Albert Cohen : biographie de l'écrivain engagé, auteur de Solal

Albert Cohen : biographie de l'écrivain engagé, auteur de Solal BIOGRAPHIE ALBERT COHEN - Écrivain suisse, Albert Cohen fut également diplomate. Engagé pour la défense du peuple juif, il est notamment l'auteur de "Belle du Seigneur", de "Solal" ou encore "Le livre de ma mère".

Biographie courte d'Albert Cohen - Issu d'une famille juive, Albert Cohen naît le 16 août 1895 en Grèce. Il vit sur l'île de Corfou jusqu'à l'âge de cinq ans, avant de déménager à Marseille. En France, il fait la rencontre d'un autre élève, Marcel Pagnol avec qui il se lie d'amitié. Après avoir obtenu son baccalauréat, il se rend à Genève pour suivre des études de droit, puis décide d'adopter la nationalité suisse. En 1917, licence en poche, il se tourne vers la littérature, un domaine dont il est passionné, et suit des cours de lettres jusqu'en 1919. Deux ans plus tard, il publie son premier recueil de poésies, sous le titre Paroles juives. Face à la montée de l'antisémitisme en France, Albert Cohen prend en 1925 la direction de La Revue juive aux côtés d'intellectuels de prestige tel que Freud et Einstein.

En 1926, Albert Cohen devient fonctionnaire au Bureau International du Travail à Genève, ce qui lui inspirera l'écriture de son oeuvre la plus connue, Belle du Seigneur, publiée en 1968. En tant que diplomate et écrivain, il s'implique dans la défense du peuple juif dont il est issu comme dans Solal en 1930, Mangeclous en 1938 et Les Valeureux en 1969. Mais pendant la Seconde Guerre mondiale, Cohen met entre parenthèses sa carrière littéraire. Il est en effet nommé conseiller juridique du Comité intergouvernemental pour les réfugiés. Suite à la mort de sa mère, il publie en 1954 Le Livre de ma mère, un récit autobiographique sur son adolescence. Bien que son travail soit consacré par le Grand Prix de l'Académie française en 1968, Albert Cohen s'enfonce progressivement dans une profonde dépression. À la fin des années 70, son état s'améliore et il publie plusieurs œuvres : Carnets en 1978, Le Nouvel Observateur, en 1981. Il décède quelques mois plus tard, le 17 octobre 1981 à Genève.

Les livres d'Albert Cohen

En 1930, et alors qu'il occupe un poste de fonctionnaire au Bureau international du travail, à Genève, Albert Cohen publie son premier roman. Intitulé Solal, ce dernier constitue le premier opus de la tétralogie écrite par Albert Cohen. Composé de Mangeclous (1938), Belle du Seigneur (1968), et enfin Les Valeureux (1969) celle-ci raconte le destin de la famille Solal, de confession juive, combattant avec courage et humour les injustices sociales. Cohen déploie en effet une ample méditation sur le destin juif, la culture occidentale, l'amour et la condition humaine. Les années suivantes, Albert Cohen poursuit l'écriture avec des romans autobiographiques d'une grande justesse (Livre de ma mère, 1954 ; Carnets, 1978) ou encore Ô vous, frères humains. Paru en 1972, ce récit revient sur l'insulte dont il fut victime à l'âge de dix ans en raison de sa religion juive. Marqué par cet épisode de son enfance, Albert Cohen s'emploiera dans l'ensemble de son oeuvre à la défense de ses racines juives.

Belle du Seigneur d'Albert Cohen

En mai 1968, Albert Cohen publie Belle du Seigneur, qui est à la fois une peinture de l'amour passionné unissant Solal et Ariane et une satire de la société bourgeoise et des milieux diplomatiques uniquement intéressés par leur ascension sociale. Bien que le thème de la religion n'occupe pas une place centrale dans le roman, l'oeuvre d'Albert Cohen est néanmoins le témoin de la montée de l'antisémitisme des années 30 en France. Publié dans la Pléiade, Belle du Seigneur est considéré comme l'une des œuvres majeures de la littérature française et reçoit dès sa sortie le Grand Prix de l'Académie Française. Il vaudra à Albert Cohen d'être fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1970 et d'accéder à la postérité.

Le Livre de ma mère d'Albert Cohen

Après la mort de sa mère en 1943, Albert Cohen plonge dans une profonde tristesse. Il publie alors quatre textes successifs intitulés Chant de mort qui paraissent dans le mensuel France libre à Londres. Ces derniers constituent la première ébauche du Livre de ma mère qui parait en 1954. À travers ce roman, largement autobiographique, Albert Cohen dresse le portrait émouvant d'une mère protectrice, à laquelle il vouait un amour inconditionnel. Habité par la culpabilité, il exprime ses regrets quant au manque d'attention qu'il a pu parfois lui porter. Évoquant également les souvenirs de son enfance à Marseille, Albert Cohen en vient à s'interroger sur sa propre finitude ainsi que l'absurdité de la condition humaine. Il partage ainsi ses moments d'angoisse face à une mort inévitable, indéniable et proche.

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