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Pourquoi
 
Mai 2007

Pourquoi a-t-on la chair de poule?

Un petit vent frais se lève. Les poils se dressent au garde à vous. Ce mécanisme réflexe d'horripilation permet de défendre notre organisme contre les pertes de chaleur. Une adaptation indispensable pour conserver notre température interne constante.
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Nul n'est censé ignorer que la température normale de notre corps est de 37°C. Qu'il neige, qu'il vente ou qu'il fasse une chaleur écrasante, elle ne change pas. Sauf si on est malade, bien évidemment. Comment notre organisme fait-il alors pour maintenir notre température constante, malgré les contraintes climatiques du milieu ? Le cerveau, notre disque dur, veille "au grain" en permanence et agit en conséquence : il effectue la thermorégulation. Le moindre disfonction-nement de ce mécanisme peut causer des dégâts irréversibles sur le cerveau.

 

 
La "chair de poule" est une réaction inconsciente de l'organisme telle que l'augmentation du rythme cardiaque pendant un effort physique. Photo ©
 

Des récepteurs spécifiques

La peau présente environ 200 000 récepteurs de détection de température, appelés thermorécepteurs. Comme la nature est bien faite, certains sont sensibles au chaud et d'autres au froid. Les scientifiques les apellent corpuscules de Krause. Présents dans l'épiderme, partie supérieure de la peau, ils perçoivent un changement de température ambiante de 0,01°C.

A chaque baisse de température extérieure, ils s'activent et transmettent l'information en haut lieu : le cerveau. Ce transfert s'exécute par des fibres nerveuses, accolées aux thermorécepteurs "du froid", sous forme de microcourants électriques. L'hypothalamus, une partie centrale du cerveau, les réceptionne et ordonne l'érection des poils pour maintenir notre température interne à 37°C. Comment procède-t-il ?

Une réaction en cascade

A la base de chaque poil, dans la partie profonde de la peau, il existe un petit muscle reliant le poil à la peau et qui permet de le lever tout droit : c'est le muscle arecteur. La partie postérieure de l'hypothalamus va stimuler ce muscle en utilisant un réseau de neurones présent dans la moëlle épinière. Cet intermédiaire, appelé système sympathique, est constitué de deux neurones qui sont des cellules nerveuses. Le premier, excité par l'hypothalamus active le deuxième qui est en connexion directe avec le muscle arecteur du poil par des fibres nerveuses. A leurs terminaisons, des synapses, fentes séparant la fibre nerveuse du muscle, libèrent un composé chimique : la noradrénaline.

Elle provoque alors la contraction du muscle arecteur des poils. Ils se dressent à la verticale, emportant avec eux le bulbe qui le contient. Des petits grains apparaissent à la surface de la peau : c'est la "chair de poule". L'ensemble des poils hérisés créé ainsi, une couche d'air isolante, empêchant la perte de chaleur.

Bien évidemment, la "chair de poule" ne suffit pas à elle seule à maintenir notre température corporelle à 37°C. D'autres mécanismes, toujours pilotés par l'hypothalamus, interviennent : constriction des vaisseaux sanguins, diminution de la transpiration, accélération du métabolisme pour libérer de l'énergie et de la chaleur à notre organisme. Malheureusement, cette régulation ne suffit pas en milieu hostile. Exposé pendant longtemps à des températures glaciales, notre corps risque l'hypothermie.

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