Pierre Messmer : biographie courte, dates, citations

BIOGRAPHIE DE PIERRE MESSMER - Pierre Messmer est né le 20 mars 1916 à Vincennes (France). Il est mort le 29 août 2007 à Paris (France).

Biographie courte de Pierre Messmer - En 1988, il avait choisi de quitter discrètement les devants de la scène politique, en renonçant à se représenter dans sa mairie de Sarrebourg. Il avait alors argué qu'il aurait 79 ans en fin de mandat : la sagesse l'avait emporté. Une décision à l'image de son parcours, tout en discrétion, en fidélité et en pondération.

Gaulliste de la première heure

Né le 20 mars 1916 à Vincennes, Pierre Messmer a grandi dans une famille alsacienne qui avait opté pour la France en 1871. Il fait ses études secondaires à l'école Massillon et au lycée Charlemagne, avant d'entrer à l'École nationale de la France d'Outre-mer, institution qui formait les cadres de l'administration coloniale. Parallèlement au diplôme de cette prestigieuse école, il obtient celui de l'École des langues orientales (1936) ainsi qu'un doctorat en droit en 1939. Une belle carrière s'ouvre à lui.

Ces heureuses perspectives sont interrompues par la guerre. Quand elle éclate, il est sous-lieutenant du contingent au 12e régiment des tirailleurs sénégalais. Dès le 17 juin 1940, il rejoint le général de Gaulle à Londres et s'engage pour les Forces françaises libres dans la 13e Demi-brigade de Légion étrangère. Chef de section puis commandant de compagnie, il participe à de nombreuses batailles en Afrique : après des expéditions à Dakar, au Gabon, en Erythrée, il combat lors de deux grandes victoires de la France libre en 1942 et 1943, à Bir Hakeim et El Alamein. Par la suite, il rentre à Londres avant de débarquer en août 1944 en Normandie et de participer à la Libération de Paris avec la 2e DB.

En août 1945, Pierre Messmer est parachuté en Indochine. Fait prisonnier par le Viet Minh, il parvient à s'échapper à l'issue de deux mois de captivité et à rejoindre la mission française à Hanoï.

De l'Afrique à Matignon

 En 1947, Pierre Messmer revient à la vie civile. Il devient secrétaire général du comité interministériel pour l'Indochine puis directeur du cabinet du haut-commissaire de France en Indochine. Mais c'est finalement vers l'Afrique que ses différents affectations finissent par l'orienter. Mauritanie, Côte d'Ivoire, Cameroun, Afrique équatoriale, Afrique occidentale française... Tantôt gouverneur, tantôt haut-commissaire général, il passe également en 1956 par le cabinet de Gaston Deferre, alors ministre de la France d'outre-mer. A ces différents postes et surtout au dernier, où il travaille sur une loi cadre préparant l'évolution de l'Afrique française, il organise l'indépendance des colonies françaises.

En 1958, De Gaulle revient au pouvoir : c'est le début de la Ve République et celui d'une nouvelle carrière pour Pierre Messmer, nommé ministre des Armées en février 1960. A ce poste, il bat des records de longévité puisqu'il faut remonter à Louvois, ministre sous Louis XIV pour trouver un maintien aussi long à un poste. En 9 ans (il reste ministre jusqu'au départ de De Gaulle en 1969), il est notamment confronté à la révolte des généraux (avril 1961) et à la difficile réforme de l'armée post-coloniale. On raconte également qu'il aurait dissuadé le général de Gaulle d'employer l'armée lors des événements de mai 1968. En 1971, il revient au gouvernement, sous la présidence de Georges Pompidou, comme ministre d’État chargé des Départements et Territoires d’outre-mer, avant d'être nommé Premier ministre, poste qu'il occupera de 1972 à 1974. Son gouvernement est marqué par des difficultés politiques et économiques. A la suite du choc pétrolier de 1973, il lance la construction de 13 centrales nucléraires, afin d 'assurer l'indépendance énergétique de la France. A la mort de Pompidou, il se déclare prêt à se présenter à l'élection présidentielle. Mais il n'est pas le seul : Chaban-Delmas, Giscard et Edgar Faure veulent également la place. Messmer finit par renoncer.

Lorrain et chiraquien

Elu député de la Moselle en 1968, Pierre Messmer choisit de s'en retourner vers la région dont sa famille est originaire. Il y cumule les postes : député de 1968 à 1988, il est également conseiller régional (1968-1992), président du Conseil régional de Lorraine, conseiller général et maire de Sarrebourg (1971-1989). Cela ne l'empêche pas de garder un œil sur la politique nationale : en 1981, il n'hésite par à annoncer que Giscard ne devrait pas se représenter à l'élection présidentielle. Il devient directeur de la campagne du candidat Jacques Chirac la même année. La décennie 1980 est difficile pour celui qui voyait en Chirac le digne héritier du Général : en 1982, la gauche revient au pouvoir et en 1988, à l'issue de deux années de cohabitation, son poulain est encore une fois battu et lui-même perd son mandat de député. Après ces quelques revers, Pierre Messmer choisit de s'éloigner de la politique. Elu à l'Académie française, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, il était l'un des plus fidèles gardiens du gaullisme, avait présidé l'Institut Charles de Gaulle (1992-1995) puis la Fondation Charles de Gaulle (1995-1998), et avait succédé en 2001 au général d'armée Jean Simon à la présidence de la Fondation de la France libre.

Pierre Messmer : dates clés

25 avril 1973 : Inauguration du périphérique de Paris
Le boulevard périphérique parisien est inauguré par le Premier ministre Pierre Messmer. 17 ans après le début des travaux et 13 ans après l'ouverture du 1er tronçon, les automobilistes peuvent désormais faire le tour de Paris en 35,5 kilomètres. Aux usagers et aux urbanistes qui critiquent le projet, le président George Pompidou fera simplement remarquer : "les Français aiment la bagnole".
3 mars 1974 : La France choisit le nucléaire
Le Premier ministre Pierre Messmer annonce le lancement d'un vaste programme nucléaire qui prévoit de limiter la consommation de pétrole au profit de l'atome. Entre 1974 et 1975, 13 nouvelles centrales nucléaires seront lancées par EDF.
8 mars 1974 : Inauguration de l'aéroport Charles-de-Gaulle
Le Premier ministre Pierre Messmer inaugure l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle (CDG). 10 ans de travaux auront été nécessaires pour voir apparaître l'aérogare le plus moderne d'Europe. Elle sera ouverte au public à partir du 13 mars. Les premiers vols rallieront Paris à New-York.

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