Charles Juliet (Ecrivain) "Cet apaisement est la résultante de la vie"

charles juliet publie 'lumières d'automne : journal vi' aux éditions p.o.l.
Charles Juliet publie "Lumières d'automne : journal VI" aux éditions P.O.L. © Ch. Bamberger

A la fois poète et écrivain, Charles Juliet publie un nouveau tome de son journal, œuvre monumentale qu'il a commencé à rédiger en 1957, à l'âge de 23 ans après avoir abandonné ses études de médecine.

Intitulé "Lumières d'automne", il couvre la période de 1993 à 1996. Trois années de la vie de cet écrivain qui, après une jeunesse imprégnée de la difficulté d'écrire et de se réaliser, semble avoir trouvé une certaine sérénité.

Son écriture est sobre et lumineuse, claire et intense. Charles Juliet pose un regard ému et bienveillant sur le monde et les personnes qu'ils croisent et dont il trace le destin, parfois tragique, avec retenue et simplicité.

A l'occasion d'une rencontre avec ses lecteurs à la librairie "l'Arbre à Lettres" à Paris, Charles Juliet a répondu à nos questions.

L'Internaute Magazine : dans ce nouveau tome de votre journal, vous semblez apaisé, particulièrement si on le compare au tout premier tome.

Est-ce le fait de la vie et de l'expérience ou plutôt de l'écriture ?

Charles Juliet : cet apaisement est la résultante de la vie, de ma propre évolution et du travail que j'ai fait en tant qu'écrivain. J'ai maintenant pas mal d'années derrière moi, la maturité est venue avec une sérénité, une quiétude... Et ma foi j'apprécie. Quand j'ai commencé ce journal à 23 ans, j'étais dans une grande confusion, dans une grande détresse, je ne savais pas bien où j'allais, ce que j'allais faire, comment les choses allaient évoluer. J'avais pris la décision d'abandonner mes études de médecine, de me faire réformer parce que j'étais à l'école du service santé militaire. Et donc je ne savais pas trop où j'allais. Puis pendant plusieurs années, j'ai été dans une grande difficulté, j'avais besoin d'écrire et je n'y parvenais pas, en raison même de cette confusion dans laquelle j'étais.