Léon Blum : biographie, fonctions au Front populaire

Léon Blum : biographie, fonctions au Front populaire BIOGRAPHIE LEON BLUM. Homme politique français et figure du socialisme, Léon Blum prend les rênes du pouvoir en 1936 grâce à la victoire du Front populaire. Il exerce différentes fonctions, dont président du Conseil.

Biographie courte de Léon Blum - Léon Blum est un homme d'Etat français, devenu une grande figure des courants socialistes réformistes après la disparition de Jean Jaurès en 1914. Issu d'une famille juive d'Alsace, Léon Blum naît à Paris le 9 avril 1872 et décède à Jouy-en-Josas le 30 mars 1950. Principal dirigeant de la SFIO (section française de l'Internationale ouvrière), il marque l'histoire par deux fois, en 1920 en s'opposant à la troisième internationale communiste, et en 1936 en menant à terme les lois du Front populaire.

Dans sa jeunesse, Léon Blum s'intéresse d'abord à la littérature. Lorsqu'à 23 ans il entre au Conseil d'Etat après un diplôme de Droit public, il a déjà publié plusieurs essais et plusieurs pièces de théâtre. Il s'intéresse à la politique à partir de 1895 au moment de l'affaire Dreyfus, mais ne s'engage franchement dans le combat politique qu'en 1914 après l'assassinat de Jean Jaurès. Elu député de Paris en 1919, Léon Blum se fait rapidement remarquer par la clarté de ses positions : si son programme d'action pour la SFIO convainc, c'est au Congrès de Tours qu'il se rend célèbre en défendant la minorité socialiste contre la majorité communiste.

Principal artisan du Cartel des gauches de 1924, Léon Blum condamne avec vigueur les thèses néosocialistes de 1933, avant d'imposer les principales mesures sociales (congés payés, semaines de 40 heures, etc.) de 1936 et 1938. Après la dislocation du Front populaire, il préconise une politique de fermeté devant Hitler et refuse de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Condamné le 16 octobre 1941 par le gouvernement de Vichy, il est détenu dans une prison militaire, déporté à Dachau, Buchenwald puis Haut-Adige. Libéré en mai 1945, Léon Blum est appelé à fonder les institutions de la IVe République, il préside le dernier Gouvernement provisoire de la République française lors de la mise en place des institutions de la Quatrième République. Appelé à former un nouveau gouvernement par Vincent Auriol en 1947, l'Assemblée nationale lui refuse l'investiture et Robert Schuman lui est préféré. Il quitte alors l'exécutif et se retire à Jouy-en-Josas. Léon Blum décède d'un infarctus en 1950, à l'âge de 77 ans. 

Formation intellectuelle et naissance de sa vocation politique 

Elève brillant, Léon Blum intègre en 1888 le lycée Henri-IV en classe de philosophie et y rencontre le futur écrivain André Gide. Il poursuit par des études de lettres et de droit à l'université de Paris. Il est reçu au concours du Conseil d'Etat après deux tentatives et y exerce diverses fonctions. Parallèlement, il devient critique littéraire et s'essaie à l'écriture. Il s'intéresse peu au monde politique avant que l'affaire Dreyfus n'éclate. Il se rapproche alors du parti socialiste et participe en 1899 à un premier congrès socialiste. Sa rencontre avec Jaurès est déterminante. Il fonde à ses côtés le journal l'Humanité puis quitte la rédaction en 1905. Il adhère à la Section française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) en 1905 bien qu'il se tienne généralement à l'écart de la vie politique jusqu'en 1913 pour se consacrer à ses activités littéraires.

En 1907, Léon Blum devient maître des requêtes et publie un ouvrage qui fait scandale, "Du mariage", dans lequel il prône l'expérimentation sexuelle avant le mariage tant pour les hommes que pour les femmes. Sa carrière politique prend un tournant au début de la Première Guerre mondiale. Il est profondément marqué par l'assassinat de Jaurès. Après avoir été réformé pour sa myopie, il devient chef du cabinet du ministre socialiste des Travaux publics Marcel Sembat. Il est favorable à l'Union sacrée et soutient l'effort de guerre. En 1919, il est chargé de la rédaction du programme du parti socialiste, est élu député de la Seine et intègre le même cercle dirigeant de la SFIO.

Sa carrière politique : de dirigeant de la SFIO à Homme d'Etat français

Lors du congrès de Tours de 1920, se joue l'adhésion de la SFIO à la IIIe Internationale communiste. Blum y est fermement opposé, il fait partie de la minorité hostile aux bolcheviques. Il tente de maintenir l'unité du parti et prononce son discours de la Vieille Maison. Il se prononce en faveur d'un socialisme démocratique et légaliste, selon la conception de Jaurès, et devient naturellement le dirigeant du SFIO jusqu'en 1940. Il est favorable à une transformation progressive de la société et selon lui, la conquête du pouvoir ne saurait être le fait d'une minorité révolutionnaire. La voie réformatrice lui semble plus juste. Les réformes, selon lui, accroissent non seulement le bien-être du prolétariat mais sa force d'extension, c'est-à-dire sa capacité révolutionnaire. Durant près de 20 ans, il est député de la Seine puis de l'Aude. 

La droite antisémite lui voue une haine tenace et appelle à son assassinat. Le 13 février 1936, il est pris à parti par des membres de l'Action française et des Camelots du roi. Il est roué de coups et gravement blessé. L'Action française ainsi que d'autres journaux d'extrême droite inversent les rôles et font porter la faute à Blum. Insinuant qu'il porterait toute la responsabilité de l'incident. Quelques mois plus tard, Charles Maurras réitère ses menaces de mort à l'encontre de Léon Blum : c'est en tant que juif qu'il faut voir, concevoir, entendre, combattre et abattre le Blum. Il est condamné quelques mois plus tard à de la prison ferme pour provocation au meurtre. 

En 1936, Léon Blum devient Président du Conseil (équivalent de Premier ministre aujourd'hui) suite à la victoire aux élections législatives du Front populaire. Il s'agit d'une coalition réunissant une majorité de partis de gauche, notamment le SFIO, le Parti radical ainsi que le Parti communiste français. Cette victoire s'explique notamment par la crise économique ambiante, la montée du fascisme dans les pays voisins, l'agitation de ligues d'extrême droite et de nombreuses manifestations. Elle provoque des scènes de liesse dans de nombreuses usines du pays ainsi qu'une grève générale. Le nouveau gouvernement, Léon Blum à sa tête, est le premier à être dirigé par des socialistes sous la IIIe République.

Léon Blum conduit un vaste programme de réformes sociales : instauration de quinze jours de congés payés par an, réduction du temps de travail à 40 heures hebdomadaires, prolongement de la scolarité à 14 ans et établissement des conventions collectives. Le bilan du Front populaire est mitigé et Blum est contraint de démissionner en juin 1937. Puis en mars 1938, il forme brièvement un second gouvernement renversé quelques semaines plus tard par le Sénat. Aux prémices de la Seconde Guerre mondiale, il condamne la complaisance du Parti Communiste vis-à-vis du pacte germano-soviétique bien qu'il adopte des positions non pacifistes. 

Fin de vie de Léon Blum : déportation, activité politique d'après-guerre et décès

Photographie de la place Léon Blum où se situe la mairie du XIe arrondissement de Paris. Une statue réalisée par Philippe Garel représente Léon Blum, écharpe au vent et chapeau dissimulé dans son dos. © Studio Laure - stock.adobe.com

Le 10 juillet 1940, Léon Blum se joint à 80 autres députés et refuse les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Réfugié à la campagne, il est arrêté par le gouvernement de Vichy. Il est interné dans un camp français puis livré à la Gestapo. Blum est déporté à Buchenwald, camp de concentration nazi, en tant qu'otage d'Etat. Ses conditions d'emprisonnement sont relativement bonnes (comparé au camp voisin) et sa compagne, Jeanne Levylier, l'y rejoint. Ils se marient sur place. A la Libération, ils partent s'installer dans la maison de campagne de son épouse, à Jouy-en-Josas. Le frère de Léon Blum, René, est quant à lui torturé et tué à Auschwitz.

Alors qu'il est déjà relativement âgé, Blum reprend des responsabilités politiques. Il est à la tête du dernier gouvernement provisoire menant à l'établissement de la quatrième République. Il est nommé vice-président du Conseil en 1948 mais cela relève plus du titre honorifique. Il finit par se retirer auprès de son épouse à Jouy-en-Josas. Léon Blum décède d'une crise cardiaque le 30 mars 1950, et est enterré dans cette même commune. Son fils unique, Robert Blum (1902-1975), né de son premier mariage avec Lise Bloch, a étudié à l'école polytechnique. Il travaille dans de grands groupes industriels et adhère au parti socialiste. Son épouse fait partie dans les années 1940 du comité directeur du Parti socialiste. 

Principales fonctions et dates au pouvoir

Sous la IIIème République (1870-1940) :

  • Député sous la IIIème République (1919 - 1928 et 1929 - 1940)
  • Président du Conseil des ministres (juin 1936 - juin 1937 et mars 1938 - avril 1938)
  • Vice-président du Conseil des ministres (1937 - 1938)

Sous la IVème République (1946-1958) :

  • Ministre des Affaires étrangères (décembre 1946 – janvier 1947)
  • Président du gouvernement provisoire de la République française (décembre 1946 - janvier 1947)
  • Vice-président du Conseil des ministres (juillet 1948 - septembre 1948)

Léon Blum : dates clés

9 avril 1872 : Naissance de Léon Blum
L'homme politique et écrivain français Léon Blum voit le jour à Paris. s'étant d'abord essayé à la critique littéraire, inscrit dès 1902 au Parti socialiste, il collabore avec Jean Jaurès à la rédaction de " l'Humanité" (1904). Le Congrès de Tours (1920) achève de l'imposer : chef de la SFIO, créateur du "Populaire", il est, enfin, le premier président du Front populaire (juin 1936-juin 1937). Les congés payés ! Interné administrativement après l'Armistice de juin 1940, Blum est ensuite arrêté par les Allemands et déporté à Buchenwald (1942-44). Il participe à l'éphémère gouvernement socialiste d'après-guerre (décembre 1946-janvier 1947), qui pose les bases des institutions de la IVe République, et meurt en 1950.
26 avril 1905 : Naissance de la SFIO
Après des premiers mouvements d’unification de la gauche française en 1901, le Parti socialiste français et le Parti socialiste de France s’unissent pour former la Section Française de l’Internationale ouvrière. Ce regroupement, opéré lors du congrès du Globe, permet aux marxistes représentés par Jules Guesde et aux réformistes tel que Jean Jaurès de faire front commun. Divisée après le Congrès de Tours qui voit la naissance du PCF, la SFIO sera notamment marquée par les personnalités de Jaurès et de Léon Blum. Elle deviendra le Parti Socialiste en 1969.
4 juin 1936 : Léon Blum au pouvoir
Suite à la victoire du Front Populaire aux élections législatives, Léon Blum, dirigeant de la Section française de l'international ouvrière (SFIO), est appelé à former un nouveau cabinet. C'est la première fois que la France se dote d'un gouvernement socialiste. Celui-ci se distingue par deux innovations : la création d'un sous-secrétariat d'Etat aux Loisirs et aux Sports, confié à Léo Lagrange, et la participation de trois femmes au ministère, alors qu'elles n'ont pas encore le droit de vote.
7 juin 1936 : Congés payés et semaine de 40 heures
Dans la nuit du 7 au 8 juin, à l'hôtel Matignon à Paris, sont signés les accords entre le nouveau président du Conseil, Léon Blum, la Confédération générale du patronat français (CGPF) et la Confédération générale du travail (CGT). Consécutifs à l'arrivée au pouvoir du gouvernement du Front populaire, ces accords prévoient la généralisation des conventions collectives, la création des délégués du personnel et une augmentation de 12% des salaires. Mais on retiendra surtout l'instauration de la semaine de 40 heures et l'octroi de 15 jours de congés payés.
1 août 1936 : Léon Blum soumet un pacte de non-intervention dans la guerre d’Espagne
Installé à la tête du gouvernement français, Léon Blum propose aux pays européens un pacte de « non-intervention » dans le conflit espagnol. Il souhaite en effet éviter une guerre générale. Signé quelques jours plus tard, le pacte ne sera pas respecté par tous. L’Allemagne et l’Italie enverront armes et hommes soutenir les nationalistes insurgés tandis que l’URSS fournira d’importants moyens de défense aux républicains. De même, de nombreux volontaires, issus de différents pays, formeront les « Brigades internationales » pour aider le gouvernement républicain en crise.
15 septembre 1940 : Arrestation de Léon Blum
Le gouvernement de Vichy fait arrêter Léon Blum. Représentant du Front Populaire, mouvement envers lequel la droite nationaliste éprouve un certain ressentiment, et opposant ouvert à Pétain puisqu’il a voté contre son accession aux pleins pouvoirs, il est emprisonné à Chazeron. Contrairement à de nombreux socialistes, il n’a pas rejoint Londres mais tente d’organiser la résistance depuis sa détention. La Cour de Riom veut le condamner pour une supposée participation à la défaite militaire de la France. Mais face à la faiblesse de l’accusation et à la rigueur de la défense, le procès est suspendu et Blum remis aux Allemands. Il sera alors déporté à Buchenwald.
19 février 1942 : Ouverture du procès de Riom
Le gouvernement de Vichy assigne en justice les anciens dirigeants politiques et militaires français: Edouard Daladier, Guy La Chambre, Maurice Gamelin, Léon Blum et Robert Jacomet à Riom dans le Puy-de-Dôme. Ils sont accusés d'être responsables de la défaite de 1940. Plus de 400 témoins sont appelés à comparaître. Les juges ont pour instruction de juger les coupables sur la période allant de 1936 à 1940. Ainsi les actions du maréchal Pétain, ministre de la Guerre en 1934 sortent du champ du procès. Le procès de Riom tournera rapidement à la confusion et Hitler, irrité, le suspendra en avril. Les accusés seront renvoyés en prison puis livrés aux Allemands.
16 janvier 1947 : Election de Vincent Auriol à la présidence de la République française
Le 16 janvier 1947, Vincent Auriol devient le premier président de la IVe République en France. Il succède au gouvernement provisoire dirigé par Léon Blum. Son unique mandat est marqué par la guerre d'Indochine et par la mise en place de la « troisième force », coalition politique regroupant plusieurs partis pour rivaliser avec les communistes et les gaullistes. À l'issue de son mandat en 1951, Vincent Auriol refusera de se représenter.
30 mars 1950 : Décès de Léon Blum
Léon Blum est né le 9 avril 1872 à Paris. Fervent admirateur de Jean Jaurès, il adhère au parti socialiste en 1899, et collabore au journal « L'Humanité ». Après la guerre, en 1920, il dirige la SFIO (Section française de l'internationale ouvrière). En 1936 et 1938, il préside le conseil des ministres. Léon Blum est à l'origine des mesures sociales les plus marquantes comme les congés payés et la semaine de 40 heures. Il meurt d'un infarctus le 30 mars 1950 à Versailles.

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