault précise que le groupe présentera un plan technique en mars pour améliorer le dispositif de dépollution de ses moteurs via une mise à jour logicielle. Celle-ci sera proposée aux clients mais pas imposée par le biais d'un rappel, le groupe assurant que les véhicules sont conformes à la réglementation. Renault ne donne aucun chiffre sur le nombre de véhicules impactés, démentant toutefois celui de 700 000 évoqué par des médias.

Mardi matin sur RTL, Ségolène Royal était montée au créneau assurant que Renault n'avait pas fraudé mais s'apprêtait tout de même à rappeler plus de 15 000 véhicules. Moins d'une semaine après les révélations sur une enquête de la répression des fraudes et la confirmation de dépassements de normes pour le CO2 et les oxydes d'azote (NOX) constatés par la commission indépendante mise en place après l'explosion du scandale Volkswagen, Renault cherche à rassurer ses clients. La marque ne peut être poursuivie légalement puisque seuls les tests en laboratoire font foi (et Renault semble bien respecter les normes dans ces conditions très particulières, ce qui permet l'homologation des véhicules) mais il s'agit avant tout d'une question d'image. Désamorcer la polémique et régler le tir technologiquement semblent les priorités de la marque, contrainte de revoir sa copie et de prouver qu'elle n'a pas cherché à tromper les consommateurs via un dispositif de triche.

Selon Les Echos, deux modèles de voitures particulières seraient visés : le SUV urbain Renault Captur en diesel et le crossover-monospace Renault Espace 5 lancé en 2015. Pour l'Espace, le dépassement atteindrait dix fois la norme une fois le monospace mis sur la route (et non en laboratoire comme lors des tests d'homologation). Pour le Captur, les rejets de NOX seraient cinq fois supérieurs aux limites de la réglementation en tests. Renault ne risque rien sur le plan pénal puisque seuls les tests de laboratoire font foi mais ces mauvais résultats sont tout de même une sérieuse épine dans le pied des représentants de la marque au Losange. Renault fait en fait face à un double problème : un défaut technique empêche le bon fonctionnement du système de dépollution dès que la température à l'arrivé dans le moteur passe sous les 17°. Fâcheux dans les pays tempérés comme la France… L'autre problème est un défaut technique qui gêne le bon fonctionnement du système de dépollution. Renault devra prouver qu'il s'agit bien d'un problème et non d'une manipulation visant à masquer en tests les émissions réelles sur route. La marque française a le soutien du gouvernement qui martèle l'absence de fraude. Interrogée par RTL mardi matin, Ségolène Royal a ajouté faire confiance aux ingénieurs de la marque pour régler le problème, voulant sauver l'industrie automobile tout en assurant les droits du consommateur.

Une remise à niveau, via une intervention technique d'une demi-journée, selon les explications de Ségolène Royal, suffirait à régler le problème. Mais Renault est bien face à une urgence : améliorer son système de dépollution. Pour des questions de coût (le dispositif est trois fois moins cher que le SCR), la marque a privilégié un système de dépollution dit "piège à NOX" plus simple à installer mais visiblement moins efficace en conditions réelles de circulation, c'est-à-dire à chaud. Renault devra rapidement corriger le tir sur ses nouveaux modèles et sans doute développer, comme certains de ses concurrents dont PSA, le système de récupération catalytique (SCR) fonctionnant via l'ajout d'une solution, l'AdBlue, qui convertit les oxydes d'azote en vapeur d'eau. Le système est aujourd'hui jugé trois fois plus coûteux mais se montre visiblement bien plus efficace…