Mata Hari : biographie de la danseuse devenue espionne

Mata Hari : biographie de la danseuse devenue espionne Mata Hari est une célèbre danseuse érotique de la Belle Epoque. Durant la Première Guerre Mondiale, elle devient espionne. Accusée d'être agent-double, elle est condamnée à mort en 1917 à l'issu d'un procès expéditif.

Biographie courte de Mata Hari

Margaretha Geertruida Zelle, devenue Mata Hari, voit le jour le 7 août 1876 au sein d'une famille néerlandaise. Son père, commerçant prospère, est rapidement confronté à la faillite. Elle tente tant bien que mal de trouver sa voie et fait la rencontre du capitaine MacLeod. Elle l'épouse et trouve ainsi une issue à sa situation instable. Elle suit son mari en Indonésie et met au monde deux enfants. Durant cette période, elle apprend la danse orientale puis abandonne sa famille pour rejoindre la France. En 1905, Mata Hari se produit dans un spectacle de danse érotique pour la première fois à Paris. Dès lors, sa renommée ne cesse d'enfler dans toute l'Europe. Durant la Première Guerre mondiale, une mission d'espionnage lui est confiée par l'armée française. Mata Hari accepte mais continue à vendre ses charmes tant en France qu'en Allemagne, ce qui suscite la méfiance. Elle est finalement accusée d'espionnage pour le compte des Allemands et fusillée le 15 octobre 1917 à Vincennes. 

Jeunesse mouvementée et mariage malheureux de Mata Hari

Margaretha Geertruida Zelle, connue sous le nom de scène Mata Hari, grandit au sein d'une famille de marchands aisée, jusqu'à ce que son père fasse faillite, ses parents se séparent et sa mère meurt quelques mois plus tard. Elle se distingue alors par son caractère affirmé, un don pour l'apprentissage des langues et l'aura qu'elle dégage. Très jeune, elle comprend qu'en apprenant à maîtriser son pouvoir de séduction, elle peut obtenir ce qu'elle souhaite. Elle connaît une sexualité précoce et entretient une relation avec le directeur d'école dans laquelle elle travaille à l'âge de 16 ans. Cette liaison fait scandale et elle est envoyée à la Haye, auprès de son oncle. Par le biais d'annonces matrimoniales, elle saisit l'opportunité de se marier avec un officier. Elle épouse le capitaine Rudolf MacLeod et imagine que sa vie deviendra plus palpitante à ses côtés.

Attiré par le confort d'une vie idéalisée en Asie, le couple part s'installer en Indonésie. Mata Hari déclare : Je voulais vivre comme un papillon au soleil. La désillusion sur place est totale. Au-delà de leur important écart d'âge, son mari se révèle être endetté, violent et outrageusement infidèle. Qui plus est, il lui transmet la syphilis. Maladie qu'elle transmet à ses deux enfants : Louise-Jeanne et Normand-John. Sa beauté est remarquée sur place, ce qui rend son mari excessivement jaloux. Délaissée, elle étudie la danse traditionnelle indonésienne et devient ainsi maîtresse dans l'art de la séduction. Son union avec MacLeod est définitivement brisée par le décès tragique de leur fils, à l'âge de deux ans. La famille retourne aux Pays-Bas puis le couple divorce. Après que sa fille lui ait été enlevée par son ex-mari, Margaretha entame une métamorphose. Elle se rend dans la capitale de l'amour, où elle intègre avec fracas la société parisienne. 

Sa prestigieuse carrière de danseuse érotique

Photographie de Mata Hari
Photographie de Mata Hari dans ses habits de danse © Archivist - stock.adobe.com

Mata Hari devient une cocotte, terme péjoratif désignant durant la Belle époque une femme vivant de services sexuels rémunérés. Elle se produit pour la première fois le 13 mars 1905 au musée Guimet, le musée national des Arts asiatiques. Plus de 600 membres de l'élite de la Capitale sont conviés. Sa prestation renvoie l'image d'une jeune femme sensuelle, rendant hommage au dieu hindou Shiva, elle se dénude progressivement. Le public est conquis et elle devient la femme la plus désirée de Paris dans une société dominée par le patriarcat. Elle adopte le pseudonyme de Mata Hari, signifiant le soleil ou œil du jour en malais. Elle est convoitée et couverte de cadeaux par ses amants. Mata Hari incarne un personnage de femme fatale à la sensualité orientale. 

Sa réputation dépasse largement les frontières nationales. Pendant dix ans, elle se produit dans les théâtres les plus prestigieux partout en Europe. Certains considèrent que ses numéros d'effeuillage ont contribué à déconstruire le tabou de la nudité au début du XXe siècle. Elle devient une sorte de mythe et s'invente des origines nobles et un passé encore plus tragique qu'il ne l'est dans la réalité. Après le début de la Grande Guerre, Mata Hari déménage à La Haye en 1915. Elle est alors contactée par le consul d'Allemagne Carl H qui lui offre de devenir espionne et de vendre des renseignements. 

Mort de Mata Hari, une espionne aux motivations troubles

Vraisemblablement espionne pour le compte de l'Allemagne, Mata Hari retourne en France où elle est surveillée par les services de contre-espionnage français. Son aisance à traverser les frontières en tant qu'Hollandaise (les Pays-Bas ne prenant pas part au conflit), son multilinguisme et la richesse de ses relations font d'elle la suspecte idéale. Les services de renseignement n'obtiennent pas pour autant de preuves à charge à son encontre. En 1916, elle s'éprend d'un officier russe décoré, Vadim Maslov, de 15 ans son cadet, qui se bat aux côtés de l'armée française. Alors qu'elle se rend sur le front pour le voir, le capitaine Ladoux lui propose de devenir espionne pour le compte de la France. Chose qu'elle accepte en échange d'un million de francs. Elle quitte la France pour l'Espagne où elle réunit des renseignements semble-t-il pour les services de renseignements français. Elle aurait été dénoncée comme agent double par le major Kalle et semble avoir été dupée par Ladoux. En février 1917, Mata Hari est placée en détention. Le juge d'instruction français se montre intraitable à l'encontre de cette mangeuse d'hommes. Elle est incarcérée dans des conditions effroyables et tombe malade. En juillet, accusée d'espionnage, elle est traduite en justice par un tribunal militaire. Sans qu'aucune preuve tangible ne soit présentée, elle est condamnée à mort pour intelligence avec l'ennemi en temps de guerre. Mata Hari est fusillée le 15 octobre 1917 au polygone de tir à Vincennes. 

Une héroïne tragique et fascinante : films, livres et photos

Photographie de l'actrice Jeanne Moreau, incarnant Mata Hari le jour de son exécution dans le film "Mata Hari, agent H 21" (1964) © SIPA (publiée le 01/04/2022)

Son parcours exceptionnel ainsi que la fin tragique de son existence ont fait d'elle une figure mythique du début du XXe siècle. De nombreux films et livres lui sont dédiés et son personnage apparaît dans d'autres histoires. 

Les films

  • Mata Hari (1931)
  • Mata Hari, agent H 21 (1964)
  • Mata Hari (1985)

Les livres

  • Cycle des dieux, Bernard Werber (2004)
  • L'espionne, Paul Coelho (2016)

Mata Hari : dates clés

15 octobre 1917 : Mort par fusillade de la célèbre espionne Mata Hari
La danseuse d'origine hollandaise Margaretha Geertruida Zelle est fusillée au camp du château de Vincennes. Elle est accusée d'espionnage au service de l'ennemi, l'Allemagne. Elle avait fait ses débuts à Paris pendant la Belle époque où elle pratiquait la danse indonésienne. Elle prit le surnom, de Mata Hari (l'œil de l'aurore) du nom d'une princesse javanaise. Danseuse de charme, Mata Hari, avait selon les juges accepté de collaborer avec l'Allemagne en échange de 20 000 marks. Elle s'en défendit, affirmant que c'était le prix de ses faveurs. Démasquée par l'agent secret H-21 fut arrêtée après son entrevue avec l'attaché militaire allemand, le major Kalle.

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