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 INTERVIEW 
Octobre 2005

Claude Renault : "C'est avant tout pour provoquer des rencontres que je traverse l'Inde de part et d'autre"

Originaire de Rennes, Claude Renault habite maintenant en Islande. Cela ne l'empêche pas de se rendre régulièrement en Inde pour y rencontrer ses habitants et redécouvrir cette culture qui l'a séduit.
Il cherche dans ses images, grâce à des à-plats de couleurs, à créer une géométrie qu'il vient rompre avec des moments de vie et d'émotion...
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Comment êtes-vous venu à la photographie ?
Après mes études de sculpture à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes, j'ai commencé par le noir et blanc, avec mon petit laboratoire personnel et un appareil russe, un Zénit E, le moins onéreux de l'époque.
En 1972, j'ai gagné une bourse Kodak pour effectuer un reportage sur les îles Féroé : ma passion de l'image date de cette période.

Je me suis toujours intéressé à la photographie, malgré mes moments de doute, quant à cette forme d'expression. De fait, je m'en suis peu à peu éloigné.
J'avais une première fois voyagé en Inde en 1984, mais n'avais jamais eu l'opportunité d'y retourner pour des raisons familiales et professionnelles, vivant aux Etats-Unis.

Ce renouveau d'intérêt pour la photographie est apparu lors d'un "retour" qui dura 3 mois, de novembre 1999 à février 2000. Je venais de découvrir que je ne pouvais photographier que des gens que j'aimais intensément et qu'avant tout, j'avais le désir de rencontrer.
Un coup de foudre avait eu lieu. Mon amour profond pour les Indiens, l'Inde, sa culture, s'est par la suite développé progressivement.
Désormais, j'essaie de m'y rendre régulièrement tous les ans. J'y voyagerai à nouveau fin novembre pour une période de deux mois dans deux états du sud, le Karnataka et l'Andhra Pradesh.

Que représente le voyage pour vous ?
Le voyage représente pour moi la meilleure approche pour "essayer" de commencer à comprendre un peu mieux ce pays complexe qu'est l'Inde, où j'envisage dans un futur relativement proche de séjourner plus longuement.

Comment votre affection particulière pour l'Inde est-elle née ? Quels liens vous unissent à ce pays ?
Ce ne sont ni les paysages majestueux, ni tous les "Taj Mahal" de ce monde qui m'attirent, mais simplement les gens de ce pays, les Indiens. C'est avant tout pour provoquer des rencontres avec eux que je traverse l'Inde de part et d'autre.
Je ne suis ni mystique, ni religieux, mais l'enracinement de l'Hindouisme dans la population indienne me fascine et me stupéfait chaque jour davantage. Je voudrais comprendre pourquoi je suis habité par ce désir de toujours retourner dans ce pays. Est-ce une quête spirituelle? Je ne saurais le dire.

Comment préparez-vous vos photos ?
Quand je prépare une image, je pense avant tout à sa composition. Je m'efforce de faire en sorte que la photographie corresponde à l'idée que j'en ai dans la tête. Je suis toujours à la recherche d'une forme idéale où la perspective serait abolie, où seules les masses de couleurs, les volumes seraient au rendez-vous. Il est évident que je ne suis pas esclave de cette logique et que des images instantanées sont plus difficilement réalisables en suivant cette méthode. Même si je m'y essaie...

Quelles relations entretenez-vous avec les personnes que vous photographiez ?
Je ne photographie jamais les personnes sans leur accord préalable, essayant toujours de créer un contact fort avec eux. Par la parole, par un geste, une forme de communication doit passer, exister. C'est un travail de patience. Je suis curieux de connaître le nom des gens que je photographie, savoir ce qu'ils font dans la vie, d'où ils viennent, etc.
L'Inde est rendue fascinante par les Indiens qui la parcourent dans tous les sens, d'un temple à l'autre, toujours sur la route, souvent en pèlerinage.

Qu'est-ce qui fait une bonne image selon vous ?
Mes photographies idéales seraient en fait, une toile de Gauguin "La vision après le serment" et une autre de Vuillard "Au lit" (voir).
Je m'inspire très librement de ces deux peintres. Je suis également très attiré par les couleurs, formes, et compositions de Nicolas de Staël.

Reconnaissez-vous des influences particulières, des "maîtres à photographier" dans le monde de l'image ?
Je n'ai pas de passion pour un photographe en particulier, mis à part Henri Cartier-Bresson : je n'oublierai jamais une de ses images d'Inde, prise à Madurai en 1950, un bébé affamé dans les bras de sa mère. Le cadrage est exceptionnel dans le sens où l'on ne voit que le bébé, la main de la maman et une roue de charrette. Un cadrage repris maintes fois depuis.

Quel type d'appareil photo utilisez-vous ?
J'utilise des appareils Canon EOS, numériques et argentiques, après avoir utilisé des Olympus et Leica. J'attends impatiemment le nouvel EOS 5 D de Canon. Mon format de prédilection n'a jamais changé, étant toujours resté fidèle au 24X36mm. Mon oeil s'est tellement habitué à ce format qu'il lui est devenu difficile de s'adapter à un autre. Mon appareil photo devenant une prolongation de mon oeil, un outil à mon service, avec mon champ de vision.

Effectuez-vous des retouches sur ordinateur ? De quel type ?
Je n'effectue sur mon ordinateur que des recadrages légers, ajustement des courbes de niveaux, de netteté, de contraste, de choses normales et indispensables dans l'image numérique. Je continue toutefois à photographier en argentique, avec de la Velvia et de la Provia, mais de moins en moins.


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» Son site Internet : http://www.flickr.com/photos/clodreno/

 
 Arnaud Baudry, L'Internaute
 
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