L'Oculus Rift, qu'est-ce que c'est ?
Oculus Rift : sous ce nom un peu étrange se dissimule un accessoire qui l'est tout autant. Ressemblant à un gros masque de ski, l'Oculus Rift est doté d'un écran placé à quelques centimètres des yeux. Connecté à un ordinateur, ou éventuellement une console de jeu, il permet à son porteur de bénéficier d'une sensation d'immersion totale dans un univers virtuel. C'est ce que l'on appelle un casque de "réalité virtuelle" . Très attendu dans le monde du jeu vidéo, ce type de casque peut être exploité dans bien d'autres domaines (simulation, entraînement professionnel, cinéma, etc.).
Toujours au stade de développement et de test, l'Oculus Rift a été mis au point par Palmer Luckey, un jeune Américain de 19 ans passionné par les accessoires liés à la réalité virtuelle. Si son accessoire fait beaucoup parler de lui, c'est parce qu'il a été très rapidement découvert par John Cormack, l'un des créateurs du fameux jeu vidéo Doom. Celui-ci a même créé une version immersive de Quake 3 adaptée au casque pour en montrer son potentiel. Par la suite, les deux partenaires ont créé la société Oculus VR et récoltés dans la foulée de façon surprenante des fonds importants via une campagne Kickstarter. A l'issue de celle-ci, un premier kit de développement a été commercialisé au tarif de 300 dollars. Depuis, ce concept de casque est régulièrement cité en référence et plébiscité. L'engouement et son potentiel sont tels que Facebook a décidé de faire l'acquisition d'Oculus VR pour la somme colossale de 2 milliards de dollars.
Comment fonctionne l'Oculus Rift ?
Aujourd'hui, le casque en est à son second kit pour les développeurs (DK2). Il est vendu 350 dollars depuis le 14 juillet de cette année. De la taille de grosses lunettes de ski, l'Oculus Rift pèse 379 grammes. Il est composé d'un écran à LCD de 7 pouces d'une définition de 1920 x 1080 pixels, ce qui représente 960 x 1080 pixels par œil. Placées devant les yeux, deux lentilles permettent de simuler une vision stéréoscopique. Les images sont retravaillées par l'ordinateur de bord enfermé dans les lunettes afin de duper l'œil et lui donner une sensation de relief conforme à la réalité. Pour corriger les déficiences visuelles éventuelles, l'Oculus Rift est équipé de lentilles supplémentaires et l'écart entre les pupilles est corrigé de façon logicielle. Le casque enferme également de multiples capteurs (magnétomètre, gyroscope trois axes, accéléromètre, caméra infrarouge). Ils suivent les mouvements de l'utilisateur avec une latence réduite au maximum, afin que le cerveau ne puisse pas percevoir la différence avec le monde réel. Toutefois, même si le second kit de développement a été amélioré, le port prolongé des Oculus Rift peut engendrer un mal de la réalité virtuelle. En fait, le léger décalage qu'il peut y avoir entre le mouvement et l'image, ou l'exagération virtuelle de celui-ci, peuvent donner le mal de mer.
Cette sensation devrait toutefois disparaître avec la version commerciale du casque. La date de sortie officielle et le prix final de l'Oculus Rift reste toujours inconnus mais le directeur d'Oculus VR vient de souligner que le dernier prototype en date, baptisé Crescent Bay est largement finalisé pour devenir un produit commercialisable. Aujourd'hui l'équipe de développement n'est freinée que sur le type d'appareil de saisie qui sera employé avec le casque. Par ailleurs, l'Oculus Rift devrait disposer d'écran OLED pourvu d'une définition Ultra HD en 2560 x 1440 pixels.
D'autres modèles ?
Chez d'autres constructeurs, des modèles dans l'esprit du casque d'Oculus sont en cours de développement ou existent déjà. C'est notamment le cas de Samsung avec son Gear VR qui sera commercialisé aux alentours de 150 euros à partir du 1er décembre. Plutôt que d'intégrer son propre écran en Full HD, le Gear VR utilise celui du Galaxy Note 4 du constructeur. Celui-ci a passé, en outre, un accord avec Oculus VR qui s'est chargé de la partie logicielle et de l'interfaçage du casque de Samsung. En contrepartie, Oculus bénéficiera d'une priorité sur la fourniture de dalles OLED pour ses propres casques lors de leur sortie.
Pour sa PlayStation 4, Sony développe lui-aussi depuis longtemps un casque de réalité virtuelle. Portant le nom de Project Morpheus, il serait armé pour vraiment concurrencer l'Oculus Rift. Microsoft serait lui aussi en train de concevoir son propre casque pour sa console Xbox One. Très connu pour ses optiques, Carl Zeiss propose quant à lui le VR One, un casque de réalité virtuelle d'entrée de gamme vendu moins de 100 euros. Comme le Gear VR de Samsung, il se sert de l'écran d'un smartphone de 4,7 à 5,2 pouces pour réaliser l'immersion. Le français Archos va encore plus loin avec le VR Glass qu'il vend moins de 30 euros. Pour ces casques l'effet est certainement beaucoup moins réaliste que celui procuré par l'Oculus Rift.