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 Comment est née l'idée de la campagne ''Je dis non au bois illégal. En achetant du bois, faites le bon choix'' ?
Elle est venue très simplement, en observant l'impact de notre pays dans le marché du bois tropical. L'empreinte de la France est très importante, puisqu'il s'agit du 3ème importateur de bois tropical en Europe. Près de 40% de ces importations seraient issu de l'exploitation illégale. Nous devions réagir et sensibiliser les consommateurs.
Pourquoi la protection de la forêt tropicale est-elle essentielle ?
La moitié de la forêt tropicale a disparu depuis le début du XXème siècle. C'est un drame. Cette diminution a d'une part de graves conséquences sur les espèces animales et végétales, car les forêts tropicales abritent la moitié de la biodiversité terrestre. Certaines espèces vont disparaître avant même d'avoir été découvertes. Ce potentiel vivant est donc très menacé. Nous oublions qu'il s'agit de ce que l'on pourrait appelé notre "assurance-vie". L'exploitation du bois a d'autre part des répercussions écologiques désastreuses, puisqu'elle donne lieu à des incendies criminels afin d'y réaliser par la suite des plantations industrielles (soja, huile de palme..). Outre la quantité de CO² dégagée et l'impact sur le réchauffement climatique, ces incendies modifient considérablement le cycle de l'eau. Aujourd'hui, les pluies sont moins fréquentes et plus brutales, les terres agricoles s'appauvrissent. Prenons l'exemple d'Haïti : l'île est divisé en deux partie. L'Etat d'Haïti n'a plus aucune parcelle de forêt, et les gens meurent de faim. Saint-Domingue les a toutes conservées, et c'est un véritable paradis. Les conséquences climatiques de l'exploitation des forêts tropicales sont rapides et les dégâts causés se constatent en moins d'une génération.
Quels sont les bois aujourd'hui les plus menacés ?
La plupart des bois utilisés dans le commerce sont menacés. Le problème réside dans les dénominations de certaines espèces végétales. Une espèce n'est pas forcément en voie de disparition, mais une sous-espèce, oui. Par exemple, l'Eucalyptus, arbre au centre de très nombreuses plantations, n'est pas menacé. Mais des sous-espèces d'eucalyptus le sont, comme en Australie. Le consommateur a du mal a s'y retrouver. Enfin, une espèce peut ne pas être menacée, mais tout simplement être mal gérée.
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WWF |
| "Les entreprises ont aujourd'hui les moyens de promouvoir des produits écologiques en se centrant sur la sensibilisation des consommateurs." |
Pensez-vous que cette campagne puisse aider les gens à changer leur mode de consommation ?
Le distributeur est la cible principale de la campagne. Les entreprises commerciales disposent de budget faramineux pour satisfaire les exigences du marketing. Ils ont aujourd'hui les moyens de promouvoir des produits écologiques en se centrant sur la sensibilisation des consommateurs. Et les distributeurs qui ont montré l'exemple encourageront peut-être les autres à progresser.
Qu'implique concrètement l'achat de produits en bois labellisés FSC (Forest Stewardship Council ou Conseil de bonne gestion forestière) ?
Ce label, que nous privilégions, a été créé après la conférence de Rio. C'est le premier label qui tente de rééquilibrer les priorités écologiques, les contraintes économique et le social, tout en garantissant une répartition équitable entre pays riches du Nord et pays pauvres du Sud. Il existe aujourd'hui d'autres labels, mais le label FSC reste pour nous le meilleur indicateur. Acheter un meuble labellisé, c'est lutter contre l'exploitation illégale, qui ne respecte ni l'environnement, ni les populations.
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''Je dis non au bois illégal...'' : responsabiliser les distributeurs et les citoyens, c'est le nouveau pari de WWF France. Emmanuelle Neyroumande, chargée de programme Forêt, tire la sonnette d'alarme.
