COMMENT
Avril 2006
Comment... agit une décharge électrique
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Si les oiseaux peuvent se poser sur des lignes à très haute tension sans rien ressentir, toucher un fil mal isolé dans notre cuisine peut par contre nous être fatal. Que se passe-t-il dans notre corps lors d'un coup de jus ? |
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Une électrisation provoque des contractions musculaires, des brûlures et des fibrillations du cur. Une décharge électrique peut donc tuer de trois façons : par arrêt respiratoire, par arrêt du cur, ou par brûlure.
Les effets de l'électricité dépendent du courant et de son trajet. Un courant électrique, c'est des électrons qui s'entrechoquent. Dans le corps, ce phénomène se produit naturellement. Pour commander les muscles, lire, écouter, toucher ou même penser, notre cerveau reçoit et émet des signaux électriques et chimiques. De plus notre cur possède des cellules spéciales produisant des impulsions électriques nécessaires à son fonctionnement.
D'ailleurs, les médecins enregistrent cette électricité : c'est l'électroencéphalogramme, pour le cerveau ou l'électrocardiogramme pour le coeur. Mais s'il produit son propre courant électrique, le corps humain ne peut pourtant pas supporter l'électricité délivrée par le secteur.
Un trop fort courant, à partir de 20 milli ampère, et le système neuro musculaire est perturbé : tous les muscles se contractent, au risque de bloquer la respiration et de causer la mort par asphyxie.
Un courant encore plus fort, 100 à 300 mA, et les cellules du cur s'emballent. Les petites contractions rapides de ce muscle sont inefficaces pour irriguer le corps. c'est la fibrillation cardiaque, dont les effets sont presque toujours irréversibles, même en quelques secondes.
En revanche, un courant encore plus fort sera sans effet. Mais le courant n'est pas le seu danger. L'électricité est définie par trois grandeurs inséparables : l'intensité, la tension et la résistance.
L'intensité (I) se mesure en ampères (A). C'est le flux d'électrons qui s'entrechoquent dans les fils. Plus ce flux est grand, plus le risque d'électrocution est élevé. Elle peut être comparée au débit d'un cours d'eau, plus le débit est grand, plus on risque d'être emporté.
La tension (U) est exprimée en volts (V). C'est la force avec laquelle les électrons sont mis en mouvement dans les fils électriques. Plus elle est élevée, plus le risque d'électrocution est grand. Elle peut être comparée à l'altitude : plus elle est grande, plus il y a un risque d'être assommé en tombant.
La résistance (R) offerte au passage du courant électrique par un matériau quelconque s'exprime en ohms. Plus elle est élevée, moins le risque d'électrocution est grand. Ces trois grandeurs sont liées par la formule U=R*I. Enfin, une quatrième, la puissance, P, est définie par P=U*I =R*I*I et se mesure en Watt.
A de très forts courants (2 A par exemple), le cur ne fibrille pas, certes. Mais, si l'on considère qu'en moyenne, le corps a une résistance de 1000 Ohms, la puissance est de 1000*2*2 = 4000 Watts. Cette force perce la peau, échauffe les tissus, et brûle les organes.
Et les oiseaux sur les fils électriques ? Pour qu'il y ait choc électrique, il faut que le courant entre dans le corps en un endroit et en sorte ailleurs. La tension se mesure donc entre deux points d'un circuit électrique : c'est une différence de potentiel.
Ce qui est dangereux ce n'est pas le potentiel auquel on se trouve, aussi grand soit-il, mais la différence de potentiel, c'est à dire la tension, à laquelle on est soumis. Si l'on compare le voltage à l'altitude, on comprend que se trouver en hauteur n'est en soi, pas dangereux. Ce qui l'est, c'est la chute. Voilà pourquoi les oiseaux peuvent se poser sur les fils électriques sans dommages.
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