Se reproduire grâce au mime
Difficile d'imaginer en quoi ce mécanisme peut aider à la reproduction. Pourtant, il est couramment pratiqué par de nombreuses espèces végétales et plus rarement par les animaux.
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| Les orchidées sont des plantes zoogames, elles sont fécondées par des pollens transportés par les animaux. Photo © Vacherot-Lecoufle |
Les jeux de l'attirance
Si les végétaux pratiquent le mimétisme pour se reproduire, c'est bien qu'ils recherchent un bon moyen pour perdurer et se renouveler. Ils sont nombreux à utiliser des tiers, oiseaux, insectes etc. pour effectuer leur pollinisation. Veiller au bon maintien de l'espèce passe donc par essayer de déployer toutes les armes pour attirer les pollinisateurs, et quoi de mieux que le mimétisme pour y parvenir.
» Se rendre attirant : Couleur et odeur vont forcément jouer en leur faveur. Il existe de nombreuses plantes qui émettent des odeurs fort peu agréables, pour nous humains, de chair en putréfaction, mais qui attirent toute une faune particulières, celle des diptères et autres insectes nécrophages. Attirés par les effluves de la plantes, ils vont venir pondre sur la fleur puis ainsi passer à une autre fleur, puis une autre, et disséminer, malgré eux, les pollens et donc permettre la reproduction.
» Fleurs animalisées : Certaines plantes poussent la supercherie encore plus loin. Les orchidées notamment exploitent largement le mimétisme pour se reproduire. Ainsi elles créent une réelle relation avec leurs insectes pollinisateurs à travers un phénomène de "pseudo-copulation". L'objectif est de séduire l'insecte mâle pollinisateur, en se faisant passer pour une femelle de son espèce, pour disséminer ses pollinies. Cette stratégie est simple mais néanmoins parfaitement exécutée. La fleur d'orchidée imite la morphologie de la femelle de l'espèce pollinisatrice. A chaque espèce d'orchidée son insecte, et on le voit bien par la grande diversité qui les caractérise. Mais non contentes de prendre ces formes si particulières, elles émettent également un parfum délicat, quasiment identique aux phéromones sexuelles des femelles insectes imitées. Et les jeunes mâles n'y résistent pas. Ils sont dupés et repartent, chargés de pollinies, sans savoir qu'ils participent ainsi à la bonne reproduction de ces fleurs.
Les animaux ne sont pas en reste
Bien qu'exceptionnellement rare, le mimétisme au service de la reproduction existe bel et bien chez les animaux. On en connaît d'ailleurs un exemple chez les poissons. Une espèce d'Amérique du Sud, Haplochromis burtoni, chez qui la femelle a pour habitude de grader en bouche ses ufs, ne laissant pas le temps au mâle de les féconder. Celui-ci use alors de mimétisme et sa peau autour des nageoires ressemble alors étrangement à des ufs. La femelle tente alors de les gober les ufs fictifs et avale à la place la laitance du mâle. La fécondation se fait alors dans la bouche de la femelle et l'espèce est sauve.
