L'ADN peut désormais fêter votre anniversaire !

L'ADN peut désormais fêter votre anniversaire ! C'est officiel, l'ADN permet désormais de calculer l'âge de celui qui salive. Mais cette découverte significative du progrès biologique rappelle que la recherche génétique est de plus en plus poussée et dépasse parfois les limites de la bioéthique.

"Donne-moi un échantillon d'ADN et je t'identifierai avant de te cloner". Dit de cette façon, tout ça n'a rien de très alléchant. Etre reconnu grâce à un simple postillon puis contraint de voir naître son double, voilà qui semble pire que le scénario d'un film d'horreur mettant en scène le GPS Google complice de notre jumeau maléfique.

Pourtant, l'ADN s'est révélé être la découverte scientifique du siècle. Décrit pour la première fois en 1953, l'acide désoxyribonucléique est devenu l'un des piliers de la biologie avant de s'appliquer à la justice ou à l'informatique. Ainsi est-il possible aujourd'hui de trouver le coupable d'un crime grâce à un cheveu de même que l'on peut déterminer son âge dans le cas où il ne serait pas fiché. Cette découverte est révolutionnaire puisqu'elle permet désormais de réduire le champs des suspects dans le cadre d'une enquête policière, ou même de définir l'âge de décès d'un homme de Néandertal.

Conclusion : l'ADN, c'est super. On peut attraper les criminels, venger les victimes, faire des greffes, sauver des vies, fabriquer des bébés-médicaments... Et c'est là que le vrai problème se pose. Comment allier bioéthique et recherche sur la génétique ?

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L'Adn a été découvert en 1953, depuis c'est une course sans fin © © Alexander Raths - Fotolia.com

3 cas qui suscitent la polémique :

 Le bébé du double espoir est un enfant conçu dans le but de sauver un frère ou une sœur atteint d'une grave maladie génétique. Dans ces cas-là, la conception fait intervenir une sélection parmi les embryons sains et compatibles génétiquement avec le malade. 

En janvier 2011 est né le premier bébé-médicament français, et la polémique a fait rage. Comment appréhender le fait d'étudier plusieurs embryons avant de les jeter tous pour n'en garder qu'un ? L'enfant n'est-il qu'un " bébé-médicament "? Autant de questions et de problèmes soulevés par des manipulations génétiques très controversées.

 Le clonage thérapeutique est la fusion artificielle entre un ovule et le noyau d'une cellule appartenant à un malade. La reproduction de ces cellules permet donc de soigner le malade à partir de son propre organisme, ce qui constitue une avancée spectaculaire dans le traitement de certaines maladies difficiles à éradiquer.

Malgré cela, cette opération nécessite la destruction de l'embryon créé, ce qui continue de créer le débat. L'Eglise est d'ailleurs la première à s'opposer à ce type de manipulations génétiques, luttant contre "l'instrumentalisation de l'embryon" et arguant qu'il s'agit d'un être humain dès le début de la fécondation.

 Le caractère génétique de l'orientation sexuelle est sans doute l'un des débats les plus animés en termes de bioéthique. Les deux branches qui s'opposent sur ce sujet ont mené des études très sérieuses pour tenter de prouver l'origine acquise ou innée de l'homosexualité.

Néanmoins, est-il nécessaire de démontrer le caractère génétique ou non d'une orientation sexuelle ? Au risque d'être perçus comme des malades incurables, homosexuels et bisexuels se retrouveraient confrontés à un problème de discrimination encore plus prononcé.