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Stationnement à Paris : état des lieux

Près d'un foyer parisien sur deux possède une voiture. Pour eux comme pour les habitants de la banlieue qui viennent travailler à Paris, le stationnement dans la capitale peut s'avérer délicat.

La capitale dispose de 830 000 places de stationnement, dont 175 000 sur la voierie. Les autres sont réparties entre parkings publics et privés. La Mairie de Paris, pour qui "réduire la circulation automobile est devenu un enjeu majeur de santé publique", encourage les conducteurs à choisir d'autres solutions que le stationnement dans la rue. Entre la volonté politique de réduire le nombre de voitures et la nécessité des automobilistes d'y avoir recours, se garer dans Paris peut parfois devenir un casse-tête.

Réduction du nombre de places gratuites

Les places sont rares à Paris ! Photo Maxence Boyer

La Mairie mène depuis plusieurs années une politique de réduction du nombre de places de stationnement gratuites sur la voierie. L'Hôtel de Ville veut ainsi se débarrasser des voitures dites "ventouses", extérieures aux quartiers, qui restent sur des emplacements pendant des jours entiers. Malgré tout, beaucoup de Parisiens riverains se plaignent de ne pas trouver de places à proximité de leur domicile.

Visiteur ou résident ?

Les zones payantes sur la voierie se divisent en zones "rotatives" et "mixtes" :

- les zones "rotatives", sur lesquelles le stationnement est limité à 2 heures, assurent un roulement continu des véhicules sur les emplacements

- les zones "mixtes" conjuguent la fonction des zones "rotatives" à un régime plus souple pour les "résidents", afin de favoriser ces derniers

C'est la raison pour laquelle la Mairie fait la distinction entre automobilistes "visiteurs" et automobilistes "résidents". Les riverains ont un statut de résidents dans leur quartier, et profitent ainsi de tarifs préférentiels que les visiteurs n'ont pas. 80% des places payantes sont accessibles aux résidents parisiens à des tarifs spécifiques.

Comment devenir résident ?

Pour être considéré comme un "résident", il faut habiter la capitale et posséder un véhicule immatriculé à Paris. La demande s'effectue auprès de la section du stationnement de la voie publique de la Mairie de Paris. Les pièces à adresser à ce service sont :

- la carte grise du véhicule
- une photocopie de la taxe d'habitation
- un document prouvant que le logement n'est pas utilisé à des fins professionnelles

Une carte de stationnement résidentiel est alors délivrée gratuitement. Elle est valable 3 ans, uniquement dans le quartier du résident.

La carte à puce comme unique moyen de paiement

Ces dernières années, dans les rues de la capitale, les horodateurs à pièces ont progressivement disparu. Les automobilistes doivent dorénavant payer leurs tickets grâce à des cartes à puce.

Un exemplaire de la Paris-carte

Ils ont le choix entre deux types de cartes : Paris-carte, exclusivement destinée au stationnement, ou le porte-monnaie électronique Moneo. Ce changement vise à éviter le pillage des horodateurs à pièces. Près de la moitié des 14 000 horodateurs parisiens acceptent aujourd'hui la carte de paiement Moneo, et tous sont compatibles avec la Paris-carte, distribuée dans les bureaux de tabac de la capitale et chez certains buralistes en province.

Une alternative à la rue : les parcs de stationnement

Il existe deux type de parcs de stationnement : les parcs publics, concédés par la ville, et les parcs privés, appartenant à des sociétés ou à des particuliers. L'Hôtel de Ville encourage les Parisiens à préférer les parcs de stationnement publics et privés à la voierie. D'ailleurs, dans certains parkings publics, des tarifs en faveur des résidents sont appliqués. Il existe 143 parcs de stationnement publics dans Paris intra-muros et plus d'une centaine privés. Les prix pratiqués sont situés entre 1,5 et 3 euros de l'heure. Ces parkings proposent ainsi des abonnements hebdomadaire, mensuel et annuel. Selon le quartier, le paiement à l'année varie en général entre 600 et 2 000 euros.

A quoi sert l'argent du stationnement payant ?

Les recettes dégagées par stationnement payant permettent uniquement de payer les dépenses (investissement, maintenance et exploitation des horodateurs, personnel…) générées par son organisation. Le coût d'entretien du stationnement à Paris s'élève chaque année à près de 70 millions d'euros, et les tickets rapportent 50 millions. Ce sont les amendes (20 millions d'euros) qui permettent d'atteindre un équilibre.

Le tarif des amendes s'échelonne selon la gravité de la faute :

- pour un stationnement autorisé mais non payé : 11 euros (majorés de 33 euros, si les délais ne sont pas respectés)
- pour un stationnement gênant : 35 euros (majorés de 75 euros)
- pour un stationnement dangereux sur les carrefours : 60 euros (majorés de 180 euros)
- pour un stationnement sur une place GIG-GIC : 135 euros (majorés de 375 euros)

Dans une ville où 5 à 10% du trafic automobile (voire beaucoup plus dans certains quartiers) est lié à la recherche d'une place le long du trottoir, la Mairie poursuit le développement de transports en commun innovants comme le tramway parisien. L'objectif affiché est de réduire chaque année le trafic automobile. Pari à suivre...