François Fillon : de la prison ferme prononcée, l'ancien Premier ministre bientôt en détention ?

François Fillon : de la prison ferme prononcée, l'ancien Premier ministre bientôt en détention ? FILLON. François Fillon a été condamné à une peine de prison ferme dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse Pénélope. L'ancien Premier ministre ira-t-il en détention ?

Après Nicolas Sarkozy, premier ancien président de la République à avoir été condamné à de la prison ferme, son Premier ministre d'alors, François Fillon, a, à son tour, écopé d'une peine de prison ferme. Le chef du gouvernement de 2007 à 2012 a en effet été reconnu coupable, lundi 9 mai 2022, dans l'affaire des emplois fictifs ayant bénéficié à son épouse Pénélope. Déjà condamné en première instance, le sexagénaire avait fait appel de la décision, mais la cour d'appel de Paris a confirmé la culpabilité de l'ex-élu, mais aussi de son épouse. Le candidat à l'élection présidentielle 2017 a écopé d'une peine de prison de quatre ans, dont un ferme, pour détournement de fonds publics, complicité d'abus de biens sociaux et recel. Sa compagne, elle, a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Le couple devra par ailleurs s'acquitter, individuellement, de 375 000 euros d'amende, tandis que des peines d'inéligibilité de 10 et 2 ans ont également été prononcées. Un deuxième chèque colossal devra également être signé : 800 000 euros doivent être remboursés à l'Assemblée nationale a décidé la cour d'appel de Paris. De son côté, Marc Joulaud, ancien suppléant de l'ex-ministre et également prévenu dans le dossier, a évoqué de trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité.

Cependant, François et Pénélope Fillon, ainsi que Marc Joulaud, ont rapidement annoncé leur intention de former un pouvoir en cassation, ultime recours pour tenter d'alléger les charges qui pèsent contre le trio. Ils souhaitent mettre en avant "les importantes problématiques juridiques tenant notamment à l'atteinte à la séparation des pouvoirs, à la conduite inéquitable de cette procédure ou encore à l'acquisition de la prescription."

François Fillon ira-t-il en prison ?

Dès que le pourvoi en cassation sera formulé, la peine prononcée sera suspendue et ne pourra être exécutée. Ainsi, dans l'attente d'un nouveau procès et d'un prochain jugement, François Fillon, pas plus que les deux autres membres impliqués dans le dossier, n'ira pas en prison. Mais pourrait-il un jour se retrouver en détention ? Retiré de la vie politique et de la vie publique depuis sa défaite en 2017, l'ancien ministre ne devrait pas aller en prison si la cour de cassation venait à prononcer des peines similaires à celles prononcées par la cour d'appel. En effet, la peine de prison ferme étant d'un an, elle est donc aménageable. Il pourrait ainsi ne pas se retrouver derrière les barreaux. Cependant, la décision reviendra à un juge d'application des peines. Ce dernier peut décider d'un port d'un bracelet électronique, mais aussi envoyer le couple en prison.

François Fillon débute en politique en 1981, en devenant conseiller général de la Sarthe. La même année, il est élu député de la 4e circonscription de la Sarthe au premier tour et devient ainsi le benjamin de l'Assemblée, à l'âge de 27 ans. En 1983, il devient maire de Sablé-sur-Sarthe. Douze ans plus tard, en 1995, François Fillon entre dans le gouvernement d'Alain Juppé comme ministre des Technologies de l'information et de la Poste, puis ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace. Sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, il prend la tête du ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité avant d'être nommé ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en 2004. Lors de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, il se maintien au poste de Premier Ministre durant tout le quinquennat (2007-2012). En juin 2012, il est élu député de la 2e circonscription de Paris.

Candidat à la présidence de l’UMP, il est donné favori par les sondages. Mais, contre toute attente, Jean-François Copé et François Fillon revendiquent tous les deux la victoire après la constatation d’une anomalie de vote. La Commission nationale des recours déclare Jean-François Copé vainqueur. Suite à ce coup d’éclat, François Fillon crée son propre groupe au sein de l’Assemblée nationale. C’est la naissance du Rassemblement-UMP le 27 novembre 2012.

En janvier 2013, le groupe est dissolu après un accord avec Jean-François Copé. François Fillon annonce lors du printemps 2013 qu’il sera candidat aux primaires de l’UMP en vue de l’élection présidentielle de 2017. Fin 2016, il devient le candidat officiel de la droite et du centre après avoir remporté les primaires par une victoire écrasante sur Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. Début 2017, sa campagne bat de l'aile après la publication d'un article du Canard enchaîné qui dénonce des emplois fictifs de sa femme, Pénélope Fillon. François Fillon n'est pas qualifié pour le second tour des élections présidentielles de 2017. Il termine troisième derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen avec près de 20% des voix.

 
 
 

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