Amélie Lombard (Photographe culinaire) Apologie du rire et du manger

Raconter des histoires avec des écrevisses et des homards, jouer avec la terminologie des livres de recette, faire rire avec gourmandise : voici le monde inventif et tendre que crée Amélie Lombard dans son studio... Mais qu'est-ce qui lui passe par la tête ?

Quel est votre parcours ?

 

Je me suis inscrite à 14 ans dans un club photo. J'étais fascinée par le noir et blanc et la magie du tirage photo où l'on voit l'image apparaître peu à peu dans le révélateur. Après le BAC j'ai fait l'école de photo "Icart Photo" à Levallois-Perret. C'est un cursus sur trois ans. Puis j'ai fait de l'assistanat auprès d'un photographe de nature morte pendant quelques années. Cela m'a beaucoup appris car c'est une discipline très exigeante sur le plan technique, au niveau de la lumière notamment. J'ai aussi fait de l'assistanat en studio de location, ce qui m'a permis d'appréhender les différents domaines d'application de la photographie. Après cela, j'ai pris mon envol pour devenir photographe indépendante. Aujourd'hui j'ai 27 ans et je réalise des photographies de nature morte (photos de produits de luxe et photo culinaire). 

Quelles sont les qualités indispensables du photographe culinaire ?

Pour ma part, je suis plus douée avec les sujets qui me passionnent. Aussi je dirais qu'il faut aimer suffisamment la cuisine pour mettre les autres en appétit avec ses photos. Il faut aussi beaucoup de patience, de créativité et de minutie. Enfin, j'ajouterais qu'il faut savoir se renouveler également.

Quel matériel utilisez-vous ?

En studio, je travaille avec un Nikon D300 et des optiques allant du 35 au 70 mm en passant par le 50mm macro. Au niveau éclairage, j'utilise le flash ou la lumière du jour.

On procède à un véritable casting des produits

Comment se déroule une prise de vue culinaire ?

En général, je fais les photos toute seule mais cela prend du temps de faire les courses, cuisiner, décorer et faire les photos alors, pour certaines prises de vue, je peux faire appel à un assistant, un styliste culinaire ou un chef. Il est important tout d'abord de trouver les meilleurs ingrédients : on procède pour cela à un véritable casting des produits, on en achète toujours plus et on les choisit au dernier moment, en fonction de leur photogénie. Il faut parfois toute une journée pour ne faire qu'une seule photo.

On cuit en général très peu les aliments pour qu'ils conservent leur couleur

Quelle technique utilisez-vous ?

L'objectif est de rendre le plat alléchant et pour cela il existe des astuces que l'on apprend au fur et à mesure. Par exemple on cuit en général très peu les aliments pour qu'ils conservent leur couleur. On peut aussi les recouvrir d'huile ou de gelée pour les rendre plus brillant et appétissant. J'essaye cependant de ne pas trop dénaturer les plats et de faire en sorte qu'ils restent comestibles... 

Comment avez-vous eu l'idée de réaliser votre série de photos sur les crustacés ?

Je trouvais le langage culinaire drôle et imagé, et j'ai eu envie d'en faire quelque chose. Et comme je trouve aussi les crustacés très expressifs, cela m'a donné l'idée de mon "Abc des crustacés".

Retouchez-vous vos photos ?

A l'inverse de mes photos de produits de luxe comme les bijoux, je ne pratique pas beaucoup la retouche sur mes photos culinaires, sinon cela enlève du naturel et les produits prennent un aspect plastique.

 

Avez-vous d'autres projets à venir ?

Je travaille actuellement sur l'esthétique japonaise et la calligraphie à partir d'ingrédients japonais. J'aime cultiver un esprit "décalé" dans mes projets personnels.

 Diaporama : "L'Abc des crustacés" d'Amélie Lombard

 Le site web d'Amélie Lombard

 Le Festival International de Photographie Culinaire