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Juin 2006

Comment remédier au manque de taxis à Paris ?

Bertrand Delanoë souhaite "moderniser l'image des taxis à Paris". Le point sur les réformes nécessaires avec la Préfecture de Police et la Fédération Nationale des Artisans du Taxi (FNAT).

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Il y a 15 300 taxis à Paris, une offre comparable à celle des autres capitales européennes, et pourtant, parvenir à arrêter une voiture aux heures de pointe relève souvent de l'exploit. Dans une lettre adressée au Préfet de Police, le maire de Paris souligne que l'augmentation de 5% du nombre de taxis aux heures de pointe "reste toutefois insuffisante au regard des besoins exprimés". Il recevra dans les prochains mois les représentants de la profession dans le cadre du Plan de Déplacements de Paris.
  • En chiffres
  • 15 300 taxis circulent à Paris
  • 350 000 personnes sont transportées chaque jour sur la zone de prise en charge des taxis parisiens

Une offre qui s'adapte progressivement à la demande

"C'est en concertation tant avec les taxis qu'avec la mairie de Paris qu'il faut rechercher les moyens de moderniser la profession", affirme la Préfecture de Police, l'organisme de tutelle des taxis en charge de délivrer les licences.
Le nombre de voitures n'est pas la seule cause de la pénurie de taxis aux heures de pointe. Depuis 2001, l'augmentation de la flotte des taxis parisiens est basée sur l'évolution d'un indice d'activité tenant compte de plusieurs indicateurs, dont l'évolution de la population desservie par les taxis parisiens, l'augmentation du PIB par habitant, le nombre de nuitées d'hôtel à Paris, le nombre de voyageurs arrivés aux aéroports et dans les gares parisiennes. L'offre s'adapte donc à la demande, avec une création de 100 taxis en moyenne par an.
Mais malgré le rattrapage quantitatif qui s'opère progressivement, "les embarras de circulation incitent les taxis à quitter la capitale et à chercher des clients dans les autres stations de la zone des taxis parisiens qui comprend 80 communes", précise la Préfecture.


Des stations peu pratiques, souvent mal approvisionnées.

Fluidifier la rotation des taxis

Selon les syndicats, l'offre est suffisante. C'est la rotation des taxis qui est en cause. "Dans Paris intra muros, la circulation s'est nettement améliorée depuis les grands chantiers de Bertrand Delanoë", affirme la Fédération Nationale des Artisans du Taxi (FNAT), qui juge le bilan des voies de bus plutôt positif. La FNAT, qui représente les 2/3 de la profession, souligne que "le problème majeur est la desserte des gares et des aéroports". Toutes les heures, 700 taxis sont bloqués entre les aéroports et Paris. Même problème aux abords des gares. Gare de Lyon, les taxis passent 20 minutes en "recyclage", c'est-à-dire entre la dépose et la prise en charge d'un autre client. Gare du Nord, un feu mal réglé fait passer un recyclage qui devrait prendre 5 minutes à ½ heure. De plus, la suppression du supplément lors de la prise en charge dans les gares, en avril 2005, a entraîné la désaffection des sites. "Il faut fluidifier la rotation des taxis : sur 11 heures de travail, la plupart des taxis ne passent que 6 heures en charge, avec une moyenne de 12 courses par jour." Les revendications des syndicats portent surtout sur la création de couloirs entre les aéroports et les portes de Paris, comme c'est déjà le cas à Londres et à New-York. La congestion de la circulation bloque le retour des taxis vers la zone de prise en charge, et amenuise l'offre.


Une réforme des lumineux, peu lisibles et peu visibles, est nécessaire.

Des réformes nécessaires

La Fédération met l'accent également sur les stations, jugées trop peu pratiques.
"Le maire de Paris est responsable de l'espace public. Il est donc responsable des aménagements des conditions de circulation dans la capitale, ainsi que de l'organisation de l'implantation et du nombre des emplacements réservés aux stations de taxis", précise-t-on à la Préfecture de Police.
80% de la demande de taxis se fait en seulement 1h30, aux heures de pointes. Si la revalorisation des tarifs aux heures de pointes, en 2005, a permis une hausse des courses de 5%, elle n'est pas suffisante.
Les syndicats réclament également des aménagements en terme de charges d'entreprises. Sur une course, le chauffeur reverse 60% du montant à l'Etat, puis 3% à son organisme bancaire si le client paye avec sa carte bleue. Au final, il lui reste 37% de la course.
Les principaux utilisateurs de taxis sont les clients réguliers, cadres et dirigeants d'entreprises, qui savent où et comment trouver un taxi. "Les conflits viennent en général des clients occasionnels, qui perdent leur calme dès qu'ils attendent un peu trop. Normal : l'image véhiculée par les films du héros qui hèle un taxi dans la rue et s'engouffre dans une voiture instantanément est coriace ! C'est surtout pour ces clients occasionnels qu'il faut améliorer le service", précise la FNAT.
C'est également pour mieux les informer que la Fédération demande une réforme des lumineux apposés sur le toit des taxis, peu lisibles et peu visibles. Reste à savoir si l'Etat partagerait les frais engendrés par ce changement.
"La proposition de Bertrand Delanoë, qui souhaite réunir l'ensemble de la profession à l'Hôtel de Ville, est une excellente nouvelle", ajoute la FNAT. "Mettre en place des synergies n'est jamais facile et nous saluons l'initiative du maire de Paris."


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