De la vraie télé,
pas du "streaming"
L'ADSL est l'une des technologies utilisée actuellement
pour se connecter à Internet. Sur le réseau,
certaines chaînes de télévision
émettent leur programme en temps réel.
C'est ce qu'on appelle de la diffusion en "streaming",
accessible à l'aide de logiciels spécifiques,
le plus souvent Windows Media ou Real Video, uniquement
donc sur un ordinateur. Même avec une connexion
très haut débit, la qualité est
très fluctuante.
Ce dont il est aujourd'hui question lorsque l'on parle
de télévision par ADSL n'a absolument
rien à voir, si ce n'est que le signal numérique
emprunte le même tuyau. Un exemple pour être
bien clair : dans le cas de l'offre Ma ligne TV, l'utilisateur
ne souscrit qu'un bouquet de programmes télévisés,
sans aucune prestation annexe c'est-à-dire sans
abonnement Internet.
De la télévision
numérique
Comme avec le câble et le satellite, la télé
par ADSL, c'est un signal numérique et non
analogique. Ce qui signifie en faisant un énorme
raccourci, une image de qualité supérieure,
un son stéréo parfois Dolby, un nombre
de chaînes bien plus important et la fin, a
priori, des problèmes de réception.
En numérique, un signal passe ou ne passe pas :
si la transmission est mauvaise, l'image se fige,
la fluidité peut être défaillante,
mais l'on ne connaît jamais de neige, de parasites
et autres problèmes d'échos. Bien sûr,
on est pas à l'abri de congestion du réseau
ou de défaillances techniques du prestataire comme pourront vous le confirmer les utilisateurs de Canal+ via la freebox. Mais dans
l'ensemble, on peut dire que la qualité de
la télé ADSL est remarquable comparée
à la transmission par réseau hertzien.
L'encodage du signal vidéo
Si la qualité de la télé
par ADSL n'est pas tributaire des aléas de la
transmission, cela ne siginifie par pour autant que
la qualité de l'image est irréprochable.
Elle ne dépend pas en effet de la transmission
du signal, mais du soin apporté à l'encodage
vidéo, au format MPEG 2, toujours conformément
à ce qui se fait par satellite et sur le câble,
suivant une norme de diffusion européenne.
Concrètement, les fournisseurs de contenu (Canal Satellite, TPS ou chaînes indépendantes) livrent leurs
programmes en direct aux prestataires techniques que
sont Free, France Télécom et Neuf Télécom.
Ces derniers encodent en direct ces flux audiovidéo
en MPEG2. C'est la partie délicate de l'opération,
celle qui peut générer des problèmes
de netteté, de pixellisation ou d'artefacts
visuels désagréables lorsque la compression
est excessive. Ceux qui ont vu un Divx mal encodé
comprendront tout de suite de quoi il retourne, le
format de compression n'est pas le même, mais
les désagréments sont similaires.
Or la compression en MPEG 2 est impérative
pour ramener le flux numérique à des
dimensions tolérables pour une transmission
par ADSL. Dans le cas d'un DVD, l'encodage se fait
à taux variable de 1 à 10 Mbit/s. Autrement
dit, une seconde de DVD nécessite en général
5 à 6 Mbit de données, avec des variations
continuelles en fonction du type de contenu : un film
intimiste ou un talk shaw, parce qu'ils comportent
peu d'action consomment relativement peu de bande
passante (2 Mbit/s suffisent) ; un film de Honk-Kong
ou une course automobile sont au contraire très
exigeants (8 Mbit/s).
Dans le cas de Freebox TV, la bande passante allouée
peut aller jusqu'à 20 Mbit/s. Ses concurrents sont moins diserts
sur cette information, mais d'après la documentation
technique disponible sur le site de France Télécom,
Maligne TV semble pouvoir occuper jusqu'à 8
Mbit/s de bande passante. Autrement dit, si Freebox
TV et autres peuvent offrir une excellente qualité
d'image, on reste assez nettement en deça de
la qualité DVD. Cela n'est pas gênant
dans l'absolu, mais ponctuellement, cela peut encore rendre
des retransmissions sportives un peu pénibles.
Le terminal numérique
Reprenons le cheminement
de notre flux numérique. C'est au niveau du
DSLAM que s'effectue
le tri des données. Toutes les chaînes
arrivent en effet à ce centre névralgique,
mais une seule est transmise jusqu'à l'abonné.
Lorsque l'on compose le numéro de canal d'une
chaîne sur la télécommande de
son terminal numérique, l'ordre remonte jusqu'au
centre de distribution, qui dans la seconde (moitié
moins en fait...) retourne le programme voulu.
Le terminal ADSL, ou plus communément
le décodeur numérique traduit le signal
à la volée. Il est relié à
un téléviseur par une prise péritel
ou RCA, éventuellement à un magnétoscope
ou à un système audio. Précisons
aussi au passage que rien n'empêche d'enregistrer
les programmes sur magnétoscope ou éventuellement
sur platine DVD enregistrable. Bref, il s'agit d'un
équipement vidéo standard qui devrait
s'intègrer sans problème à votre
installation. Bien sûr, la télécommande
du téléviseur ne devrait plus vous servir
à grand chose, ce dernier restant toujours
calé sur le canal d'entrée vidéo.
La Freebox fait à
la fois office de modem, de terminal téléphonique
et de décodeur MPEG 2. De la même façon la dernière version de la Neufbox intègre directement un décodeur TNT. Dans le cas de l'offre Maligne TV/TPS
ADSL, il est nécessaire de disposer par ailleurs
d'un modem ADSL ou de la Livebox de Wanadoo. Il faut impérativement un certain type de
modem, dit Multi VC, capable de gérer distinctement
différents canaux. Un canal TV par lequel transite
les bouquets de programme, un canal VOD (Vidéo à
la demande) pour l'accès aux films à
la carte, un canal dédié à l'accès
Internet et éventuellement un canal spécifique
pour la téléphonie par IP.
Le seul gros problème d'installation
tient au fait que le modem et le décodeur numérique
doivent se situer à proximité l'un de
l'autre, ce qui revient à placer la télé
et l'ordinateur connecté au Net dans la même
pièce. Il vous faudra donc réviser votre
installation, tirer des câbles ou mieux, recourir
à l'option Wi-Fi (lire
notre dossier). |