Bordeaux 2010, meilleurs que les 2009 ?

En ce début d’année 2013, deux grands critiques américains se sont rendus à Bordeaux afin de déguster l’exceptionnel millésime 2010 mis récemment en bouteille. Qui sont ces journalistes et quel est leur impact sur le prix des vins ? Le millésime 2010 est-il meilleur que le 2009 ?


Robert Parker et James Suckling : des dégustations aux effets non négligeables sur les prix

La première semaine d’avril, toute la région Bordelaise est en ébullition. La Semaine des Vins Primeurs commence. Ce marathon de dégustation permet aux professionnels du monde entier de découvrir la qualité de la vendange précédente alors que les vins sont encore très jeunes. Les critiques font rapidement leurs commentaires sur le millésime en général et sur chaque vin dégusté en leur attribuant une note.
Deux grands critiques américains Robert Parker pour le Wine Advocate et James Suckling pour le Wine Spectator sont particulièrement suivis. Ils attribuent une note provisoire sur 100 qui est en fait une fourchette. Pour le millésime 2010, Robert Parker a attribué la note de 98-100 à 6 châteaux, 97-100 à 1 château et 96-100 à 3 autres. Cela fait un total de 10 châteaux qui pourraient obtenir une note finale de 100. En effet, lorsque les vins sont mis en bouteille plusieurs mois après, ces journalistes reviennent à Bordeaux afin de donner une note définitive à ces vins. Les conséquences de cette seconde dégustation peuvent être énormes.
En mars 2012, lorsque Robert Parker a mis en ligne sa nouvelle notation pour le millésime 2009 en donnant la note ultime de 100 à une vingtaine de vins, les prix de ceux-ci se sont envolés (de +40% à +100% en quelques semaines seulement).

2010 et 2009, une comparaison difficile mais un point commun : la qualité
Robert Parker a passé dix jours à Bordeaux afin de déguster près de 1500 vins. Cependant ses commentaires sur Twitter portaient plus sur le mauvais temps durant son séjour que sur la qualité du millésime ou des vins. Le suspense reste total. Il a cependant mis en avant la qualité des vins d’entrée de gamme. James Suckling, quant à lui, est moins avare de commentaires. Sur son blog, il est très enthousiaste, qualifiant le 2010 d’un des meilleurs millésimes de sa génération ! Il met en avant les pomerol bénéficiant d’une texture exquise. Certains Châteaux nous ont confié leur crainte, car le 2010 est actuellement fermé, même si tous s’accordent à dire qu’il est tout simplement différent et tout autant exceptionnel que le 2009.
Car en effet, la comparaison avec 2009 n’est pas facile. Les 2010 sont plus complexes, tanniques et bénéficiant d’un très grand potentiel de garde : ils bénéficient d’un degré d’alcool plus grand et d’une acidité plus élevée, deux éléments favorables pour une garde exceptionnelle. Les 2009 sont opulents avec une facilité d’approche remarquable. Cela ne veut pas dire qu’un millésime est meilleur que l’autre, des styles différents qui satisferont de nombreux palais.

James Suckling a déjà annoncé avoir mis une note de 100 à un vin sans en révéler le nom. Le nombre de 100/100 attribués par Robert Parker sur ce millésime 2010 ne devrait pas égaler celui des 2009.  Une attente interminable pour les châteaux bordelais.