Cédric Porchez (Photographe) "J'ai voulu humaniser ces insectes"

Un photographe, surpris par les couleurs et les matières des insectes, présente aujourd'hui une exposition. Ces animaux ont vu leur taille réelle multipliée par 40.

Pourquoi avez-choisi de photographier les insectes ?

Je n'avais pas de raison particulière. Je cherchais une nouvelle série, et j'avais commencé à travailler sur les crabes. Mes recherches m'ont conduit à découvrir quelques insectes. J'ai été fasciné par la couleur, la matière, le graphisme. Mon travail a changé d'orientation.

Comment se sont déroulées les prises de vue ?

Il s'agit d'insectes morts, donc naturalisés. J'ai acheté des insectes piqués présentés à plat dans des boîtes, qui constituaient initialement la première série. Chez un autre fournisseur, les insectes n'étaient pas piqués et donc manipulables. J'ai placé des cotons humides afin d'augmenter le taux d'hygrométrie. Ramollis, ils pouvaient ainsi se prêter à différentes positions, parfois insolites. J'ai voulu humaniser ces insectes. Les photos présentent ces animaux agrandis de 25 à 30 fois par rapport à leur taille normale. Le papier métal permet de jouer comme si ces insectes étaient confrontés à la lumière réelle. J'ai été très impressionné par le rendu des tirages, qui rend ces corps extrêmement vivants.

coleoptere
Celosterna pollinosa. © Cédric Porchez

Comment avez-vous sélectionné les espèces ?

Par coup de cœur. Parfois, lorsque je voyais un coléoptère, je me rendais rapidement compte des détails qu'il renfermait. J'ai amplifié ces détails.

Comment les avez-vous sélectionnés ?

Par coup de cœur, car ma démarche n'est pas liée à l'entomologie, elle est purement esthétique. Parfois, lorsque je voyais un coléoptère, je me rendais rapidement compte des détails qu'il renfermait. J'ai amplifié ces détails.

Comment est née l'idée du titre de l'expo, "Minuskulus Horribilys" ?

A cause du mélange des genres. Le latin, le grec, les syllabes saccadées... J'avais envie de restituer le contraste entre la trouille de gens, leur fascination. L'association entre "minuscule" et "horrible" illustrait nos réactions : dégoûtées lorsque ces insectes grouillent à nos pieds, et étrangement fascinées lorsqu'ils sont agrandis. C'est aussi un clin d'œil aux véritables noms de ces insectes... Des noms à coucher dehors !

Quels sont vos projets ?

J'aimerais bien en faire le sujet d'un livre. Comme je suis photographe de pub, et que j'ai fait ce sujet pour m'amuser, je ne serai pas contre le projet d'un éditeur ! La galerie Brasilia projette en outre de faire une synthèse de mon travail, entre les fleurs, les cactus, les insectes...