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Au fil de la croisière, vous découvrirez le fonctionnement des écluses du Canal, la vie et le charme de ses berges et sa partie cachée, qui passe sous la place de la Bastille. Embarquons à bord du bateau de la Compagnie Canauxrama, le "Marcel Carmé", du nom du célèbre cinéaste qui contribua à la renommée du canal.
Embarquement immédiat
La construction du canal Saint-Martin commença en 1805 par ses deux extrémités, mais ne s'acheva qu'en 1825 du fait de la difficulté d'insérer un tel ouvrage dans un site déjà très urbanisé. C'est le seul canal entièrement situé à Paris. Construit à l'origine pour approvisionner la ville en eau et permettre le transport de marchandises, il accueille aujourd'hui de plus en plus d'activités de tourisme et de détente. Le canal Saint-Martin a contribué au développement des échanges économiques de la capitale et a dessiné le paysage urbain de l'actuel Est parisien. Les quartiers de la Villette ont gardé la marque des grandes industries qui virent le jour le long du canal.
La croisière commence sur le bassin de la Villette. Le bateau est amarré devant le MK2 quai de Loire, qui fait face au MK2 quai de Seine. Les deux cinémas sont construits dans d'anciens bâtiments industriels, dont la structure a été conçue par Gustave Eiffel. Ils sont reliés entre eux par un bateau électrique, le "Zéro de conduite", qui traverse le bassin, la plus grande surface d'eau de Paris. Plus haut, après le rond-point des canaux, où se croisent du canal de Saint-Denis et de l'Ourcq, le "Marcel Carmé" traverse le parc de la Villette, avec son impressionnante Géode, sphère de métal dans laquelle se reflètent les eaux du canal.
Descente vers la Seine
Demi-tour sur le bassin de la Villette. Face à nous se dresse l'imposante silhouette de la rotonde de la Villette. Mais c'est sous le regard curieux de badauds que nous franchissons l'écluse Jaurès, le premier des neuf paliers qui rattrapent les 26 mètres de dénivelé jusqu'à la Seine.
Le "Marcel Carmé" s'engouffre sous la voûte, pour réapparaître devant le "Point P", nouveau rendez-vous des branchés parisiens. Deux pêcheurs attendent patiemment que le poisson morde à l'hameçon. Le canal abrite en effet une faune très riche composée de goujons, de carpes et de truites... A tribord, les façades colorées des magasins Antoine et Lili, qui ont contribué au renouveau du quartier, se succèdent le long du quai de Valmy.
Une baisse du trafic
Concurrencé par le transport sur route, le trafic commercial sur le canal a beaucoup diminué au cours de la seconde partie du XXème siècle. La partie restée à ciel ouvert, reconstruite en 1890, fut réaménagée en 1999 et 2002 et accueille aujourd'hui une majorité de navigateurs plaisanciers. Les deux ponts mobiles, Dieu et la Grange-aux-Belles, ont remplacé des ouvrages anciens en bois vers 1890, alors que les passerelles datent de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Une figure de cinéma
La partie la plus célèbre du canal est certainement celle qui fait face au 102, quai de Jemmapes, où se dresse l'Hôtel du Nord. Immortalisé par le film de Marcel Carné en 1938, l'hôtel a été sauvé in extremis de la démolition en 1986. Aujourd'hui classé monument historique, il est à l'abri des promoteurs. Plus récemment, les ricochets d'Audrey Tautou sur l'eau du canal ont attisé la curiosité des touristes étrangers qui, de Montmartre au canal, suivent les traces d'Amélie Poulain.
Dans les entrailles de Paris
Les parties les plus anciennes sont situées sous le pont du boulevard Morland et les voûtes de la Bastille. Sous le Second Empire, le préfet Haussmann, voulant créer un grand boulevard, se heurta à la présence du canal : on décida d'abaisser le cours d'eau entre la Bastille et la rue du Faubourg-du-Temple.
L'approfondissement du canal supprimait tous les ports. Haussmann décida, en 1860, de compléter l'opération par la couverture de la voie d'eau au moyen d'une voûte entre la Bastille et l'avenue de la République. En 1906, les travaux de couverture du canal Saint-Martin reprirent et une nouvelle voûte, celle du Temple, fut construite dans le prolongement de la voûte Richard-Lenoir.
Le passage dans la partie souterraine du canal, sous la voûte de la Bastille, est le moment le plus insolite de la croisière. Dans la partie courbe, on peut admirer l'uvre spectacle du photographe japonais Keiichi Tahara, "Echos de Lumière". Cette uvre pérenne éclaire la voûte de manière inattendue : le passage du bateau met en action les 24 projecteurs qui produisent en hauteur une succession d'arcs-en-ciel et de volutes. On ressort des entrailles de la capitale, ébloui, dans le port de l'Arsenal.
» Départs : tous les jours, sur réservation, du bassin de la Villette à 9h45 et 14h45 et du port de l'Arsenal à 9h45 et 14h30.
» Embarcadères :
Bassin de la Villette - 13, Quai de la Loire 75019 Paris - Métro Jaurès
Port de l'Arsenal - face au 50 boulevard de la Bastille 75012 Paris - Métro Bastille
» Prix : 14€ pour les adultes, 8€ pour les enfants. Tarif unique le week-end et les jours fériés
» Réservations au 01 42 39 15 00
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Site www.canauxrama.com
» A visiter aussi : le restaurant L'Hôtel du Nord, une cuisine simple mais raffinée, réalisée avec de très bons produits servis avec le sourire. La carte des vins soigneusement élaborée a été récompensée par le grand prix de la presse du vin en 2005.
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