Le retour de la barbe et de la moustache

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Jules César
 
Buste antique de Jules César Photo © DR
 

Le port de la barbe a souvent été associé à un statut social, à un signe de maturité, de sagesse... Les Grecs et les Romains, par opposition aux barbares adeptes des cheveux longs et de la longue barbe, se rasaient pour marquer leur côté "civilisé". On le remarque d'ailleurs en observant les bustes de l'Antiquité. Mais les philosophes antiques avaient pour habitude de porter une barbe. En Egypte, le port de la barbe était un attribut du pouvoir. Autrement dit, l'histoire a codifié le port ou non de la barbe et façonné les modes.

Les moustaches sont quant à elles souvent synonymes de virilité, et font écho au statut du patriarche et du savant. En France, sous Charlemagne, elles se portaient épaisses et longues. Ce n'est que plus tard, au XVIe siècle, qu'elles s'affinent et se taillent en pointe. La barbe suit d'ailleurs la même mode et se porte peu épaisse.

Salvador Dali et sa moustache en forme de crocs
 
Salvador Dali et sa moustache en forme de crocs Photo © New York World-Telegram and the Sun
 

Deux siècles plus tard, ces attributs pileux reviennent en force chez des hommes qui en prennent grand soin : on les taille, les parfume et on leur fait prendre des formes particulières. Jusqu'aux années 1920, il sera même courant d'utiliser de la cire à moustache, pour obtenir des formes de guidon (rappelant les moustachus des Brigades du Tigre) ou de crocs. Les accessoires pileux ont aussi habillé les révolutionnaires et autres contestaires de l'ordre établi : Karl Marx et sa barbe touffue, Jean Jaurès, le mouvement hippie bien plus tard...

Mais les périodes d'après-guerre mettent un frein aux pilosités en tout genre. Les "poilus" et les soldats de la Seconde guerre mondiale optent pour des visages lisses à l'issue des conflits, comme pour exorciser des années de laisser aller pileux.

Après des années 1990 militant pour des hommes glabres et bodybuildés, les années 2000 reviennent à une expression plus naturelle de la pilosité. Les hommes se rasent moins et montrent leurs torses velus sans complexe.

La moustache de Magnum
 
Magnum Photo © Universal TV
 

Comme lors de la décennie précédente, c'est surtout la publicité qui a montré le chemin à suivre (souvenez-vous de l'affiche pour le parfum Yves Saint Laurent M7). La tendance est aujourd'hui à la barbe de trois jours, faussement négligée, et aux boucs finement taillés entourant la bouche et le menton.

Les formes les plus originales de moustaches sont considérées aujourd'hui comme excentriques, à l'instar de celle qu'arborait Salvador Dali. Chez les barbiers, la tendance est à la forme américaine comme celle de Tom Selleck dans la série Magnum.

Barbes et moustaches sont aujourd'hui des accessoires que l'on aime porter, changer grâce au rasage ou à la taille, et détachés de toute portée symbolique. D'ailleurs, les entreprises sont plus permissives à ce niveau. Quant au choix de la forme, il est vrai que certaines sont plus en vogue que d'autres, mais l'audace est de mise. Malgré la "chabalmania", préférez des coupes faciles à entretenir, plutôt fines et peu épaisses.


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