"Cent-seize Chinois et quelques" de Thomas Heams-Ogus

L'histoire : En 1941, le régime fasciste de Mussolini décide d'interner tous les Chinois de la péninsule dans un centre de la région des Abruzzes, non loin de l'écrasante montagne du Gran Sasso. Ils sont à un moment cent seize, parfois moins, parfois plus. La vie s'écoule, dans le travail forcé aux champs ou ailleurs, sans but, sans substance. Les prisonniers se réfugient dans le silence, la résignation et la contemplation infinie de cette terre sauvage. Une soumission incompréhensible, qui devient absurde, démente lors d'une cérémonie de conversion générale au catholicisme. Mais la machine fasciste finira par s'enrayer et le groupe chinois par se disperser.

 C'est un insondable sentiment d'impuissance et de renoncement qui traverse de part en part ce récit habile et pénétrant. Une métaphore de l'exil qui dénonce l'asphyxie sourde et l'oppression grotesque du fascisme italien.