Jean Jaurès : biographie, dates de la figure du socialisme

Jean Jaurès : biographie, dates de la figure du socialisme BIOGRAPHIE JEAN JAURES - Socialiste, pacifiste et grand orateur, il fut l'un des principaux fondateurs du Parti socialiste français, s'opposa à la Première Guerre mondiale et fut assassiné. Retour sur les étapes clés de son parcours.

Biographie courte de Jean Jaurès - Homme politique né le 3 septembre 1859 à Castres et mort le 31 juillet 1914, Jean Jaurès est l’une des figures majeures du socialisme français. Orateur brillant, cet homme politique prit la défense des plus faibles, des ouvriers jusqu’au capitaine Dreyfus.

Professeur de philosophie reconverti en politicien

Né à Castres en 1859, Jean Jaurès provient d’une famille bourgeoise. Il fait de brillantes études, arrive premier à l'Ecole Normale Supérieure (1878) et troisième à l'agrégation de philosophie (1881). Il devient professeur de philosophie au lycée d'Albi en 1881 et se marie avec Louise Bois cinq ans plus tard. Jean Jaurès fait ses premiers pas en politique à 25 ans. Il choisit le camp républicain et est élu député à Castres en 1885. Battu aux élections de la circonscription de Carmaux (Tarn) en 1889, il reprend son poste d’enseignant à la faculté de Toulouse. Trois ans plus tard, il devient docteur en philosophie avec sa thèse De la réalité du monde sensible. Il rédige ensuite sa monumentale Histoire Socialiste de la Révolution Française, avant de se représenter aux élections municipales de 1890. Malgré la perte de son statut de député, il reste proche de la politique, notamment en collaborant avec La Dépêche de Toulouse en 1887, puis en devenant conseiller municipal sur les listes radicales-socialistes et maire-adjoint à l'instruction publique de Toulouse. 

L'adhésion au socialisme

En 1892, la grève des mines de Carmaux plonge Jaurès dans la réalité de la classe ouvrière et le convertit définitivement au socialisme. Grâce au soutien des ouvriers, il est élu député de la ville minière de Carmaux. Il conservera ce siège de 1893 à sa mort (sauf entre 1898 et 1902). Jaurès intervient de nouveau pour défendre des ouvriers dans la grève des verriers de Carmaux et propose la création d'une autre verrerie sous la forme d'une coopérative ouvrière. Celle-ci est fondée en 1896 à Albi. Jaurès publie de nombreux articles dans la Revue socialiste pour défendre le socialisme et s'oppose au marxisme. Il fonde également en 1904 le journal L'Humanité, qu'il dirigera jusqu'à sa mort et où il défendra Alfred Dreyfus et s'opposera à Jules Guesde.

Jean Jaurès et le Parti socialiste français

En 1902, il fonde le Parti socialiste français et obtient le siège de député à Carmaux. En 1905, il participe activement à la fusion des deux partis socialistes français, donnant naissance à la S.F.I.O (Section Française de l'Internationale Ouvrière). Il contribue à développer l'unité ouvrière avec la C.G.T et à favoriser le dialogue entre les partis et les syndicats. La même année, il fait partie de ceux qui rédigent la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. En 1907, il soutient les viticulteurs du Midi, ce qui entraîne des affrontements verbaux avec Clemenceau. Il conçoit également un projet de réorganisation de l'armée, qui devient en 1911 un livre intitulé l'Armée nouvelle, où sa conception de l'Etat est éloignée de celle du marxisme. 

Figure socialiste opposée au marxisme, Jean Jaurès, prône aussi le pacifisme. Un trait de caractère qui est marqué grâce à son célèbre discours à la Chambre des députés le 7 mars 1895, dont on retient cette citation : "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage.". En 1913, il s'oppose à la "loi des trois ans", qui instaure la durée du service militaire des jeunes hommes à trois ans. Malgré un rassemblement important où il fait un discours, devant 150 000 personnes le 25 mai 1913 au Pré-Saint-Gervais, la loi est promulguée le 7 août 1913. A la veille de la Première Guerre mondiale, Jaurès recommande la paix et prévoit avec l'Internationale ouvrière une grève générale en cas de déclenchement de la guerre. 

Jaurès assassiné

Son pacifisme a eu raison de lui. Ses discours pacifistes l'ont impopulaire à la veille de la Première Guerre mondiale et haï par les nationalistes. Son désir de réconciliation entre les peuples est alors perçu par ses ennemis comme une trahison. Les appels au meurtre sont lancés et entendus. Le 31 juillet 1914, en sortant des bureaux de L'Humanité, il est assassiné par un nationaliste du nom de Raoul Villain au Café du Croissant à Paris. Son meurtrier a déclaré vouloir éliminer "un ennemi de son pays" à la veille de la guerre. Trois jours plus tard, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Lors de ses funérailles, le 4 août, Léon Jouhaux, secrétaire de la CGT, s'exprime : "Victime de ton amour ardent de l'humanité, tes yeux ne verront pas la rouge lueur des incendies, le hideux amas de cadavres que les balles coucheront sur le sol ..."  ... telle une prémonition. A la fin de la guerre, le 29 mars 1919, étant dans un contexte de fort nationalisme, son meurtrier est acquitté. Dix ans après sa mort, ses cendres furent transférées au Panthéon, rejoignant ainsi les grands hommes de la patrie. 

Jean Jaurès : dates clés

3 septembre 1859 : Naissance de Jean Jaurès
Jean Jaurès naît à Castres en 1859. Après de brillantes études (premier à l'Ecole Normale Supérieure et troisième à l'agrégation de philosophie), il devient professeur de philosophie au lycée d'Albi en 1881.
1885 : Ses balbutiements en politique
Âgé de tout juste 25 ans, Jaurès entre dans le camp républicain et est élu député à Castres. Battu aux élections de la circonscription de Carmaux (Tarn) en 1889, il reprend son poste d’enseignant à la faculté de Toulouse. Il se tourne petit à petit vers le socialisme. A la grève des mines de Carmaux en 1892, il embrasse la cause de la classe ouvrière. Il soutiendra ensuite les ouvriers de la Verrerie de Carmaux et les vignerons de Maraussan.
11 octobre 1898 : Jean Jaurès publie "Les preuves"
Jean Jaurès publie l’ouvrage "Les preuves", ouvrage dreyfusard accusant Esterhazy et clamant l’innocence de Dreyfus. A l’image de Zola, Jaurès a fait partie des intellectuels qui, au fil de l’affaire Dreyfus, abandonnèrent leurs préjugés antisémites pour revendiquer la justice.
1904 : La défense des plus faibles et du socialisme
Après quelques hésitations, Jaurès prend le parti de Dreyfus. Il le défend avec force et s'oppose aux marxistes menés par Jules Guesde. Il publie de nombreux articles pour défendre le socialisme dans la "Dépêche de Toulouse" et dans "L'Humanité", journal qu'il fonde en 1904. En 1905, il contribue à la fusion des deux partis socialistes français, donnant naissance à la S.F.I.O (Section Française de l'Internationale Ouvrière).
26 avril 1905 : Naissance de la SFIO
Après de premiers mouvements d’unification de la gauche française en 1901, le Parti socialiste français et le Parti socialiste de France s’unissent pour former la Section Française de l’Internationale ouvrière. Ce regroupement, opéré lors du congrès du Globe, permet aux marxistes représentés par Jules Guesde et aux réformistes tel que Jean Jaurès de faire front commun. Divisée après le Congrès de Tours, qui voit la naissance du PCF, la SFIO sera notamment marquée par les personnalités de Jaurès et de Léon Blum. Elle deviendra le Parti Socialiste en 1969.
31 juillet 1914 : Assassinat de Jaurès
Alors que l'Europe entière vient de décréter la mobilisation générale, le leader du Parti socialiste français, Jean Jaurès, est assassiné par Raoul Villain au café du Croissant, rue Montmartre, à Paris. La France entière est en émoi : la seule personne politique susceptible d'empêcher la guerre a disparu. Les cendres de Jaurès seront transférées au Panthéon en 1924, et son assassin, qui avait été jugé et acquitté en 1919, s'exilera en Espagne où il sera fusillé par les républicains en 1936.
23 novembre 1924 : Jean Jaurès au Panthéon
Dix ans après sa mort (le 31 juillet 1914), la dépouille de Jean Jaurès est transférée au Panthéon sur décision du gouvernement du Cartel des Gauches.

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