Fabrice Bénichou
L'Internaute Magazine a reçu en chat Fabrice Bénichou le 16 novembre à 15h. L'auteur a répondu avec sa gouaille naturelle à vos questions.

Pourquoi vous lancez-vous dans l'écriture ?

Fabrice Bénichou : J'avais un besoin incessant de me raconter.

Qu'est-ce que vous aviez le plus besoin de raconter ?

Ma vie, tout simplement.

Pourquoi avoir choisi comme mode d'expression l'écriture ?

L'écriture est le mode d'expression qui se rapproche le plus de ma vie.

Pourquoi avoir choisi ce titre choc ?

C'est la phrase que les gens diraient le matin en se levant s'ils avaient vécu ma vie.

 
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Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce livre ?

J'ai commencé à écrire ce livre au Panama, il y a à peu près deux ans et demi. J'ai arrêté. Puis, j'ai repris mon livre en 2007 à Paris et je l'ai fini. Au départ, ce n'était qu'un journal de bord pour moi. Les souvenirs sont venus au fur et à mesure. Ils me ramenaient à ma jeunesse.

Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour vous dans la rédaction de cette autobiographie ?

Les souvenirs douloureux, évidemment. C'est le fait de revivre des émotions, avec des hauts et des bas. C'est un retour à certaines valeurs que je recherchais. Mais les fautes d'orthographe m'ont également posé problème.

Ecrire ce livre a-t-il été une sorte de thérapie pour vous ?

Absolument. J'étais dans un état dépressif après avoir arrêté la boxe et je ressentais le besoin de me sortir de là.

"C'était mon école de la vie. Tous ces événements m'ont forgé pour l'avenir."

Vous avez vécu des événements traumatisants dans votre enfance. En tant qu'adulte, comment les ressentez-vous et les vivez-vous ?

C'était mon école de la vie. Tous ces événements m'ont forgé pour l'avenir.

 

Avez-vous écrit ce livre seul ou avez-vous été aidé ?

Je l'ai écrit totalement seul. On m'a seulement aidé pour les fautes d'orthographe car j'écris en français comme une vache espagnole.


Votre éditeur a-t-il censuré ou édulcoré des passages de votre manuscrit ?

J'ai adoré chez mon éditeur le fait qu'il m'ait totalement laissé libre dans ma manière de m'exprimer. C'était d'ailleurs le but recherché. Les boxeurs ne sont pas tous bêtes. Quoique...

 
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Quel message souhaitez-vous communiquer à travers ce livre ?

Je souhaitais montrer que le combat de la vie est souvent beaucoup plus dur que celui qui se passe sur un ring.

Quel accueil a reçu votre livre ?

Je n'en sais strictement rien. J'attends justement votre jugement.

Y-a-t-il un deuxième bouquin en projet ?

Non car un seul suffit.

Ecrire un livre n'est-ce pas le bon moyen pour se refaire un peu le compte en banque ?

Non, pas le compte en banque, mais ça fait du bien au capital égo.

 

"J'ai eu le besoin de me raconter dans les moments de solitude où je me suis retrouvé"

Pensez-vous que ce virage vers l'écriture est facile pour un boxeur ?

J'ai eu le besoin de me raconter dans les moments de solitude où je me suis retrouvé. Mais c'est très dur pour un boxeur.

Comment vous êtes-vous retrouvé dans la boxe : le fruit du hasard ou un besoin d'exprimer votre rage ?

Un peu des deux. C'était mon destin de finir boxeur. Il faut lire le livre et vous comprendrez mon parcours.

A quel âge avez-vous commencé la boxe ?

A 15 ans. Avant, je me bastonnais tous les jours avec quelqu'un. Alors j'ai appris à canaliser mon agressivité à partir de cet âge-là.

 

 
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Quel souvenir gardez-vous de vos premières années de boxe ?

J'avais une foi inébranlable puis je l'ai perdue.

Est-ce que le personnage de Rocky a influencé votre choix de carrière ?

Non pas vraiment mais quand j'avais 15 ans, Rocky m'a motivé à sortir courir et à me lancer dans la boxe.

Quelle est votre idole ?

Cassius Clay alias Mohammed Ali.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans le métier de boxeur ?

Les coups !

Où en est votre carrière de boxeur ?

Derrière moi tout simplement, avec plein de souvenirs dans ma tête.

Alors à quand votre retour sur le ring ? Vu que vous avez fait pas mal d'annonces de retraite.

Soyons réaliste, j'ai 42 ans, 43 en avril prochain. Je suis même tombé dans les escaliers, il n'y a pas longtemps. J'en ai marre d'avoir mal. Je n'ai plus envie d'avoir mal.

"Reprendre la boxe, c'est terrible (...). On ressent une trouille permanente"

Qu'est-ce qui est le plus dur quand on reprend la boxe ?

Physiquement, c'est terrible les premiers mois. Mentalement, c'est tout le temps terrible. Emotionnellement, n'en parlons pas ! On ressent une trouille permanente.

Le monde de la boxe est-il un univers impitoyable ?

C'est exactement comme dans "Dallas".

Revoyez-vous certains de vos anciens adversaires ?

Ça ne va pas ! Je ne pouvais pas les saquer, à l'exception d'un ou deux qui sont aux USA ou en Angleterre.

Quel combat vous a le plus marqué ?

Le championnat d'Europe contre Thierry Jacob.

 

 
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Est-ce dur de porter l'étiquette d'enfant terrible du ring ?

Je ne crois pas avoir une quelconque étiquette si ce n'est celle du casse-pied du milieu de la boxe.

La "starification" des boxeurs aujourd'hui, ça vous fait rire ou pleurer ?

Ni l'un, ni l'autre. Ça a toujours été le cas car les boxeurs ont toujours été les gladiateurs du peuple.


"Je ressens beaucoup de respect de la part de mes fans. Ca fait du bien à l'égo meurtri."

Sentez-vous encore le soutien de vos fans ?

Oui, beaucoup. Je ressens beaucoup de respect de la part de mes fans. Ca fait du bien à l'égo meurtri.

Que pensez-vous des matchs truqués que ce soit dans la boxe ou autre ?

L'homme est toujours prêt à tricher pour gagner, malheureusement.

Je vous ai vu à l'occasion de la sortie du film "Noble Art". L'idée d'entraîner un jeune boxeur ne vous intéresserait pas ?

Pas du tout. Je ne suis pas maso. La trouille que tu as sur un ring quand tu fais un combat est terrible. Mais quand tu es en bas, au coin du ring, en tant que coach, tu ressens les mêmes sensations mais tu ne peux rien faire. Quand tu vois ton protégé prendre des coups, la peur est la même. Je n'ai plus envie de revivre ça.

Avez-vous un éventuel projet cinématographique ? Si oui, qui verriez-vous dans votre rôle ?

Envoie-moi ta photo ! Blague à part, on penserait prendre quelqu'un qui me ressemble quand j'étais plus jeune, sans tous les tatouages que j'ai aujourd'hui.

 

 
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Quelle est la signification de vos tatouages sur les bras ?

Sur le bras droit, ce sont des tatouages de guerriers maoris. Sur le bras gauche et sur le dos, j'ai surtout des tatouages plutôt celtiques.

Est-ce que ces tatouages vous rassurent ?

Oui car ils représentent une philosophie et un état d'esprit.

Si vous aviez la possibilité de revivre votre vie. Laquelle préfériez-vous : celle sur le ring ou la vie réelle ?

Il n'y a pas plus réel que le ring alors je recommencerais de la même façon.

Si vous n'aviez pas été boxeur, qu'auriez-vous fait ?

J'aurais été batteur de jazz.

Que faites-vous dans la vie maintenant ?

Je suis à la recherche d'une nouvelle passion dont le livre serait un tremplin.

Quels sont vos projets ?

J'ai plein de projets. Mais je n'en parle pas tant qu'ils ne se sont pas réalisés. Je suis devenu un peu superstitieux, faut croire !


"La passion de mes gosses et de ceux que j'aime me prend tout mon temps"

A part ça, vous avez des hobbies ?

La passion de mes gosses et de ceux que j'aime, me prend tout mon temps.

Quel est votre plus beau souvenir ?

La naissance de mes enfants. C'est quelque chose de magique.

Et maintenant, qu'est-ce qui vous met en rage ?

Les imbéciles. Il y en a malheureusement beaucoup donc on n'est pas sorti de l'auberge.

Qu'est-ce que vous retenez comme leçon de votre vie ?

Ma vie a été un combat perpétuel. Mais je dois reconnaître que la vie est belle.

 

 
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Qu'est-ce qui est le plus important dans votre vie ?

Mes enfants, ma chérie et… les femmes.

Finalement, sous votre carapace, êtes-vous un tendre ?

Oh oui !

Si vous deviez revivre un instant de votre vie indéfiniment comme dans le film "Un jour sans fin", lequel choisiriez-vous ?

Le jour où je me suis retrouvé dans ma chambre d'hôtel avec deux Italiennes super canons en train de passer un agréable moment. C'était la veille d'un championnat d'Europe où j'étais opposé à un Italien.

Dans quels pays du monde avez-vous vécu ?

Plus de 52 ! J'ai vécu en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique et en Asie.

Le mot de la fin de Fabrice Bénichou : Je vais paraître kitsch mais je vous dis : peace, love and Rock'n'roll. Et achetez mon livre !

 


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