Mal de tête (céphalées) : causes, comment le soulager ?

Mal de tête (céphalées) : causes, comment le soulager ?

Des milliers de personnes souffrent régulièrement de maux de tête ou céphalées. Plus ou moins intenses, de durée variable, ces douleurs peuvent être très handicapantes au quotidien.

Quelle est la définition du mal de tête ?

Une céphalée désigne une douleur ressentie au niveau de la boîte crânienne. Dans la majorité des cas, il s'agit de maux de tête dites "primaires". Ils regroupent les migraines, les céphalées de tension et l'algie vasculaire de la face. "Les céphalées de tension sont les plus fréquentes au sein de la population et les moins douloureuses" explique le Professeur Andreas Kleinschmidt, spécialiste en neurologie. Les migraines en revanche peuvent réellement nuire à la qualité de vie." Ce type de mal de tête est circonstanciel ; il est le plus souvent engendré par un effort physique, une situation de stress, une fatigue, une tension musculaire, etc.

Les maux de tête "secondaires" peuvent quant à eux être le résultat de dysfonctionnements bénins (sinusite, infection virale) ou plus graves (hypertension artérielle, tumeur cérébrale). Par ailleurs, selon la Société française d'étude des migraines et céphalées, "20 % des crises de migraine s'accompagnent d'une aura". Une aura désigne les symptômes neurologiques, visuels le plus souvent, qui précèdent le mal de tête.

Quels sont les symptômes du mal de tête ?

La localisation exacte de la douleur, sa durée et les autres signes qui l'accompagnent varient selon la nature des céphalées. Nausées et vision floue peuvent apparaître lorsque la douleur est intense.

Qu'est-ce qui déclenche le mal de tête ?

Bien des troubles peuvent favoriser l'apparition de maux de tête : un problème dentaire, un manque de sommeil, une infection ORL, le stress, des troubles de la vision non détectés ni corrigés, certains médicaments, une hypertension artérielle, les fluctuations hormonales (syndrome prémenstruel), etc.

→ Une surconsommation chronique de médicaments contre les céphalées peut également être en cause.

Pour la migraine, les experts parlent de prédisposition génétique, certains personnes y sont donc plus sujettes que d'autres. "Au fil du temps, les patients souffrant de migraine apprennent à reconnaître les facteurs qui déclenchent son apparition, ajoute le Professeur Kleinschmidt. Cela peut être le stress, des aliments particuliers (chocolat, alcool, fromage…), un manque de sommeil, etc. Tout cela est propre à chaque individu."

→ Des céphalées associées à une douleur brutale et intense peuvent évoquer une hémorragie méningée, une méningite ou une rupture d'anévrisme vasculaire.

→ Des céphalées associées à des douleurs d'installation progressive peuvent évoquer une maladie de Horton : il s'agit d'une artérite inflammatoire, autrement dit une inflammation de la paroi des artères (les artères temporales notamment), qui survient le plus souvent chez les personnes âgées. Elles peuvent également être le signe d'une tumeur cérébrale, ou d'un hématome cérébral survenant après un traumatisme crânien.

Quels examens faire quand on a mal à la tête ?

Pour effectuer un diagnostic précis des causes et implications des céphalées, le médecin procédera à un interrogatoire détaillé, cherchant à caractériser le mode d'apparition, l'aspect intermittent ou continu, les facteurs aggravants ou améliorants, les caractéristiques des douleurs ressenties, leur intensité, les signes associés, etc. L'examen clinique qui lui fait suite pourra être complété au besoin d'examens sanguins, dentaires ou ophtalmologiques, voire d'une radiographie des sinus, d'une ponction lombaire ou d'une imagerie cérébrale.

Quels sont les traitements du mal de tête ?

Le traitement de base du mal de tête est la prise d'antalgique, principalement le paracétamol. Le traitement de la migraine repose  lui plus sur la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, qui diminuent l'inflammation des vaisseaux méningés, ou de triptans, des vasoconstricteurs qui réduisent le calibre des vaisseaux dilatés. Si les crises sont trop fréquentes et gênantes au quotidien, un traitement de fond peut être envisagé. L'automédication peut quant à elle avoir des conséquences lourdes : "L'usage abusif de médicaments contre les maux de tête peut lui-même favoriser leur apparition, souligne le Professeur Kleinschmidt. On entre alors dans un cercle vicieux, qui peut aboutir à une période de sevrage en milieu hospitalier."

Quels sont les traitements naturels ?

Les traitements médicamenteux sont parfois couplés à des thérapies naturelles, telles que la sophrologie ou l'acupuncture, qui peuvent offrir un réel soulagement aux personnes qui y sont réceptives.

Côté phytothérapie :

  • La tisane de grande camomille, dont les fleurs ressemblent à des marguerites, est connue pour son efficacité dans le traitement préventif de la migraine. La parthénolide qu'elle contient aurait des vertus anti-inflammatoires.
  • L'écorce de saule blanc possède quant à elle des vertus antalgiques, efficaces contre tous types de douleurs. Elle est ainsi utilisée pour soulager les maux de tête ainsi que les crises de la migraine. Le saule blanc contient de l'acide salicylique, molécule utilisée à l'origine pour fabriquer l'aspirine.
  • Le ginkgo biloba n'est pas seulement un arbre sacré en Chine et au Japon, dont la durée de vie atteint le millier d'années. Ses feuilles renferment des propriétés neuroprotectrices et vasodilatatrices. Elles agissent à la fois sur le cerveau et la circulation sanguine. En gélules, en teinture mère ou en tisane, le ginkgo calme les migraines.
  • Enfin, la reine-des-prés affiche les mêmes vertus antalgiques que le saule blanc. Moins souvent préconisée que ce dernier, elle peut compléter son action en cas de fortes douleurs.

Quand consulter ?

"Il faut notamment être attentif au signaux d'alerte : si la céphalée est inédite, violente, ou si elle est complètement différente des maux de tête ressentis habituellement, il faut consulter rapidement, prévient le Professeur Kleinschmidt. De même, si de nouveaux symptômes apparaissent (troubles neurologiques, vertiges, fièvre, etc.), la consultation s'impose." Les maux de tête qui s'accompagnent d'une fièvre ou d'une rigidité de la nuque peuvent être le signe d'une méningite et sont un autre cas d'urgence. Dans tous les cas, il est essentiel de déterminer les facteurs d'apparition et la nature de la douleur pour trouver le traitement le plus adapté et ainsi retrouver un quotidien plus serein.

Merci au Professeur Andreas Kleinschmidt, spécialiste en neurologie.

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