La vie de Wolfgang Mozart est remplie de mystères, mais aussi de légendes qui alimentent sa renommée. Le point sur les dernières études historiques.
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Wolfgang Mozart était-il un simple valet ou un révolutionnaire engagé ?
Photo : portrait de Mozart en 1790 par Johann Georg Edlinger
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Mozart, un valet
Avant d'être un compositeur de génie, Wolfgang Mozart a été un valet au service du prince-archevêque de Salzbourg, Sigismund von Schrattenbach, à l'âge de 13 ans. C'est son rang de musicien-domestique qui l'a amené à composer des messes. En 1772, un nouveau prince-archevêque arriva au pouvoir, Hieronymus Joseph Franz de Paula. Ses relations s'envenimèrent avec le compositeur qui supportait de moins en moins sa condition de domestique, habitué à côtoyer par ailleurs les grands de ce monde. Ses voyages initiatiques à travers toute l'Europe ainsi que ses représentations triomphales lui démontrèrent son succès. En 1781, Mozart ne supporta plus de manger à la table des domestiques et quitta Salzbourg, sa ville natale, pour s'installer à Vienne.
Mozart, un révolutionnaire ?
Selon l'auteur Philippe Sollers, Mozart aurait été un révolutionnaire en composant les "Noces de Figaro" (écouter un extrait) en 1786. Certes les dates concordent, mais Mozart n'a jamais aspiré à devenir un artiste engagé. Même s'il partageait les idéaux des années 1780-1790 et que son opéra était adapté d'une pièce frondeuse de Beaumarchais, rien n'atteste une implication révolutionnaire chez Mozart, ni même un intérêt pour les questions politiques.
Mozart était-il pauvre ?
Contrairement à la rumeur, Mozart n'était pas pauvre et bénéficiait même de plusieurs sources de revenus. Avec la vente de ses partitions aux éditeurs de musique, la rémunération des concerts au profit de la noblesse, les leçons de piano et le statut de musicien impérial, il aurait gagné au total à l'époque viennoise entre 2.000 et 6.000 florins par an, soit environ entre 40.000 et 120.000 euros par an aujourd'hui. Même s'il a finit ses jours endetté, Mozart était exigeant sur ses tenues vestimentaires à en croire l'inventaire qui a été effectué après sa mort (un manteau, un habit de fourrure, quatre vestes, neuf paires de bas de soie et quatre cravates ont été retrouvés). Mozart passa les trois dernières années de sa vie dans une modeste maison à Vienne. Il n'a pas construit de fortune, mais s'est assuré un certain train de vie.
