Jean-Marie Bigard et les impôts : la volte-face et les excuses

Jean-Marie Bigard et les impôts : la volte-face et les excuses Après avoir accusé l'ancien ministre Michel Charasse de complaisance avec certains riches contribuables, en "déchirant les feuilles d'impôt", Jean-Marie Bigard a regretté ses propos.

Jean-Marie Bigard accuse puis se rétracte. En quelques heures seulement, l'humoriste est revenu sur des propos qui avaient créé un début de polémique, celui-ci laissant entendre à la radio que l'ancien ministre du Budget, Michel Charasse, accordait des avantages fiscaux, de manière tout à fait illégale, à certains contribuables du show-biz. "Il n'est pas si loin ce temps où Charasse était assez sympa avec les artistes" a lâché Jean-Marie Bigard jeudi 1er mai sur France Info, ajoutant : "Il prenait la feuille d'impôts et il la déchirait" en échange de certains services. "Tu avais un petit problème d'impôts, il disait 'mais vous pouvez jouer au truc des socialistes, quand il y a une petite réunion de machin... Vous pouvez le faire ?"

Dans la journée, Michel Charasse, ministre socialiste du Budget de 1988 à 1992, a démenti ces allégations, disant "tomber de l'armoire". Quelques heures plus tard, Jean-Marie Bigard est revenu sur ses propres propos, jugeant qu'il avait parlé trop vite : "Je regrette d'avoir dit que Michel Charasse déchirait les feuilles d'impôt. Je n'aurais pas dû colporter cette rumeur qui se racontait à l'époque. Je présente vraiment mes excuses sur ce point à Michel Charasse. Il a bien raison de dire que c'est faux et con" a-t-il jugé.

Jean-Marie Bigard s'est-il fait l'écho, avec une assurance naïve, d'une rumeur diffamatoire, ou a-t-il mis le doigt sur des pratiques de couloir ? Il y a quelques mois, Charles Aznavour avait eu des propos troublants sur le sujet, accréditant la thèse d'une certaine complaisance de la part de ministres avec des personnalités en froid avec le fisc. "Il y a quelques gens de la politique qui pouvaient, paraît-il, arranger mon coup et moi, j'avançais un peu d'argent en liquide pour les votes qu'ils devaient avoir, notamment pour les affiches" confiait-il sur France Info, ajoutant "Ça m'a coûté très cher".