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POURQUOI
 
Novembre 2006

Pourquoi on parle de la bosse des maths ?

Pas tous égaux devant les mathématiques ? Pendant un temps, il était courant de penser que certains étaient naturellement doués pour le calcul. Pourquoi avoir localisé cette pseudo-aptitude dans une bosse nommée la "bosse des maths" ?

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Avoir la bosse des maths ... mais qu'est-ce que ça veut dire ? Tout d'abord, que vous n'avez aucune difficulté à résoudre les problèmes d'algèbre et de calcul, mais cela veut surtout dire que, pour vous, cette aisance est un don naturel. Alors comme certains ont les yeux bleus, d'autres seraient naturellement de bons mathématiciens ! Bien entendu tout cela est faux mais pourquoi a-t-elle été imaginée ?

 

Le calcul n'est pas une histoire de don naturel, au contraire nous avons tous les mêmes aptitudes à maîtriser les mathématiques. Photo © DR

Cette fameuse bosse des mathématiques est le fruit de la phrénologie, une pseudo-science du XIXème siècle, qui établit des relations entre la forme du cerveau et les capacités intellectuelles. Cela veut dire qu'une capacité fortement développée, comme la gaieté et la gentillesse par exemple, jouerait sur la forme de notre crâne. Et c'est son inventeur, Frantz Gall, qui a découvert la célèbre bosse. Pour lui, pas de doute, le front est le "sens des nombres". Du coup, tous les enfants au front haut et un peu bosselé sont tous de futurs grands mathématiciens. Etre bon en maths, pour la phrénologie, est donc un don naturel, qui ne tient qu'à la morphologie du crâne. Cette drôle d'idée, est complètement erronée car la bosse des maths n'existe pas !

Pourtant elle est visible

Et oui... on peut l'observer chez quasiment tout le monde au niveau de la voûte crânienne, alors si elle n'est pas significative de grandes capacités au calcul, que représente-t-elle ? En fait, cette bosse frontale apparait généralement au cours de la petite enfance. Sa forme est due à la manière dont l'enfant a été couché, car notre crâne est modelable. Quand on exerce une pression constante sur certaines zones (la tête du nourisson va toujours être posée de la même manière au coucher), les cartilages osseux de l'enfant la marquent, ce qui entraine une déformation. Ensuite le cartilage devient os et la forme est conservée.

Donc physiquement elle existe bel et bien, mais les relations avec les mathématiques sont fausses. Lorsque l'on calcule, ce sont différents endroits du cerveau qui travaillent simultanément, les deux hémisphères sont impliqués. Les exercices de compréhension et de répétition vont graver les réseaux établis entre les différentes parties. Donc plus on cherche à comprendre et à retenir tôt, plus on sera à l'aise avec les mathématiques.

Physiquement nous avons tous les mêmes aptitudes aux maths. La différence se joue simplement dans l'intérêt qu'on leur porte au cours de l'enfance, de l'entrainement et de la mémorisation.

 

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