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Dans quelles circonstances avez-vous rencontré
Emma Thompson ?
Denise. Nous participions toutes les deux à
un stage réunissant des jeunes de tous les pays au festival
d'Avignon. C'était le stage Jean Vilar. Nous sommes
très vite devenues copines.
Quelle type de fille était Emma à l'époque
?
Grande, blonde, jolie, intelligente, drôle, coquine...
Elle avait 17 ans à l'époque. On sortait
ensemble le soir. On traînait toujours dans les
coulisses aussi et nous étions très curieuses de rencontrer
des professionnels. On nous appelait "la grande
anglaise" et "la grande française".
Des anecdotes ?
Des tonnes ! Je me souviens que nous étions hébergées
dans l'internat d'un lycée à Avignon. C''était en plein
mois de juillet et il faisait particulièrement chaud.
Les douches à côté de notre dortoir fonctionnaient
moyennement et ne prodiguaient que de l'eau froide.
Ce qui n'était pas très grave étant donné la température.
Mais en bonne petite frileuse, je préférais tous les
matins traverser la cour pour prendre une douche tiède.
Emma me fascinait car elle prenait sa douche glacée...
Avez-vous eu des nouvelles depuis ?
Indirectement. A l'époque, nous étions souvent
avec un Canadien du nom de Marcel Desrochers qui travaillait
au théâtre du Petit Bonheur à Toronto.
Dans le cadre du stage, nous devions apprendre à interviewer
des gens et nous avions rencontré un jeune Africain
qui était stagiaire, je crois, pour France Inter. Il
nous avait expliqué qu'il faisait du cinéma et qu'il
rêvait de réaliser un jour un long métrage.
Des années plus tard, j'étais au festival de Cannes
et lors d'un cocktail, je rencontre un Africain avec
qui je bavarde et je lui raconte que j'ai fais mes études
à Avignon. Il venait présenter son film. Il a eu l'air
soudain très heureux et m'a dit : " Avignon ? J'en
garde un très bon souvenir. J'avais rencontré là-bas
un Canadien avec une grande anglaise et une grande française".
J'ai éclaté de rire en lui disant que "la grande
française", c'était moi. Le plus drôle c'est
qu'à ce moment-là Emma Thompson commençait
à être connue. Mais je ne faisais pas le rapprochement
avec "mon" Emma à moi.
Quand avez-vous "percuté" ?
Nous avons entretenu une correspondance écrite pendant
un certain temps. Je l'appelais aussi souvent chez ses
parents à Londres. Et puis il y a eu moins de nouvelles...
Mais il y a environ six ans, je parlais avec une de
mes amies de la comédienne Emma thompson et je lui dis
:"C'est amusant quand j'étais ado, j'ai connu une
fille qui s'appelait aussi Emma Thompson". Mon amie
me réponds : "Mais, c'est peut-être elle ?"
Et tout à coup, j'ai eu le déclic : mais oui, elle était
grande et blonde, parlait très bien français et ses
parents étaient déjà dans le métier. J'ai commencé
a lire tout ce qui la concernait. Pas de doute, c'est
bien Emma.
Un message à faire passer ?
Se souvient-elle de la grande française du stage Jean
Vilar à Avignon ?
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