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  • Interview de Nicolas de la Casinière
Nicolas de la Casinière
Nicolas de la Casinière.
Photo © Editions Des dessins et des Mots

Interview de Nicolas de la Casinière, journaliste nantais qui a co-écrit avec l'historien Jean Breteau le livre "Rumeurs nantaises d'hier et d'aujourd'hui".


Quelle est votre définition de la rumeur ?

S'il ne fallait utiliser que quelques mots, je dirais qu'il s'agit d'une expression populaire incontrôlée qui ne fait pas le tri entre le vrai et le faux et qui met en valeur celui qui la véhicule.

Un journaliste et un historien sont attachés à retransmettre la vérité, pourquoi avoir écrit un livre de rumeurs ?
Justement parce qu'il s'agit d'un tabou pour nos professions. Nous essayons toujours de fuir ou de démentir la rumeur alors que celle-ci peut aussi être prise en compte pour éclairer un sujet. La rumeur possède un intérêt sociologique au sens où elle délivre des informations sur l'état de l'imaginaire collectif du moment. Il nous a particulièrement intéressé de remettre ces rumeurs dans leur contexte pour éclairer leurs sens.

Y a-t-il des facteurs particulièrement propices à déclencher la rumeur ?
Oui, les rumeurs naissent surtout durant les périodes de crise car dans ces moments, l'information officielle semble faire défaut. La révolution française a en cela généré beaucoup de rumeurs.

Comment avez-vous collecté toutes ces rumeurs ?
Comme nous le signalons sur la couverture du livre, Jean Breteau et moi sommes nantais depuis le paléolithique supérieur... Plus sérieusement, de par les métiers que nous exerçons depuis toujours sur Nantes, nous avons eu vent au fil des années de nombreuses rumeurs. Nous avons simplement retrouvé les livres, les journaux, les archives pour approfondir les sujets.

Jean Breteau
Jean Breteau. Photo © Editions Des dessins et des Mots

Et comment les avez-vous choisies ?
On a suivi notre sensibilité. Nous ne nous sommes pas étendus par exemple sur les rumeurs qui ont tourné autour du football. Ni sur les histoires pourtant foisonnantes se rapportant aux noms des rues nantaises.

Qu'est ce qui fait se répandre une rumeur ?
Je n'en ai aucune idée ! Ce qui est certain, c'est qu'une rumeur est plus facile à répandre quand elle véhicule une critique négative que positive….


Dans la préface, l'un de vous deux avoue avoir été victime d'une rumeur. Duquel d'entre vous s'agit-il ?
De moi. J'avoue ne pas aimer parler de ma personne mais je pensais que dans ce cas précis c'était justifié et important d'évoquer l'enfermement que subit la victime d'une rumeur. Si l'attaque est souvent lapidaire, la tentative de riposte ou d'explication est au contraire tellement longue et fastidieuse.

En ressortant dans ce livre certaines rumeurs sur des personnages publics et contemporains nantais, n'avez pas eu peur de les mettre en difficulté une nouvelle fois ?
Les omettre aurait été faire la politique de l'autruche. En écrivant un livre sur les rumeurs, on nous aurait aussi fait le reproche de ne pas avoir colporté des choses qu'on entend partout. Et puis comme nous présentons des versions contradictoires des rumeurs, leur caractère absurde en ressort d'autant plus.

Votre rumeur favorite…
Celle que j'ai interprétée dans mon livre, " Le sous-sol vendu aux Anglais". Tellement invraisemblable !

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