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Novembre 2005

Vrai ou faux ? Qui dort dîne...

Le dicton remonte au XVIIIe siècle. Il était placardé au mur des auberges, à l'intention des voyageurs : ceux qui voulaient louer une chambre devaient dîner sur place. Et scientifiquement, c'est plutôt l'inverse - qui dîne dort - qui est vrai.
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Dossier : Les mystères du sommeil

D'un point de vue historique, donc, le dicton "qui dort dîne" trouve une explication logique. D'un point de vue médical, peut-être vaudrait-il mieux dire "qui dîne dort". Car contrairement à ce que dit l'adage, il est préférable de dîner avant de dormir !

Manger fait dormir
En effet, la nuit, nous dépensons certes moins d'énergie que le jour, mais cette dépense n'est pas nulle. Or le cerveau a besoin de sucre en permanence. D'ailleurs, notre corps nous le fait comprendre : il est difficile de s'endormir lorsqu'on a faim.

Et si celle-ci surgit pendant la nuit, elle nous réveille, au risque de provoquer des malaises liés à une hypoglycémie chez les personnes fragiles.Des expériences chez l'animal montrent même que le jeûne peut supprimer totalement le sommeil.

Effets potentiels de l'alimentation sur la durée et la structure du sommeil
  Durée du sommeil Structure du sommeil
Augmentation de l'apport calorique
Alimentation riche en glucide
Alimentation lipido-protéique

En règle générale, une alimentation plus riche augmente le temps de sommeil total. Un apport de glucide favorise le sommeil lent (flèches rouges), tandis qu'un régime lipido-protéique augmente le temps de sommeil paradoxal (flèches bleues).
Source : Institut Danone

Ce n'est pas tout. Le volume et la nature des repas influencent la durée et la répartition des différentes phases du sommeil. Ainsi, les rats soumis à un régime riche dorment plus longtemps. Chez l'homme, l'absorption de glucides augmente, dans un délai de 30 à 60 minutes après l'ingestion, la tendance à la somnolence. A l'inverse un repas protéique semble améliorer les performances psychomotrices.

Dormir peu fait manger trop
Pourquoi ? Un repas riche en glucides provoque une sécrétion d'insuline : cette hormone génère à son tour une augmentation de sérotonine. Cette substance intervient en accélérant le phénomène de satiété, mais elle est aussi est l'un des acteurs de l'endormissement. D'ailleurs, il existe plus de personnes souffrant d'obésité parmi les personnes qui dorment peu.

Normal, la réduction du temps de sommeil est associée à une diminution de l'hormone de la satiété, la sérotonine. A l'inverse un repas riche en protéines réduit la synthèse de sérotonine et permet ainsi le maintien de la vigilance.

Manger trop fait dormir mal
A tout ceci, on pourrait ajouter "qui dîne trop dort mal". En effet, le sommeil demande une température interne relativement basse. Si le repas du soir est très abondant, la digestion, qui augmente la chaleur corporelle, dure plus longtemps et compromet le repos de la nuit. Pour la même raison, mieux vaut attendre au moins 1 heure 30 après le repas avant de se coucher.

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Bref, le dicton actualisé à la lumière des connaissances d'aujourd'hui devient "qui dîne correctement passe une bonne nuit".

En savoir plus : Alimentation, sommeil et vigilance

 
 Sophie FLEURY, L'Internaute
 
Magazine Science
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