Maurice Papon : biographie courte, fonctions, condamnation

Maurice Papon : biographie courte, fonctions, condamnation BIOGRAPHIE MAURICE PAPON. Homme politique français et ministre du Budget, Maurice Papon a été condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité sous le régime de Vichy.

Biographie courte de Maurice Papon - Né le 3 décembre 1910 à Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), Maurice Papon était un homme politique et un haut-fonctionnaire français. Il a été Secrétaire général de la préfecture de Gironde de 1942 à 1944. En tant que Préfet de Police de 1958 à 1967, il a joué un rôle important dans la répression des manifestations de 1961 et 1962 (voir ses dates clés). Il fut en effet pointé du doigt pour son rôle lors du massacre du 17 octobre 1961 contre les Algériens du FLN et dans la conclusion tragique de la manifestation dite "du métro Charonne" en 1962. Il a également été Ministre du Budget de l'Etat de 1978 à 1981, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, maire de Saint-Amand-Montrond (Cher) et député du Cher pendant près de quinze ans.

Maurice Papon condamné pour complicité de crime contre l'humanité

Maurice Papon
Maurice Papon en 1962 © DALMAS/SIPA (publiée le 12/09/2022)

Alors qu'il était ministre du Budget, Maurice Papon décide de lancer un contrôle fiscal sur le journal du "Canard Enchainé". Celui-ci rétorque en révélant, dans un article, le rôle de Maurice Papon dans la déportation de juifs français, lorsqu'il était fonctionnaire sous le régime de Vichy. S'ensuit une bataille juridique de dix-sept ans puis finalement un procès à l'issue duquel Maurice Papon est condamné, en 1998, à dix ans de réclusion pour complicité de crime contre l'humanité. Il sortira de prison trois ans après pour des raisons de santé. Il est assigné à résidence jusqu'en 2007. 

Mort de Maurice Papon en 2007

Une dizaine de jours après avoir été hospitalisé, Maurice Papon s'éteint le 17 février 2007 dans une clinique de Seine-et-Marne à l'âge de 96 ans. Resté haut fonctionnaire après la libération puis devenu ministre des finances sous le gouvernement Barre, Papon a incarné la division de l'opinion française entre, d'une part, ceux qui souhaitent que le pays assume son passé collaborationniste et, d'autre part, ceux qui préfèrent oublier les démons du passé, comme l'avait en partie souhaité De Gaulle en 1945. Au-delà de l'occupation, Maurice Papon cristallisait également les conflits mémoriels sur les violences d'Etats commis autour de la guerre d'Algérie.

Maurice Papon : dates clés

17 octobre 1961 : Manifestation de musulmans à Paris
La branche française du FLN (Front de Libération National) appelle les Algériens de France à manifester contre les mesures instaurées par le préfet de Police de Paris, Maurice Papon. Le 5 octobre il a fait interdire à tous les Algériens de la capitale de circuler la nuit. La manifestation débute à 20h30 sur les Champs-Elysées. Non-violente, elle compte de nombreuses familles, des femmes et des enfants. Elle sera sévèrement réprimée par la police à qui le Général de Gaulle, chef du gouvernement, a donné carte blanche. Les manifestants sont roués de coup dans les commissariats ou jetés dans la Seine. Les estimations font état de plus de 200 disparus. Longtemps nié par les autorités, le massacre du 17 octobre 1961 sera reconnu par le France en 1997.
8 février 1962 : Tragique manifestation Métro Charonne
A l'appel du PSU et du PC, une manifestation pour la paix en Algérie et contre l'OAS est organisée à Paris autour de la place de la Bastille et de la place de la République. Prévue depuis une semaine, le rassemblement est interdit par le préfet de Police, Maurice Papon. La répression policière est violente. Les CRS chargent les manifestants qui s'engouffrent dans une bouche de métro fermée, station Charonne. Huit personnes meurent écrasées contre les grilles. On dénombre une centaine de blessés.
17 février 2007 : Mort de Maurice Papon
Maurice Papon décède de problèmes de cœur, à clinique de Pontault-Combault, le 17 février 2007. Dans les années 1990, Maurice Papon avait été jugé coupable d'avoir participé à la déportation des juifs au cours de l'occupation. Il était alors préfet de Gironde. Cependant, pour des raisons de santé, il avait été libéré en 2002 après trois ans de détention.

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