Les sommets du rêve vertical Everest, joies et peines

Rien à atteindre de plus haut. Tout est alors dit de la fascination qu'exerce l'Everest sur une poignée d'hommes et de femmes. Une obsession parfois, capable, alliée au manque d'oxygène à ces très hautes altitudes, d'engendrer des prises de risque insensées.

le camp de base de l'everest -  5350m d'altitude.
Le camp de base de l'Everest -  5350m d'altitude. © Daniel CHOMETTE

Un dépassement sans aucun doute, tant l'effort, la technique, le climat, les effets physiologiques du manque d'air (troubles du comportement, nausées, diarrhées, maux de tête atroces) restreignent l'entreprise à des motivations et des résistances d'exception.

Depuis la première ascension réussie en 1954, l'Everest a été vaincu un très grand nombre de fois, au point d'encombrer le chemin vers le sommet durant la période (au printemps) la plus favorable à l'expédition. Au point qu'on ait pu déplorer des tentatives mal préparées, dangereuses pour ceux qui en sont à l'origine comme pour les autres.

Malgré tout, près de 2500 hommes (entre 15 et 76 ans) ont atteint un jour le sommet de l'Everest, certains seuls et sans oxygène - formidable exploit - d'autres dans le cadre d'une expédition guidée, avec toute la logistique assurée par des professionnels. Aucun n'aura connu d'ascension facile, mais pour tous la joie immense d'avoir accompli quelque chose qui semble tellement contraire à l'homme.

Près de 2500 hommes, entre 15 et 76 ans, ont atteint le toit du monde

En 1996, Jon Krakauer raconte dans un livre (Into Thin Air, traduit en français sous le titre Tragédie à l'Everest) l'étrange motivation de ceux qu'on peut appeler les chasseurs de 8 000. Krakauer, envoyé à l'Everest en tant que journaliste, sera le seul des membres de son expédition ayant atteint le sommet à revenir vivant.  Il sera témoin de ce qui restera comme la pire tragédie au sommet du la planète.

D'autres expéditions, ces mêmes jours de mai 1996, paieront aussi un lourd tribut à la montagne. Deux guides réputés, Rob Hall et Scott Fisher, font partie des victimes. L'américain Beck Weathers, laissé pour mort, survivra, affreusement gelé, après une nuit passée inconscient dans la neige à plus de 8000 m.

La cause de ces drames : une tempête d'une rare violence, trop de monde peut-être au même endroit, l'arbitraire de l'aventure à ce point extrême du monde.