Astrid Veillon
L'Internaute Magazine a reçu en chat Astrid Veillon le 21 avril à 17h. L'auteure et comédienne a répondu à vos questions avec l'émotion et la joie de vivre qui la caractérisent.

De quoi parle votre livre ?

Astrid Veillon : Du pardon, de la recherche d'identité, du cinéma, d'amour.

Pourquoi vous êtes-vous lancée dans l'écriture d'un livre ?

C'est la deuxième fois que je me lance dans l'écriture. Je me considère juste comme une conteuse d'histoires. L'expérience de "La Salle de bain" m'a donné envie d'écrire à nouveau et la rencontre avec mon éditeur a été décisive dans le défi de me lancer dans l'écriture d'un roman.

Vous vous définissez comme une raconteuse d'histoires. Qu'est-ce qui vous plait tant dans les histoires ?

Je crois qu'on ne m'en a pas raconté quand j'étais petite.

Parlez-nous de "La Salle de bains". Un coup d'essai pour un coup de maître ?

J'ai toujours dit que j'avais "commis" une pièce de théâtre. Peut-être un essai transformé ?

 
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L'Internaute Magazine / Cécile Genest
 

Ecrire une pièce et écrire un roman ce n'est pas le même exercice. Qu'avez-vous préféré faire ?

"La Salle de bain" s'est fait dans la joie et la bonne humeur. "Pourras-tu me pardonner ?", un peu plus dans la souffrance mais j'ai pris autant de plaisir à écrire les deux.

Comment vous y êtes-vous prise pour écrire ce roman ? Combien de temps cela a-t-il pris ?

J'ai beaucoup de mal à répondre à cette question. En gros, je dis souvent 9 mois mais ça a été des périodes de 10 jours non stop avec des arrêts de deux semaines. Besoin de me nourrir, besoin de souffler. La peur de ne pas y arriver me poussait à faire des pauses.

Comment s'est passée la rédaction de ce livre ?

C'était très particulier. J'avais l'idée de base et je me suis laissée emporter par mon histoire et mes personnages. En commençant le livre je n'avais aucune idée de la fin.

Avez-vous puisé au fond de votre propre histoire pour écrire votre roman ?

En tout cas, j'y ai mis mes tripes. J'ai eu envie de faire passer des messages personnels sur mon regard sur la vie et mon expérience. Il y a toujours une part de nous dans ce qu'on raconte même si je suis persuadée qu'on n'est pas obligé d'avoir vécu pour penser ou imaginer.

Pourquoi avoir choisi de raconter cette histoire précisément ?

A la base, je voulais raconter l'histoire du destin tragique d'une comédienne parce que j'estime que c'est un métier où l'on peut vite se perdre et où les limites sont fragiles. J'ai dû créer un personnage qui pouvait raconter ce destin et c'est comme ça que Jeanne est née.

 

"Jeanne (...) peut me ressembler par la violence qui l'habite, les sentiments qu'elle ressent et l'envie de vivre qui est plus forte que tout""

Qui est Jeanne, votre héroïne ? Est-ce qu'elle vous ressemble ?

Jeanne est un personnage de fiction. Elle peut me ressembler par la violence qui l'habite, les sentiments qu'elle ressent et l'envie de vivre qui est plus forte que tout.

 

Comment imaginez-vous Jeanne Jeunet au cinéma ?

Si je dois l'adapter au cinéma, je choisirais une comédienne inconnue qui pourra faire aussi bien 18 ans que 36 ans pour jouer le rôle de Stella également.

Est-ce que l'adoption est un sujet qui vous tient à cœur ?

Pas spécialement et mon livre ne tourne pas autour de ça. C'est l'abandon qui lance l'histoire mais ce n'est pas un livre sur l'adoption.

Qu'est-ce que cette nouvelle expérience vous a appris de vous-même ?

Même si je n'ai pas écrit ce livre dans un but thérapeutique il se trouve que quand j'ai fini de l'écrire, j'ai su que je tournais une page définitive sur les souffrances de mon passé.

Vous avez souffert apparemment de solitude dans votre jeunesse. En voulez-vous encore à vos parents ?

Comme le porte si bien le titre de mon livre, j'ai pardonné et je n'ai qu'un papa et qu'une maman que j'aime profondément.

 

 
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Ecrire pour vous est-il un exutoire ?

Ca peut l'être mais ce n'est pas conscient. J'ai envie de raconter des histoires. Quand j'ai choisi d'être comédienne, c'était pour raconter les histoires des autres. A travers l'écriture, je continue à raconter des histoires.

Quelles sont les pages qui ont été les plus difficiles à écrire ? A votre avis, pour quelle raison ?

Question pertinente ! Les pages où Jeanne apprend qu'elle a été adoptée parce que j'imagine la violence de ce qu'on peut ressentir, les pages de l'accouchement quand on retire l'enfant à Stella parce que j'imagine la douleur, et les pages où elle pousse Laurent à partir parce que je sais ce que c'est.

Quel est le plus beau compliment qu'on ait fait sur votre livre ?

Il y en a eu plusieurs. Le plus beau c'est quand on m'a dit qu'on n'a pas pu s'arrêter de le lire. Une personne m'a même dit l'avoir lu en une nuit.

Etes-vous plutôt roman à l'eau de rose ou thriller ?

J'aime tout ! Il se trouve que ça dépend beaucoup de mes humeurs et de ce que je vis. Sauf qu'en tournage, comme en ce moment, je suis incapable de lire.

Quels sont vos auteurs préférés ?

Douglas Kennedy, Paolo Coelho, Scott Peck, Mary Higgins Clark....

Vous êtes comédienne à la base. Est-ce que votre métier vous a handicapé pour écrire ?

Pas du tout, il m'a servi au contraire parce que je suis sûre qu'il y a des écrivains beaucoup plus talentueux que moi et qui n'ont pas la couverture médiatique que je peux avoir, ce qui est bien dommage.

En France, les artistes sont vite "catalogués". N'avez-vous pas peur de recevoir de dures critiques juste par rapport à votre nom ?

C'est déjà fait. Il suffit de prendre de la hauteur, il y a moins de monde.

Vous avez démarré votre carrière dans des séries pour ados. Que retenez-vous de cette période de votre vie ?

De supers souvenirs. C'était l'aboutissement d'un rêve d'enfance. J'ai été beaucoup critiquée à cause de ça et en même temps, j'ai appris les bases de mon métier, et j'ai rencontré le public. Donc que du bonheur !

 

"Je suis fière des choses que j'ai faites et d'avoir pu donner du bonheur aux gens"

Est-ce que ça vous embête quand le public ne retient de vous que vos rôles dans "Sous le Soleil" ou "Extrême Limite" ? (J'avoue que vous étiez mon personnage préféré dans "Extrême Limite")

Non, ça me fait toujours plaisir. Je suis fière des choses que j'ai faites et d'avoir pu donner du bonheur aux gens. J'aimais beaucoup Paloma.

Avez-vous gardé contact avec les comédiens avec qui ont joue avec vous dans "Extrême limite" ?

J'en recroise comme Tonya Kinzinger ou Grégori Bacquet. On est content de se voir mais la vie fait son chemin.

Vous aviez une image de "midinette" qui vous collait à la peau. Est-ce que ça vous a freiné pour des projets plus "profonds" ?

Bien sûr. Mais il n'y a pas de fumée sans feu. J'ai commencé ma carrière à 21 ans, j'en ai 36. J'espère avoir évolué et il est vrai que je suis maintenant sur des projets qui, en tous cas pour moi, sont plus profonds.

 

Vous étiez formidable dans "Quai numéro 1". Allez-vous rejouer dans une série télé ?

Pour info, je viens de finir le tournage de "Hold up à l'italienne", une comédie policière pour TF1. Je tourne actuellement une série en 2 fois 90 minutes, "Les Corbeaux" et je tourne en juillet un thriller, à la rencontre d'un tueur.

 

 
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Dans "Quai numéro 1", vous creviez l'écran en femme forte. Est-ce que cette image vous correspond ?

Je suis un condensé de fragilité et de sensibilité derrière une grosse carapace qui disparaît peu à peu.

Vous êtes un être assez mystérieux et insaisissable. A quoi c'est dû ?

C'est joli comme question ! Je crois que je suis profondément moi même avec ma part de mystère. Je n'essaie pas de rentrer dans des cases. Je vais là où mon cœur me mène, ce qui peut parfois me desservir.

Est-ce que votre superbe physique vous a servi dans votre carrière ?

Merci ! Bien sûr mais ça m'a aussi desservie.

Quel est le comédien qui vous a le plus impressionné ?

Alain Delon.

Ca vous fait quoi d'avoir joué avec Delon ? Est-ce quelqu'un de sympa ?

C'est une grande fierté pour moi. C'est un homme attachant, complexe, pour qui j'ai beaucoup de tendresse.

Quel est le pire souvenir de votre carrière ?

Un tournage en Roumanie sur lequel j'ai fait une grosse chute au bout d'une semaine, où je me suis cassé le coccyx, déplacé le sacrum et j'ai continué le tournage pendant trois semaines alors que j'aurais dû rester au lit.

Est-il plus facile de faire rire que de faire pleurer ?

Je crois qu'il est plus facile de faire pleurer que de faire rire.

"Je pense avoir fait des progrès dans mon jeu. J'ai toujours tout assumé et je suis toujours restée moi-même."

Qu'est ce qui fait votre force dans votre métier de comédienne ?

Je pense avoir fait des progrès dans mon jeu. J'ai toujours tout assumé et je suis toujours restée moi-même.

La médiatisation vous fait-elle peur ?

Je n'aime pas les paparazzis. En même temps, ça fait partie de mon travail et je commence à bien gérer les codes de cette vampirisation et de cette médiatisation.

Etes-vous fière de ce parcours ? Regrettez-vous certaines choses ?

Je ne regrette rien, même mes erreurs qui m'ont fait apprendre, grandir. Quand je regarde en arrière, je suis plutôt fière de mon parcours en sachant que j'ai toujours eu tout ce que je voulais mais jamais facilement. Proverbe arabe : il ne faut jamais baisser les bras parce que le moment où tu les baisses, ça peut être deux minutes avant le miracle. J'ai envie de continuer à apprendre, à avancer, à créer et à prendre des risques. Rien n'est gagné, tout est à faire !

 

 
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Regrettez-vous parfois d'avoir une vie extraordinaire ? Qu'auriez-vous fait, si vous n'aviez pas choisi ce métier ?

Je n'ai pas une vie extraordinaire. J'ai la chance de faire un métier que j'aime, de pouvoir en vivre. Ce métier m'a sauvé la vie.

"Ce métier m'a sauvé la vie", vous pouvez développer?

J'ai toujours rêvé d'être comédienne à cause d'un dédoublement de personnalité étant petite. Lorsque je suis montée à Paris, j'étais très mal psychologiquement et décrocher "Extrême limite" m'a redonné goût à la vie.

 

Si vous deviez donner conseil à quelqu'un qui veut devenir artiste, quel serait-il ?

Ne pas faire ce métier pour de mauvaises raisons, de croire en soi parce que personne ne le fait à votre place, de se battre pour ce que l'on est, ce que l'on veut, et surtout de rester soi même quoi qu'il arrive. Si vous êtes fait pour ce métier, et je suis bien placée pour le savoir, vous y arriverez. Et pour finir: le travail, le travail, le travail !

Avez-vous un deuxième roman de prévu ? Ou une autre pièce de théâtre ?

Je n'ai rien de prévu dans l'écriture. J'ai repris le chemin des tournages et j'aime bien me laisser surprendre par la vie et mes envies.

 

" Je m'éclate dans les projets télé, théâtre, écriture, et le cinéma n'est plus une fin en soi."

J'aimerais bien vous voir au cinéma. Qu'en est-il ?

C'était une grosse frustration pendant longtemps, un sentiment d'injustice. En même temps, avec le recul, ou est-ce de la résignation pour être honnête, je m'éclate dans les projets télé, théâtre, écriture, et le cinéma n'est plus une fin en soi. Bref, ce n'est pas pour demain !

Quel personnage au cinéma aimeriez-vous incarner ?

Gena Rowlands dans "Opening night", Robin Wight dans "She is so lovely" ou encore Meg Ryan dans "Pour l'amour d'une femme".

Seriez-vous prête à passer derrière la caméra ?

Je ne sais pas si je suis prête mais dans tous les cas, j'en ai très envie.

Si vous deviez arrêter de jouer, que feriez-vous?

J'ouvrirais une chambre d'hôtes dans le Lubéron.

J'ai ouï dire que vous alliez faire une expo photo ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

J'ai effectivement fait des clichés d'enfants du village que je parraine en Inde. Pour récolter des fonds, je vends certaines photos tout l'été à l'hôtel La Villa, à Calvi, en espérant faire une grosse expo un jour.

Pour quelles causes pourriez-vous vous engager ?

Je suis déjà engagée dans une association "SOS Village d'enfant", ainsi que la cause tibétaine.

 

 
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Qu'est qui vous pousse à tant de générosité envers les autres ?

Ca me parait une évidence, je me pose pas la question. J'aime profondément les gens. J'ai une jolie vie et la moindre des choses est d'essayer de faire du bien autour de moi.

Qu'est-ce qui vous touche le plus chez l'autre ?

Ses failles, ses fragilités et son courage.

 

Quels sont pour vous les plus précieux plaisirs de la vie ?

Etre en accord avec soi, savoir profiter de l'instant présent, et être en harmonie avec les gens qu'on aime.

 

"Je suis la femme d'un seul homme exigeante mais tolérante."

Quelle amoureuse êtes-vous ? Etes-vous passionnée ?

Je suis la femme d'un seul homme exigeante mais tolérante. Entière, honnête et prête à beaucoup de choses par amour.

Quel est votre conseil pour séduire une femme ?

Rester soi-même et ne pas se cacher derrière un personnage, être honnête, et ne pas avoir peur.

Qu'aimeriez-vous transmettre de vous à vos enfants ?

L'amour, la tolérance, la joie de vivre, le partage et être en vie et non dans l'envie.

Vos fans vous apportent-ils beaucoup ?

Bien sûr ! Ce sont eux qui font mon éventuel succès.

Sudoku, tricot, jardinage... Quelles sont vos passe-temps inavoués ?

Un paddock.

Que n'aimez-vous pas dans la vie ?

L'injustice, la bêtise et la méchanceté gratuite.

 

 
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Quel est ton plus grand souhait ?

Un monde meilleur ! Belle utopie je sais mais j'ai envie d'y croire. Je n'ai que des rêves un peu fous notamment celui d'être heureuse chaque jour qui passe.

Pour vous, quel est le plus bel âge de la vie ?

Maintenant !

 

A ce stade de votre parcours que pourrions nous vous souhaiter ? (Tout semble vous réussir et beaucoup de gens vous adorent dont moi !)

Ca me touche beaucoup. Je souhaite de continuer à donner du plaisir aux gens.

Prévoyez-vous des voyages dans des pays étrangers ? Vous êtes la bienvenue chez nous au Maroc.

Pour l'instant non, mais merci pour votre accueil.

La plus belle des citations selon vous ?

"La plus belle victoire est la victoire sur soi".

 

C'est mon anniversaire aujourd'hui, j'ai 18 ans et j'en suis fière. Pouvez-vous me le souhaiter svp ?

Je te souhaite un joyeux anniversaire, plein de bonheur, de lumière et de douceur. La vie est belle !

Le mot de la fin d'Astrid Veillon : N'oubliez jamais que la lumière est en vous. Merci pour votre amour et votre fidélité, à tout bientôt, Astrid.

 


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