Ivy Park de Beyoncé : la face cachée d'une marque qui exploiterait ses ouvriers
Selon une enquête de The Sun, Ivy Park, la collection lancée par la chanteuse, serait fabriquée par des travailleurs exploités au Sri Lanka. De quoi découdre son image de star engagée et féministe.
[Mis à jour le 17 mai 2016 à 18h33] Le 14 avril dernier, la chanteuse Beyoncé alors en promotion de son nouvel album "Lemonade", a lancé sa propre marque de vêtements, Ivy Park. Sa devise : "soutenir et inspirer les femmes" pour les aider à "s'affirmer par la pratique du sport". Ces promesses sont dévoilées sur Youtube dans un trailer alléchant où Beyoncé illustre les origines de sa marque qui se veut dévouée aux femmes et à leur épanouissement. Étrange paradoxe quand on se penche sur la production de la marque. Les vêtements seraient confectionnés par des femmes Sri-lankaises exploitées dix heures par jour pour 5,50 euros par journée de travail.
Beyoncé, vraiment féministe ?
Selon une enquête de The Sun, la ligne sportswear de la star du R&B mondial serait fabriquée dans une usine au Sri Lanka. Une production à moindres coûts grâce à une entreprise qui emploierait essentiellement des femmes… payées 55 centimes de l'heure. Il leur en faudrait donc accumuler de longues heures de travail pour s'offrir l'un des leggings qu'elles confectionnent, vendu jusqu'à 140 euros... The Sun décrit des "couturières frappées par la pauvreté", "des esclaves" au service des usines MAS Holdings, au Sri Lanka. C'est le porte-parole de l'association Internationale contre l'Esclavage qui tire la sonnette d'alarme. Jakub Sobik dénonce la "forme d'esclavage" pratiquée par l'un des distributeurs d'Ivy Park, la société Topshop.
"Lemonade", le nouvel album de la star sorti le 23 avril dernier avait déjà créé la polémique. Beyoncé voulait que ses chansons "décrivent le lot commun de générations de mères et de filles", faisant du féminisme son combat.
La superstar est connue pour son engagement politique et ses combats égalitaires. Par exemple, l'occasion de son dernier album, Beyoncé à invité sur le tournage d'un de ses clips, la mère de Michael Brown (le jeune homme noir tué par un policier à Ferguson en 2014). Un symbole de paix et de fraternité qui avait touché toute l'Amérique. Toujours dans cet album, c'est la femme qui est mise à l'honneur au fil des titres.
La chanteuse n'a pas encore réagi à ces révélations, qui auraient de quoi détrôner "Queen B" de sa place d'ambassadrice féministe. Sa seule défense serait que les usines n'enfreignent aucunes lois, le salaire de ces ouvrières reste supérieur au salaire minimum dans cette région.
Cette affaire est donc une mauvaise note pour Beyoncé qui entame une tournée mondiale et qui sera le 21 juillet au Stade de France.
Crédit photo : Evan Agostini/AP/SIPA