Max Ernst : biographie courte du peintre, figure du surréalisme

Max Ernst : biographie courte du peintre, figure du surréalisme BIOGRAPHIE MAX ERNST - Peintre français d'origine allemande, Max Ernst est l'un des représentants majeurs du mouvement Dada et du surréalisme. Auteur d'œuvres oniriques et fantastiques, il a notamment réalisé "L'ange du Foyer".

Biographie courte de Max Ernst - Max Ernst est un peintre et sculpteur allemand, considéré comme le précurseur du surréalisme. Né le 2 avril 1891 dans la ville de Brühl en Allemagne, il baigne dans l'univers artistique dès sa plus tendre enfance, son père étant peintre. À l'âge de 19 ans, alors qu'il suit des études de philosophie à l'Université de Bonn, il abandonne son cursus avant la fin pour se consacrer à l'art. Il rejoint un groupe expressionniste et expose pour la première fois à Cologne en 1912, avant de partir pour Paris en 1913 après sa rencontre avec Guillaume Apollinaire. Cependant, la Première Guerre mondiale éclate et Max Ernst sert dans l'armée allemande. Ce n'est qu'en 1922, après avoir fondé le groupe dada de Cologne, qu'il revient à Paris et mène une carrière prolifique. Il expose au salon des Indépendants en 1923, crée "La belle jardinière" en 1924, et surtout invente la technique du frottage, comparable à l'écriture automatique en 1925. En 1929, il publie le premier livre collage La femme 100 têtes, expérience qu'il renouvelle en 1934 avec Une semaine de bonté. L'année suivante, il participe au film L'âge d'or de Luis Bunuel en tant qu'acteur. En 1934, alors qu'il réalise sa première exposition aux États-Unis, il se lance dans la sculpture et produit des œuvres comme Jeune femme en forme de fleur. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté, considéré comme un "ennemi étranger". Le peintre réussit à quitter la France et à rejoindre les États-Unis en 1941 où il travaille à l'expressionnisme abstrait et écrit le traité "Beyond painting" en 1948. En 1953, Max Ernst revient en France et se voit décerner un an plus tard le Grand Prix de la Biennale de Venise qui conduit cependant à son exclusion du mouvement surréaliste. Il continue ses créations comme le jeu d'échiquier géant Immortel en 1966 et Retour de la belle jardinière en 1967. De nombreuses rétrospectives lui sont aussi dédiées un peu partout dans le monde, à Londres et Cologne en 1962, à Amsterdam en 1970, ou encore à New York et Paris en 1975. Max Ernst décède le 1er avril 1976 à Paris à l'âge de 84 ans.

Les œuvres de Max Ernst

Max Ernst - L'Éléphant de Célèbes
"L'Éléphant de Célèbes", tableau de Max Ernst (1921) © Stephen Chung/LNP/Shutt/SIPA

En 1911, soit peu de temps après avoir abandonné ses études de philosophie Max Ernst rencontre les membres du Blaue Reiter, un groupe d'artistes d'inspiration expressionniste. Dès lors, Ernst peint ses premières toiles aux influences cubiste, futuriste et expressionniste. La Première Guerre mondiale déclenche chez l'artiste un fort sentiment de désillusion et un esprit de révolte contre les conventions, le poussant à établir des contacts avec des groupes d'avant-gardes. Max Ernst créé alors le mouvement Dada de Cologne et effectue ses premiers collages d'objets, des photomontages et des dessins. Extravagantes et engagées, ses œuvres comme Le Rossignol chinois de 1920 sont teintées d'ironie. Parallèlement, sa découverte de la peinture métaphysique de De Chirico et son exploration de la peinture onirique le conduisent à adhérer au groupe surréaliste. Ses œuvres à l'atmosphère fantastique et loufoque comme L'Éléphant de Célèbes ,(1921), Œdipus Rex ,(1922) ou encore Ubu Imperator, (1923) caractérisent cette orientation nouvelle.

Les techniques de frottage, grattage et de collage de Max Ernst

Tout au long de sa carrière d'artiste, les procédés de réalisation sont au cœur des préoccupations de Max Ernst. Pionnier du surréalisme, le peintre cherche à produire des œuvres insolites et poétiques stimulant l'imagination. Pour ce faire, Max Ernst commence dès 1919 à intégrer à sa peinture des techniques de collages et de photomontages. Ses œuvres telles que La Puberté proche… ou Les Pléiades datant de 1921 sont alors réalisées à partir du montage de différents éléments photographiques assemblés et collés selon une logique visant le dépaysement. Mais l'exploration artistique de Max Ernst ne s'arrête pas là. En 1925, il découvre par hasard le processus du frottage en laissant une mine de crayon se déplacer sur une feuille posée sur une surface quelconque. Inspiré par cette pratique qui laisse apparaître au hasard des formes plus ou moins imaginaires, Ernst publie dès l'année suivante, Histoire naturelle, un portfolio réunissant plus de trente reproductions de frottages. Les années suivantes et en parallèle de l'utilisation de ces différentes techniques dans ses peintures, Max Ernst continue d'alimenter l'univers surréaliste en publiant plusieurs romans-collage parmi lesquels La Femme 100 têtes , (1929), Rêve d'une petite fille qui voulut entrer au Carmel, (1930) ou encore Une semaine de bonté en 1934.

Max Ernst et le surréalisme

En 1923 et après avoir contribué à l'avancée du mouvement Dada, un groupement d'artistes animé par la révolte et le scandale durant la Première Guerre mondiale, Max Ernst s'oriente vers le surréalisme. Ce mouvement non conventionnel porté par André Breton et Paul Eluard, prône l'exploration de l'inconscient, de l'onirisme et de l'absurde. Afin de stimuler cet inconscient, Max Ernst innove et contribue au surréalisme en inventant des techniques visant à reproduire les mécanismes du rêve. Premier artiste à avoir eu recourt au procédé de collage, il utilise également le photomontage et créer la technique du frottage. En 1937, il réalise L'Ange du Foyer ou le Triomphe du Surréalisme, l'une de ses peintures les plus célèbres et les plus représentatives du mouvement surréaliste. Créée dans le but de dénoncer les atrocités de la guerre civile espagnole, la toile qui représente un monstre étrange et menaçant à la forme de croix gammée exprime clairement l'imaginaire de l'artiste. La bête aux allures fantastiques représente elle-même le surréalisme dominant un paysage réaliste.

Max Ernst - Chimère
"Chimère", tableau réalisé par le peintre Max Ernst, (1928) © Georgios Kefalas/AP/SIPA

Max Ernst : dates clés

2 avril 1891 : Naissance de Max Ernst
Le peintre et sculpteur Max Ernst est né à Brühl, le 2 avril 1891. D'origine allemande, il suit des études de philosophie avant de bifurquer vers le dadaïsme, mouvement qu'il fonde à Cologne. Il rejoint le quartier parisien de Montparnasse et côtoie les plus grands artistes de son époque. Il adhère au surréalisme et diversifie son art vers la sculpture, le collage ou la création de décor.
8 février 1916 : Le mouvement Dada fait son apparition
Sous l'impulsion du metteur en scène Hugo Ball, plusieurs artistes européens parmi lesquels, Richard Huelsenbeck, poète allemand, Jean Arp, sculpteur alsacien, Hans Richter, peintre allemand et Tristan Tzara, poète roumain décident de se réunir à Zurich afin d'inaugurer le Cabaret Voltaire. Là-bas et alors qu'ils cherchent un nom au mouvement qu'ils viennent de créer, ils décident d'ouvrir un dictionnaire au hasard et tombent sur le mot "dada". C'est ainsi que le dadaïsme, né en réaction à l'absurdité et à la tragédie de la Première Guerre mondiale fait son apparition. Ce mouvement qui entend détruire l'art et la littérature conventionnels, atteindra son apogée, en 1918 lorsque Marcel Duchamp se joindra au groupe zurichois. Toutefois c'est seulement en 1919 que le mouvement fera son apparition en Allemagne grâce à Max Ernst et en France par le biais de Tzara.
14 novembre 1925 : Première exposition des surréalistes à Paris
Grâce à l'initiative d'André Breton, fondateur du mouvement et le poète Robert Desnos, les peintres surréalistes exposent pour la première fois leurs œuvres de manière collective à la galerie Loeb à Paris. Parmi eux les artistes Juan Miro, Max Ernst, Paul Klee, Man Ray, ou encore Pablo Picasso.
1er avril 1976 : Mort de Max Ernst
Max Ernst s'éteint à Paris dans son appartement du n° 19 rue de Lille. Grand peintre du XXème siècle, il fut l'un des acteurs majeurs des mouvements dada et surréaliste.

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