Leau virtuelle permet de calculer lutilisation réelle en eau dun pays, c'est-à-dire son "empreinte sur leau" ("water footprint" en anglais ; en référence à "l'empreinte écologique" d'un pays ou d'une personne). Celle-ci représente le total de la consommation domestique du pays, plus ses importations deau virtuelle et diminué de ses exportations deau virtuelle. Ce chiffre est assez difficile à évaluer : doit-on par exemple compter l'eau virtuelle contenue dans du maïs importé servant à nourrir des vaches dont la viande sera exportée ?
Source : Water footprint of nations, A.K.Chapagain
et A.Y. Hoekstra,
Unesco, 2004
Les facteurs déterminants
Le graphique illustre l'empreinte sur l'eau de quelques pays.
On peut définir trois facteurs majeurs qui déterminent l'empreinte sur l'eau d'un pays.
Le premier est le volume global de la consommation. Celui-ci est directement relié à la richesse d'un pays. Cela explique en partie pourquoi des pays comme les Etats-Unis, l'Espagne ou la Suisse arrivent en tête.
Un deuxième facteur est le mode de vie des habitants : une alimentation riche en viande augmente considérablement l'empreinte d'un pays. Chaque américain mange mange ainsi 120 kilos de viande par an, trois fois plus que la moyenne mondiale ! La consommation de biens industriels compte aussi pour une large partie dans le classement.
Enfin, le troisième facteur est le climat. Dans les pays chauds, l'évaporation et donc la consommation d'eau pour l'agriculture est particulièrement élevée. C'est pourquoi on trouve en bonne place des pays comme le Soudan (2214 m³/personne/an), le Sénégal ou la Syrie. Ces pays pauvres, avec des conditions climatiques défavorables, ont de plus souvent des mauvaises pratiques agricoles coûteuses en eau.
Comment réduire notre empreinte sur l'eau ?
La mondialisation semble avoir un impact bénéfique sur l'empreinte globale en eau de la planète. Ainsi le Mexique importe 7,1 Gm³ d'eau virtuelle par an depuis les Etats-Unis, sous forme de céréales. S'il les produisait lui-même, cela lui "coûterait" 15,6 Gm³ d'eau virtuelle. Le commerce entre le Mexique et les Etats-Unis économise donc 8,5 Gm³ d'eau par an.(voir la carte des échanges)
Une des autres pistes à explorer est de mieux refléter les besoins en eau dans le prix total d'un produit. Aujourd'hui quand on fabrique une paire de chaussures ou quand on importe des bananes, le coût de l'eau est considéré comme négligeable. Si nous voulons demain continuer à disposer d'une eau de bonne qualité et en abondance, peut-être faudra-t-il la considérer comme une véritable matière première.
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