Jean-Sébastien Bach : ses mariages, ses 20 enfants, son séjour en prison... Une bio pas comme les autres

Jean-Sébastien Bach : ses mariages, ses 20 enfants, son séjour en prison... Une bio pas comme les autres JEAN-SÉBASTIEN BACH - On connait de Jean-Sébastien Bach ses cantates, Le Clavier bien tempéré et la Passion selon Saint Matthieu. Mais la biographie du compositeur allemand recèle bien des surprises...

[Mis à jour le 21 mars 2019 à 00h01] Grand compositeur du baroque tardif, Jean-Sébastien Bach est né il y a tout juste 334 ans, le 21 mars 1685, à Eisenach, en Allemagne. Et jusqu'à sa mort le 28 juillet 1750 à Leipzig, il va marquer l’histoire de la musique tant par la qualité des ses œuvres que par leur quantité. Traversant tous les genres chers au baroque, à l’exception notable de l’opéra, les créations de Jean-Sébastien Bach sont entrées à la postérité. Jean-Sébastien Bach est aujourd'hui connu, entre autres, pour le double recueil baptisé Le Clavier bien tempéré, son chef d'oeuvre, connu dans le monde entier notamment pour son prélude en do majeur. Il va aussi laisser sa marque à la musique classique avec sa Troisième suite pour orchestre.

Ce que l'on sait moins, c'est que toute la vie de Jean-Sébastien Bach est exceptionnelle, y compris sa vie privée. En 1707, alors que sa carrière musicale est déjà bien remplie, Jean-Sébastien Bach se marie avec sa cousine Maria Barbara Bach. Les deux sont cousins au deuxième degré, puisqu'ils ont alors un grand-père commun, Heinrich. La légende raconte que Jean-Sébastien et Maria Barbara Bach choquèrent l'église d'Arnstadt l'année précédente, les deux ayant été entendus ensemble au sein de la galerie de l'orgue, alors que l'église était vide. Une situation inconvenante pour l'époque. Avec Maria Barbara, Jean-Sébastien Bach aura pas moins de sept enfants dont seulement quatre atteindront l'âge adulte.

Jean-Sébastien Bach, un amoureux du café et un élève absentéiste

Comme le rapporte France Musique, derrière le grand Jean-Sébastien Bach se cache de nombreuses anecdotes. Saviez-vous notamment qu'il affectionnait particulièrement le café ? À son époque, la boisson était à la fois une mode et un luxe. Luxe auquel le célèbre compositeur a d'ailleurs consacré une cantate. Il s'agit de la cantate BWV 211, dite d'ailleurs "du café". Il est alors question d'une jeune fille qui assure aimer davantage le café "plus que 1 000 baisers". Mais ce n'est pas tout, selon le portrait de John Eliot Gardiner sur l'artiste, on sait aussi que Jean-Sébastien Bach était, malgré le génie qui le caractérisera une fois adulte, un élève particulièrement absent. 258, c'est ainsi le nombre de journées au cours desquelles, lors de ses trois premières années scolaires, Jean-Sébastien Bach a brillé par son absentéisme. 

Jean-Sébastien Bach en prison

En un peu plus de dix ans, Jean-Sébastien Bach se fait un nom parmi les très grands musiciens et compositeurs de son époque. Les têtes couronnées se l'arrachent et, dès 1708, Bach entre à la chapelle du duc de Saxe-Weimar, Guillaume-Ernest de Saxe-Weimar (ou Guillaume II). Il est d'abord organiste et premier violon soliste, mais prétend assez tôt au titre suprême de maître de chapelle (Herr Kapellmeister). Un titre qui lui sera refusé par le duc, en raison, dit-on, de sa proximité avec le fils de ce dernier, Ernest-Auguste Ier. Alors quand le prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère de Guillaume II, propose à Jean-Sébastien Bach le poste de maître de chapelle de la cour de Köthen, le musiciens prend une décision radicale. Lui qui avait refusé un poste similaire à la cour du roi de Pologne, à Dresde, quelques mois plus tôt, veut démissionner ! Mais le duc de duc de Saxe-Weimar l'en empêche et va jusqu'à emprisonner Jean-Sébastien Bach pendant un mois, du 6 novembre au 2 décembre 1717, pour "son entêtement à vouloir obtenir de force sa démission". Bach en profitera pour composer les quarante-six chorals du Petit livre d'orgue...

Jean-Sébastien Bach finit par se libérer des griffes de son employeur Guillaume-Ernest de Saxe-Weimar, mais à Köthen, il va être confronté à nouveau un drame. Son épouse Maria Barbara va mourir, de manière très soudaine, en 1720, frappée par une maladie fulgurante, alors que Jean-Sébastien Bach était sur les routes. A son retour, elle était déjà enterrée. C'est à cette époque pourtant que vont naître les six "Concertos brandebourgeois", son premier livre du "Clavecin bien tempéré" et ses "Suites françaises".

Un second mariage pour Jean-Sébastien Bach

Un an à peine après la mort de sa première épouse, Jean-Sébastien Bach se marie de nouveau avec Anna Magdalena Wilcken. Fille d'un trompettiste, musicienne accomplie elle aussi, Anna Magdalena Bach, va accompagner Jean-Sébastien Bach dans un tournant de sa carrière : il va alors se consacrer à la musique d'église et devenir cantor, à l'église Saint-Thomas de Leipzig, où il composera près de 300 cantates. De nombreux chefs-d'œuvre sont le reflet de cette période, comme ses "Passions selon Saint Jean" et "selon Saint Matthieu ", ses "Variations Goldberg ", mais aussi son second livre du "Clavier bien tempéré".

Anna Magdalena Bach, va aussi donner pas moins de treize enfants à Jean-Sébastien Bach, en plus de ceux de son premier mariage. Sept vont mourir en bas âge, dont Christiana Sophia Henrietta, Christian Gottlieb, Ernestus Andreas, Regina Johanna, Christiana Benedicta, Christiana Dorothea, Johann August Abraham... Parmi les enfants du couple, Gottfried Heinrich, handicapé mental, vivra une quarantaine d'années. Elisabeth Juliana Friederica, surnommée "Liesgen" se mariera à un élève de son père. D'autres tenteront de faire perdurer l'aura de leur géniteur, comme Johann Christoph Friedrich, dit "le Bach de Bückeburg" ou Johann Christian, "le Bach de Milan ou de Londres". Sans autant de succès.

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